Financement climatique : les pays africains réclament 1 300 milliards de dollars
Les représentants africains parlent d’une même voix à la COP29, à Bakou, en Azerbaïdjan. L’Afrique réclame à la communauté internationale un financement climatique conséquent pour permettre aux pays défavorisés de faire face à l’impact de la crise climatique. Les besoins du contient sont estimés à 277 milliards de dollars par an.
L’Afrique appelle à la formulation d’un Nouvel objectif collectif quantifié (NCQG) face à l’urgence climatique dans un contexte où de précédents engagements sont loin d’être tenus. Les dirigeants africains présents à la COP29 ont rappelé l’impérieuse nécessité d’octroyer des financements conséquents au continent qui subit durement les conséquences du changement climatique, alors qu’elle ne contribue qu’à moins de 4% aux émissions de gaz à effets de serre.
« Le changement climatique en Afrique est une question existentielle nécessitant une action immédiate », a souligné le président d’Afreximbank, Benedict Oramah, tandis que le vice-président de la BAD, Kevin Kariuki, a exhorté à mettre des milliers de milliards de dollars, sous forme de don, à la disposition des pays africains afin de leur permettre de faire face à des problèmes qu’ils n’ont pas causés.
Les voix africaines appellent à maximiser surtout les actions d’adaptation, en développant des initiatives comme les systèmes d’alerte précoce pour prévenir les risques climatiques, ou encore le développement des énergies renouvelables. A propos de l’énergie propre, le Secrétaire exécutif de la Commission des Nations Unies pour l’Afrique, Claver Gatete, a soutenu que le continent est un terreau fertile pour les énergies vertes mais a besoin de financements importants pour les développer.
En termes de mécanismes de financement, des idées novatrices sont développées, telles que l’émission d’obligations vertes, le Fonds de réponses aux pertes et dommages, les garanties pour réduire la perception de risque associée aux investissements en Afrique…
Au rang des investisseurs, la banque africaine de développement se positionne comme un soutien important avec l’augmentation de ses financements climatiques allant de 9% en 2016 à 45% en 2023.
La participation de l’Afrique à cette COP29 se fonde sur des espoirs d’engagements historiques pour des financements à la hauteur des défis du continent, mais un certain scepticisme demeure, dans la mesure où les 100 milliards de dollars annuels annoncés en 2009 n’ont jamais été respectés. D’où la déclaration du représentant kényan à ce rendez-vous du climat, Musalia Mudavadi, rappelant qu’il est essentiel que les paroles se traduisent en actions concrètes.
Mouni N’GOLO
Source : Sika Finance