Graphique présentant la répartition du budget de l'Etat, exercice 2025, selon le pilier en valeurs absolues et relatives (en milliards FCFA) réalisé par le CERA-FP, à partir du projet de budget de l’État, exercice 2025 ; novembre 2024. 
Graphique présentant la répartition du budget de l'Etat 2025 selon les piliers de gouvernance.

Le Réseau des organisations de la société civile intervenant dans le domaine des finances (ROSC-FP) a présenté son analyse citoyenne du projet de budget de l’Etat, exercice 2025, le lundi 16 décembre 2024, à Ouagadougou, au cours d’un point de presse. Il ressort de son analyse que les charges de personnel vont absorber 43,32% des recettes propres du budget en 2025.

Le budget de l’Etat burkinabè, exercice 2025, va être consacré en grande partie aux dépenses de fonctionnement. Cela ressort de l’analyse citoyenne du projet de budget effectuée par le Réseau des organisations de la société civile intervenant dans le domaine des finances (ROSC-FP), en partenariat avec International Budget Partnership.

« Le projet de budget de l’État, exercice 2025 est arrêté en recettes à 3 129,8 milliards FCFA et en dépenses à 3 593,9 milliards FCFA avec un déficit budgétaire (besoin de financement) de 464,1 milliards FCFA. Ce gap de financement du budget 2025 représentant 13% des dépenses budgétaires de 2025 sera couvert par les ressources de trésorerie de l’État et l’endettement à coût raisonnable », peut-on lire dans le document d’analyse du projet de Budget du ROSC-FP.

De cette lecture alternative des différentes composantes du budget, il ressort que « les dépenses courantes sont estimées à 2 387,84 milliards F CFA, représentent 66,44% des dépenses totales de l’État en 2025, tandis que seulement 33,55% des dépenses seront consacrées aux investissements ». Environ 554,15 milliards F CFA de recettes propres vont être consacrés aux dépenses d’investissements, correspondant à 46% des besoins d’investissement du pays en 2025.

Bien qu’elle déplore l’importance des dépenses courantes qui limite les capacités de l’État à financer les dépenses d’investissement, la société civile a salué la part croissante des ressources propres consacrée aux investissements, car elle vient rompre avec la dépendance vis-à-vis des financements extérieurs, tout en invitant l’exécutif à poursuivre les efforts de développement des initiatives novatrices pour une mobilisation optimale des ressources internes en vue de relever le taux d’investissement.

Lire aussi : Budget de l'Etat 2025 : Un avant-projet de 3 593 milliards FCFA adopté

20, 71% du budget consacré à la défense et la sécurité

L’examen des prévisions de dépenses courantes montre qu’elles sont dominées par les dépenses de personnel, qui représentent 53,37% des dépenses courantes et 35,46% des dépenses totales de 2025. Au cours de l’exercice à venir, ces charges de personnel vont absorber 43,32% des recettes propres du budget.

« Cette situation peut paraître de prime abord insoutenable pour le pays. Cependant, il faut remarquer que les niveaux de salaires dans la fonction publique ne sont pas exagérés et que la plupart des services ne sont pas dotés en personnel suffisant pour répondre aux besoins de la population », nuance le ROSC-FP.

Bien qu’il déplore l’importance des dépenses courantes qui limite les capacités d’investissement de l’Etat, le ROSC-FP a salué la part croissante des ressources propres consacrées aux investissements.

 

Pour faire face à ce poste de dépenses en constante augmentation année après année, la société civile recommande de relever le défi de l’exploitation optimale du potentiel fiscal du pays afin de faire baisser la part consacrée à ce poste de dépenses, et de la réforme de l’administration publique pour plus d’efficacité et d’efficience.

Contexte sécuritaire oblige, 808 milliards F CFA, soit 20, 71% du budget 2025 vont être allouée au secteur de la défense et de la sécurité.  Pour ce qui est du train de vie de l’État, l’analyse du ROSC-FP laisse entrevoir qu’environ 7% des dépenses totales du budget 2025 et 10,44% des dépenses courantes y seront consacrées.

« Il faut noter qu’il s’agit uniquement du fonctionnement de l’administration publique et des institutions républicaines. Mais l’ajout des autres démembrements de l’État comme les EPE, les EPA et d’autres entités publiques autonomes (sociétés d’État) pourrait conduire à une hausse de ce taux », précise le document de la société civile.

Rationaliser les charges de fonctionnement des EPE et sociétés d’Etat

L’analyse montre également que sur un total de dépenses d’investissement à exécuter par l’Etat lui-même, estimées à 1 191 milliards de francs CFA, 220,20 milliards de francs CFA, soit 18,5 % des dépenses d’investissement de l’année 2025 vont être alloués à la lutte contre le terrorisme et la restauration de l'intégrité du territoire et 65,8 milliards de francs CFA, représentant 5,5 % des dépenses d’investissement, à la réponse à la crise humanitaire au cours de l’année prochaine. Quant au pilier concernant la refondation de l'Etat et l’amélioration de la gouvernance, il recevra une dotation à hauteur de 905 milliards de francs CFA, soit 76,00 % des dépenses d’investissement, contre zéro prévision pour la réconciliation nationale et la cohésion sociale.

Pour l’efficacité de la dépense publique, le ROSC-FP recommande, entre autres, la rationalisation des ateliers et missions, la rationalisation de l’acquisition des véhicules pour l’administration par une gestion plus rigoureuse du parc automobile de l’État, la mise en place du parc des experts et officiels dédié aux déplacements des personnalités de l’État, la  réduction des cortèges officiels entrainant une réduction des frais de missions et des frais de carburant, la rationalisation des charges de fonctionnement des EPE, EPA et sociétés d’Etat.

Ra-Yangnéwindé

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