La directrice de UMOA-Titres, Oulimata Ndiaye Diasse

La 7e édition des Rencontres du Marché des Titres Publics (REMTP), organisée par UMOA-Titres, se tient les 21 et 22 janvier 2024, à Abidjan, en Côte d’Ivoire. 48 heures d’échanges, de discussions, de réflexions entre  acteurs publics et privés, institutions financières (bourses, banques, assurance, établissements financiers, de prévoyance sociale, fonds de financements, SGI, …), investisseurs sur les enjeux, défis, opportunités, contraintes et perspectives de développement du marché financier de la sous-région ouest-africaine, autour du thème : « mobilisation de l’épargne intérieure : quelles exigences pour soutenir le développement du marché financier en zone UMOA ».

« L’année 2024 n’a pas été de tout repos en raison d’un contexte de marché particulièrement difficile marqué notamment par la persistance de pressions inflationnistes dues aux incidences du conflit russo-ukrainien et des tensions sécuritaires dans la zone ». C’est par ces mots que la directrice de UMOA-Titres, Mme Oulimata Ndiaye Diasse a entamé son discours d’ouverture de la 7e édition des Rencontres du Marché des Titres Publics (REMTP), organisée par UMOA-Titres. L’activité se tient les 21 et 22 janvier 2024, à Abidjan, en Côte d’Ivoire sous le thème : « mobilisation de l’épargne intérieure : quelles exigences pour soutenir le développement du marché financier en zone UMOA ». Malgré ce contexte international et sous-régional pas des plus envieux, le marché des Titres publics de la zone UMOA a fait preuve de « résilience ».

Faisant le bilan du marché au cours de l’année écoulée, le responsable du département des opérations et de la promotion des Titres publics à UMOA-titres, Désiré Sejro Bossou, a indiqué qu’en 2024, tous les huit Etats de l’espace communautaire ont mobilisé 8 127 millions F CFA, contre 7 184 millions en 2023, soit une progression de 13 %. Il s’agit d’une performance à saluer au regard du contexte particulièrement difficile, et à mettre à l’actif des efforts des investisseurs, mais aussi de tous les acteurs du marché.

Pris individuellement, quatre Etats ont vu leurs volumes de ressources mobilisées croître par rapport à 2023. Il s’agit du Burkina Faso (31%), de la Côte d’Ivoire (22%), de la Guinée-Bissau (70%), du Niger (65%). Quatre autres Etats ont enregistré des baisses de mobilisations. Ce sont : le Bénin (-19%), le Mali (-3%), le Sénégal (-17%) et le Togo (-7%). Malgré cette régression, le marché des Titres publics par adjudication reste leur principale source de financement en monnaie locale, a fait savoir Désiré Sejro Bossou.

Un secondaire dynamique

Pour ce qui est des taux de couverture, s’ils ont été en baisse au cours de 2024, la bonne nouvelle est qu’ils sont restés au-dessus de 100%. « Quant aux rendements, ils ont crû en lien avec la lutte contre l’inflation et la normalisation de la politique monétaire », a-t-il précisé. Et d’ajouter que le marché s’est recentré sur les titres courts.

S’agissant de la résidence des investisseurs, l’analyse des données du marché montre qu’aucun Etat pris individuellement ne peut combler ses besoins de financements ; ce qui traduit le caractère véritablement régional du marché, s’est réjoui Mr Sejro Bossou, tout en insistant qu’il est important de parvenir à l’harmonisation des pratiques afin d’amener le marché à un niveau plus élevé.

En ce concerne les stocks, l’encours global au 31 décembre 2024, s’établit à 17 901 milliards F CFA, soit une croissance de 23%, par rapport à 2023 où il était de 14 000 milliards F CFA ; avec une proportion plus importante des Bons Assimilables du Trésor (BAT) dans cet encours.

Durant 48 heures, le monde de la finance s’est penché sur les défis, les contraintes, les opportunités et les perspectives de développement du marché financier dans la zone UMOA. 

 

Le marché des titres publics de l’UMOA a également enregistré une performance remarquable au niveau du compte clients, qui regroupe les investisseurs autres que les banques, à savoir les assurances, les caisses de retraites, les personnes physiques. Ce compte alimenté à 2 100 milliards F CFA en 2024, soit une croissance de 46%, traduit un fort engouement de cette catégorie d’investisseurs pour le marché.

Le compte propre (banque), a, quant à lui, progressé de 20%, donnant une hausse du compte global de 22%.

Autre motif de satisfaction pour UMOA-Titres est que le marché secondaire est resté dynamique au cours de 2024. Il a enregistré une nette progression pour s’établir à 3 400 milliards F CFA, contre environ 2000 milliards FCFA en 2023.

Mais cette forte croissance ne doit pas occulter les nombreux défis à relever pour un meilleur développement de ce marché secondaire, a souligné le responsable du département des opérations et de la promotion des titres publics.

Approfondir le marché, renforcer sa capacité d’absorption

Tout en saluant l’ensemble des performances réalisées par UMOA-Titres en 2024, sa directrice, Oulimata Ndiaye Diasse, ne perd pas de vue les difficultés auxquelles l’institution communautaire a eu à faire face durant les 12 derniers mois.

« Nous avons fait face à des besoins de financement croissants des émetteurs et à des tensions de liquidités sur le Marché. Cela s’est traduit par une baisse des taux de couverture des émissions, une baisse de la durée de vie moyenne de la dette émise par les États et des taux de sortie continuellement en hausse », a-t-elle confié.

Pour inverser la tendance, à l’effet de booster davantage le marché des titres publics, et partant, pour mieux accompagner le financement et le développement des économies de la zone, il incombe à toutes les parties prenantes d’imaginer les meilleurs outils nécessaires pour l’approfondissement du marché et le renforcement de sa capacité d’absorption, a soutenu Mme Ndiaye Diasse. Et pour ce faire, il y a lieu de relever les défis liés à l’élargissement de la base des investisseurs à travers la diversification des produits, le développement du marché secondaire, le renforcement des capacités des acteurs, l’harmonisation de la fiscalité appliquée aux Titres publics et aux mécanismes de mobilisation optimale de l’épargne intérieure, a-t-elle conclu.

Ra-Yangnéwindé

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