Fortuna Mining se retire du Burkina Faso et cède l’intégralité de ses actifs à Soleil Resources International, propriété de l’homme d’affaires burkinabè Inoussa Kanazoé. Une opération stratégique estimée à 130 millions de dollars US (plus de 76 milliards FCFA).

La société minière canadienne Fortuna Mining Corp. a annoncé, le 11 avril 2025 à travers un communiqué de presse, la cession de sa mine d’or burkinabè de Yaramoko, à Soleil Resources International Limited (SRI), une société privée immatriculée à l’île Maurice mais opérant au Burkina Faso. Derrière SRI se trouve l’homme d’affaires burkinabè Inoussa Kanazoé.

La transaction, formalisée à travers un accord d’achat d’actions signé entre Fortuna Mining et SRI, comprend :

-        70 millions USD (environ 40 milliards FCFA) versés comptant à la finalisation de l’opération ;

-        57,5 millions USD (environ 33,5 milliards FCFA) sous forme de dividendes en numéraire payés par Roxgold Sanu SA à Fortuna ;

-        Jusqu’à 53 millions USD (environ 31 milliards FCFA) supplémentaires liés au remboursement de crédits de TVA, sous conditions.

Au total, la valeur de la cession s’élève donc, hors bonus conditionnel, à environ 130 millions USD (plus de 76 milliards FCFA).

L’accord porte sur la totalité des actions de Roxgold Sanu SA, société opérant la mine de Yaramoko, ainsi que sur trois autres filiales de Fortuna au Burkina Faso détentrices de permis d’exploration.

La finalisation de la transaction est soumise à certaines conditions, notamment l’approbation du ministère burkinabè des Mines, et devrait intervenir au cours du deuxième trimestre 2025.

Une sortie motivée par des contraintes stratégiques

Dans le communiqué officiel, le président-directeur général de Fortuna Mining, Jorge A. Ganoza, explique que ce retrait est motivé par la fin proche de la durée de vie des réserves minières du site de Yaramoko (environ un an restant), l’abandon des activités d’exploration au Burkina Faso, ainsi qu’un contexte d’affaires de plus en plus exigeant dans le pays.

Selon lui, cette décision est une « sortie prudente qui optimise la valeur des actifs », tout en évitant près de 20 millions de dollars US en coûts de fermeture de mine et en libérant des liquidités pour des projets plus alignés avec les priorités stratégiques de Fortuna.

Pour le Burkina Faso, cette opération représente une prise de contrôle nationale d’un actif stratégique, la mine de Yaramoko, l’une des plus importantes du pays en termes de production aurifère.

Soleil Resources International, bien que juridiquement basée à Maurice, est dirigée par des Burkinabè, et son rachat de la mine de Yaramoko reflète une tendance de relocalisation du capital minier, avec des entrepreneurs locaux de plus en plus actifs dans l’exploitation directe des ressources nationales.

Le transfert de propriété de la mine de Yaramoko pourrait avoir plusieurs implications, dont notamment le maintien de l’activité et des emplois sur le site. Cette acquisition confirme aussi l'ambition de Inoussa Kanazoé, bien connu du milieu des affaires burkinabè, de jouer un rôle central dans le développement du secteur minier local. Et l'homme d'affaires s’affiche un peu plus comme l’un des piliers du secteur minier burkinabè, un secteur clé pour la croissance du pays, à côté d’autres acteurs comme Idrissa Nassa de Coris Holding.

Mouni N’GOLO

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