Le président du Conseil national du Patronat burkinabè, Idrissa Nassa en interview à l'issue de la clôture des états généraux du secteur privé burkinabè le 7 septembre 2024 à Ouagadougou
Le président du CNPB, Idrissa Nassa : « Nous souhaitons que les recommandations issues de ces états généraux soient prises en compte avec la plus grande attention par le gouvernement pour un secteur privé prospère, créateur d’emplois, de richesses… ».

Les premiers états généraux du secteur burkinabè, organisés à l’occasion du 50e anniversaire du Conseil National du patronat burkinabè (CNPB), ont refermé leurs portes, le 7 septembre 2024, à Ouagadougou. Plus d’une vingtaine de recommandations pour un secteur privé performant, compétitif et impactant, ont sanctionné ces 72 heures de réflexions et d’échanges entre acteurs du monde des affaires.

Après trois jours d’échanges, de discussions, de réflexions, les états généraux du secteur privé burkinabè, sous l’égide du Conseil National du patronat burkinabè (CNPB), ont livré leurs conclusions, le 7 septembre 2024, à Ouagadougou. Première du genre, cette rencontre organisée dans le cadre du 50e anniversaire du CNPB, a accouché de plus d’une vingtaine de recommandations. Leur mise en œuvre devrait permettre de bâtir un secteur privé national dynamique, performant et compétitif pour un Burkina prospère. 

Les recommandations sont articulées autour de cinq axes à savoir le « cadre juridique, institutionnel et fiscalité », « l’énergie », les « infrastructures, transport, désenclavement », les « ressources humaines, bonne gouvernance » et le « financement ».

Au niveau du premier axe, les états généraux ont recommandé la prise d’un texte réglementaire pour la mise en place d’un mécanisme de financement pérenne du CNPB, à travers notamment l’institution d’une cotisation spéciale des entreprises burkinabè à verser au CNPB pour financer ses activités. Il a également été recommandé de refonder le dialogue État /secteur privé autour des priorités de la Nation et des défis du développement économique par l’instauration d’un cadre de concertation de haut niveau entre le Gouvernement et le CNPB sur les questions stratégiques et opérationnelles du développement économique et social du Burkina, d’assurer le suivi, l’accompagnement et la protection par l’Etat des entreprises privées à capitaux majoritairement nationaux et hautement stratégiques pour le Burkina Faso, d’améliorer les rapports entre l’administration fiscale et les contribuables, en renforçant l’approche humaine de recouvrement de l’impôt, la lutte contre l’incivisme fiscal et la fraude, d’élaborer et de mettre en œuvre une stratégie nationale de promotion des champions nationaux et régionaux, de prendre des mesures fortes pour protéger les acteurs de la chaine de valeurs de la filière coton au Burkina Faso contre l’importation de matières premières entrant dans la production du Faso Dan Fani, ou de produits contrefaits.

 

Des participants aux états généraux du secteur privé burkinabè lors de la cérémonie de clôture le samedi 7 septembre 2024 à Ouagadougou
A l’issue de trois jours de travaux, les participants aux états généraux sont parvenus à des conclusions dont la mise en œuvre devrait aboutir à un meilleur avenir du secteur privé burkinabè.

 

Relativement à la nécessité de restructurer le secteur de l’énergie par la libéralisation du marché, le développement du mix énergétique, afin de faire baisser les coûts de production et améliorer la continuité de la fourniture d’électricité, le monde des affaires a recommandé, entre autres,  l’accélération du projet de centrale nucléaire qui permettra d’améliorer une continuité de la fourniture et une baisse du coût de l’électricité, le renforcement des efforts d’investissement dans la production solaire et dans la production à base de gaz naturel, l’instauration d’un système de contenu local au profit des entreprises nationales dans le domaine des grands travaux électriques.

Bâtir la confiance et le dialogue

Dans les domaines du transport, des infrastructures, des ressources humaines et du financement, recommandations ont été faites au gouvernement de prendre des mesures urgentes et efficientes pour rendre disponibles les terres, de poursuivre ses efforts en vue de mieux sécuriser les convois tout en veillant à réduire autant que faire se peut les délais d’attente entre deux convois sécurisés,  de développer des initiatives en vue d’optimiser l’implication de l’expertise de la diaspora dans la construction efficiente du Burkina Faso, de mettre en place un mécanisme et un plan d’apurement efficient de la dette intérieure afin de relancer l’économie nationale, de prendre en charge les frais financiers auprès des banques en cas de retard de plus de trois mois dans le paiement des factures dans le domaine des marchés publics. 

Face à la crise sécuritaire que traverse le Burkina Faso depuis 2015, recommandation a été faite de bâtir une économie de guerre fondée sur des synergies efficaces entre l’État et le secteur privé, afin d’aboutir le plus rapidement possible à une paix durable, gage du développement économique et social tant recherché. 

Tout en se félicitant de la tenue de ces premiers états généraux du secteur privé burkinabè, le président du CNPB, Idrissa Nassa, a émis le vœu que les conclusions qui en sont issues n’aillent pas dormir dans les tiroirs sans suite. « Nous souhaitons que les recommandations issues de ces états généraux soient prises en compte avec la plus grande attention par le gouvernement pour un secteur privé prospère, créateur d’emplois, de richesses, afin qu’ensemble, nous puissions contribuer au développement socioéconomique du Burkina Faso », a-t-il laissé entendre. Et cela passe par l’instauration de la confiance, d’un bon dialogue entre l’exécutif et le secteur privé, a-t-il ajouté. 

Et dans la même dynamique pour une opérationnalisation optimale des recommandations, les participants ont recommandé de mettre en place un comité de suivi et d’évaluation dont la composition, les attributions et le fonctionnement devront être fixés par décret et regrouper des représentants de la primature, des ministères en charge du travail, des finances et du commerce, ainsi que du CNPB.

 

Le ministre d'Etat burkinabè en charge de la Communication et de la Culture, Porte-parole du gouvernement, Rimtaalba Jean-Emmanuel Ouédraogo
 Le ministre d’Etat, ministre en charge de la communication, Rimtalba Jean Emmanuel
Ouédraogo, représentant le Premier ministre : « Le secteur privé est le moteur de la croissance
économique et [le] Gouvernement veillera à créer un environnement des affaires attractif pour
son épanouissement ».

 

Le gouvernement, par la voix de son porte-parole, le ministre d’Etat en charge de la Communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, représentant le Premier ministre Me Apollinaire Kyelem Joachimson de Tambèla, a réaffirmé la disposition de l’exécutif à jouer sa partition pour le développement du secteur privé national. 

« Le secteur privé est le moteur de la croissance économique et mon Gouvernement veillera à créer un environnement des affaires attractif pour son épanouissement. Beaucoup de constats ont été évoqués et des enseignements notés par la jeune génération d’entrepreneurs. Les jalons du développement d’un secteur privé émergent et performant viennent ainsi d’être lancés », a-t-il soutenu. 

La Rédaction

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