Selon le dernier rapport de la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) publié en avril 2025, la microfinance dans l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) a poursuivi sa croissance au quatrième trimestre 2024, malgré des défis persistants. Le Burkina Faso se distingue par des performances notables dans plusieurs domaines essentiels.

Au Burkina Faso, l’encours des dépôts collectés par les institutions de microfinance a progressé de 14,8 milliards de FCFA au 31 décembre 2024, soit une hausse de 3,3 % par rapport au trimestre précédent. Ces données issues du dernier rapport de la BCEAO, témoignent de la confiance accrue des clients envers les Systèmes Financiers Décentralisés (SFD).

En glissement annuel, cette hausse est cohérente avec la tendance régionale, où l’épargne mobilisée a augmenté de 8,1 % dans l'ensemble de l'UMOA. L'épargne dans le pays est principalement constituée par les dépôts à vue, représentant 55,8 % de la collecte totale.

Le Burkina Faso a également enregistré une progression significative de l'encours des crédits à la fin d’année 2024, avec une augmentation de 21,9 milliards de FCFA (+5,6 %). Cette croissance au niveau du pays des Hommes intègres dépasse la moyenne régionale et reflète une demande croissante pour le financement des activités économiques.

Cependant, malgré cette dynamique positive, le taux brut de dégradation des portefeuilles de crédit demeure une préoccupation, avec un niveau régional élevé à 8,9 %, bien au-delà de la norme maximale de 3,0 %.

Inclusion financière et mobilisation sociale

Un aspect distinctif du paysage microfinancier burkinabè réside dans la part de l'épargne mobilisée par les femmes, les hommes et les groupements. Les hommes représentent 50,2 % des dépôts, tandis que les femmes contribuent à 25,4 % et les groupements à 24,4 %. Cette répartition montre une participation relativement équilibrée des différents segments de la population.

Malgré ces progrès, le Burkina Faso partage les défis régionaux, notamment la gestion du risque de crédit et la supervision des SFD. Le pays compte actuellement une institution sous administration provisoire, illustrant la nécessité de renforcer la gouvernance et la viabilité des systèmes financiers.

Les données de la BCEAO mettent en lumière les avancées significatives réalisées par le secteur de la microfinance au Burkina Faso. Ces résultats reflètent une confiance croissante des clients, une mobilisation accrue de l'épargne et un soutien économique renforcé. Cependant, pour consolider ces acquis, une gestion prudente des risques et un appui institutionnel renforcé seront essentiels.

Mouni N’GOLO

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