Implantée sur la terre natale du leader de la révolution d’août 1983, à Yako, dans la région du Nord, la Société Faso Tomate (SOFATO), destinée à la transformation de la tomate produite localement, a été inaugurée le 16 décembre 2024 par le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré. Portée par la Société coopérative avec Conseil d’administration (SCOOP-CA) « Bâtir l’avenir » et financée à partir de l’actionnariat populaire en plus d’une participation de l’Etat burkinabè, l’usine SOFATO se projette sur un chiffre d’affaires de 7 milliards F CFA dès sa première année de fonctionnement.
L’ouverture, à Yako, d’une deuxième usine de transformation de tomate, le 16 décembre 2024 par le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré concrétise une volonté politique d’industrialisation du pays des Hommes intègres par des ressources endogènes.
Le schéma de financement de l’usine de la Société Faso Tomate (SOFATO) est pratiquement le même que celui de la Société burkinabè de tomates (SOBTO) : un investissement de 5 650 277 500 F CFA, financé par le Fonds burkinabè pour le développement économique et social (FBDES) à hauteur de 1 milliard F CFA, l’Agence pour la promotion de l’entreprenariat communautaire (APEC) pour 400 millions F CFA et le reste, soit environ 4, 2 milliards F CFA, par l’actionnariat populaire.
L’usine SOFATO, construite sur une superficie d’un hectare, crée, dès son ouverture, 107 emplois directs et plus de 1 500 emplois indirects, avec une capacité de transformation de 100 tonnes de tomates par jour. Elle ambitionne de réaliser un chiffre d’affaires de 7 milliards F CFA dès sa première année de fonctionnement, selon le Président du Conseil d’administration (PCA) de SOFATO, Aziz Nignan qui a annoncé le début de la commercialisation des produits à partir de janvier 2025.
Lire aussi : Usine de transformation de tomates : un pas vers la souveraineté économique
Un symbole de résilience
L’ouverture de cette usine est la concrétisation d’un rêve qui aurait pu ne jamais se réaliser, n’eût été la confiance et le soutien des autorités de la Transition, selon le PCA Nignan.
« Grâce à vous, nous avons restauré notre honneur et notre intégrité devant le peuple burkinabè qui avait perdu espoir en notre marche vers notre souveraineté industrielle », a-t-il déclaré, s’adressant au Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré dont l’intervention a été significative dans la réalisation du projet SOFATO.
« Les jeunes ici présents sont un symbole de la résilience du peuple Burkinabè. Ça fait six ans qu'ils bataillent et à notre arrivée, nous avons constaté que le projet souffrait et ils étaient sur le point peut-être d'abandonner. Nous avons décidé de les aider à relancer le projet parce que ça va en droite ligne avec nos aspirations qui sont l’entrepreneuriat communautaire à travers l’actionnariat populaire », a expliqué le Président du Faso.
Son soutien a également permis de booster les souscriptions des populations qui couvrent le reste de l’investissement.
« Nous ne pouvons que les féliciter et dire à toute la jeunesse de prendre leur exemple. Ils ont cru, ils ont développé et aujourd'hui c'est une satisfaction », a indiqué le Président Ibrahim Traoré.
Le Chef de l’Etat a souligné que toutes les mesures seront prises aussi bien pour SOFATO que dans le cadre des autres projets communautaires afin d’assurer un très bon fonctionnement de sorte que tous ceux qui y ont cru puissent entrer dans leurs droits et que ça puisse profiter aux populations.
Développer la chaine de valeurs tomates
« J'ai la ferme conviction que le Burkina Faso dispose des ressources humaines et des potentialités nécessaires pour assurer le bien-être de sa population et sa marche victorieuse vers un lendemain meilleur », a conclu le Capitaine Ibrahim Traoré.
Au-delà de l’industrialisation, le projet SOFATO envisage de dynamiser et renforcer la chaine de valeurs tomate, d’où son positionnement stratégique à 10 km du barrage Oumarou Kanazoé, une zone de forte production maraichère, qui concentre, dans un rayon de 200 kilomètres à la ronde, environ 70 % de la production burkinabè de tomates. Le Ministère en charge de l’Agriculture a d’ailleurs entrepris d’aménager 700 hectares de périmètres irrigués, a fait observer le PCA de la SOFATO.
L’ambition de développer la filière tomate, de soutenir les agriculteurs et de garantir un approvisionnement de qualité pour les produits dérivés, tels que le concentré et le double concentré de tomate, s’est traduite par l’ouverture d'un comptoir d'achat de tomate à Kombissiri dans le Centre Sud en octobre dernier. D'autres comptoirs sont annoncés dans d’autres localités du pays.
Autre aspect marquant du projet, l’usine est implantée dans le Passoré, terre natale du « père de la révolution d’août 1983 », le Capitaine Thomas Sankara.
Mouni N’GOLO
Comments est propulsé par CComment