Une main qui manipule un compte mobile money sur un smartphone

Réunis dans le cadre de la session 2024 du Cadre national de concertation des acteurs de l’inclusion financière du Burkina Faso (CNC-AIF/BF), les 7 et 8 novembre 2024, à Ouagadougou, sur le thème : « efficacité des initiatives de financement de l’inclusion financière : état des lieux et perspectives », les parties prenantes de la finance inclusive au pays des Hommes intègres ont été unanimes sur le coût élevé de l'accès aux services financiers et l’insuffisance de l'éducation financière comme les principaux défis de l'inclusion. Leurs travaux ont abouti à des recommandations et résolutions pour juguler ces défis.

Le Burkina Faso figure à la 4e place en matière d’inclusion financière dans l’espace UEMOA avec 80,71%, bien au-dessus de la moyenne de la zone (71,31%), mais des défis demeurent. Pour preuve, 21% de la population sont totalement exclus du système financier formel et le taux de bancarisation élargi est en baisse (37,07%). Ces chiffres rendus publics à l’occasion des travaux de la session 2024 du Cadre national de concertation des acteurs de l’inclusion financière du Burkina Faso (CNC-AIF/BF), tenu les 7 et 8 novembre 2024, à Ouagadougou, dévoilent ainsi les principaux défis pour une inclusion financière réussie au pays des Hommes intègres.

Il s’agit de la nécessité de renforcer l’éducation financière, de développer des produits et services financiers innovants et adaptés et d’accroitre le volume des financements.

Les membres du cadre national de concertation pour l'inclusion financière réunis à Ouagadougou les 7 et 8 novembre 2024
Les membres du cadre national de concertation des acteurs de l’inclusion financière ont pris l’engagement d’intensifier les actions de sensibilisation, de communication et d’information sur l’éducation financière à l’endroit des populations.

 

Face à ce diagnostic, les acteurs de l’inclusion financière, réunis à l’occasion de leur rencontre statutaire annuelle, ont fait des recommandations. Elles sont relatives à l’accès des populations aux documents d’identification pour leur faciliter l’accès et l’utilisation des services financiers, à la réhabilitation et à la sécurisation des infrastructures numériques et à la mise en synergie des différentes actions menées dans le cadre de l’inclusion financière.

Ils ont aussi pris, entre autres, l’engagement d’intensifier les actions d’éducation financière à l’endroit des populations et d’accélérer la dématérialisation des procédures en matière de finance inclusive.

Le CNC-AIF/BF se veut une tribune pour les parties prenantes de l’inclusion financière d’échanger sur les préoccupations en vue de trouver des solutions consensuelles et efficaces et de mieux promouvoir le secteur. Cette année, les travaux de ce cadre ont porté sur l’efficacité des initiatives de financement de l’inclusion financière ; les données ont révélé une situation plutôt mitigée.

372 milliards F CFA de crédit accordés en 2023 par les SFD

Avec 124 Systèmes financiers décentralisés (SFD), 8 fonds nationaux de financement, le Burkina Faso connait une grande disparité dans la présence géographique des structures financières. On note par exemple 338 points de service de microfinance dans la seule région du centre, alors que seulement 58 existent dans les Hauts Bassins, 35 dans le Centre sud, 25 dans le Centre-ouest, 24 dans le Nord, 31 dans la Boucle du Mouhoun, 22 à l’Est et au Centre-nord, 13 dans le Plateau central, 11 dans les Cascades, 10 dans le Sud-ouest, 9 dans le Centre-est et 8 au Sahel.

Le Secrétaire technique de la promotion de l'inclusion financière, Lin Hien
Le Secrétaire technique de la promotion de l’inclusion financière, Lin Hien, a présenté un bilan mitigé de la mise en œuvre de la stratégie nationale pour l’inclusion financière.

 

La même inégalité territoriale s’observe également au niveau des points d’accès mobile money et les distributeurs automatiques de billets, majoritairement concentrés dans la capitale.

Malgré ces insuffisances, des avancées en matière d’inclusion financière ont été enregistrées. Elles portent sur le renforcement des portefeuilles de crédit via les lignes de crédit octroyés, le renforcement des capacités des acteurs sur divers thématiques, l’opérationnalisation d’une ligne de crédit par le FONAFI pour financer les SFD, le lancement de l’initiative LAFIA pour soutenir les personnes déplacées internes, la mise en place de fonds de facilitation et de garantie.

Il y a également différentes mesures pour améliorer la gestion des SFD, l’offre de SFD, ainsi que pour renforcer l’éducation financière au profit des élèves et étudiants à travers l’introduction dès cette rentrée scolaire 2024-2025 de modules d’enseignement y afférents dans les curricula. 

Le ministre en charge des Finances, Aboubakar Nacanabo, a exprimé l’engagement du gouvernement à soutenir les différentes initiatives permettant de renforcer l’inclusion financière au profit des populations.

 

Ces efforts, s’ils sont maintenus, permettront certainement d’améliorer la part de crédit accordée par les SFD dans le pays. En 2023, ce sont 5 142 milliards F CFA de crédits qui ont été accordés, dont 4 736 milliards par les banques (92,73%), 372 milliards (6,47%) par les systèmes financiers décentralisés et 32 milliards par les fonds nationaux.

Mouni N’GOLO

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