La Caisse des Dépôts et d’Investissements du Burkina Faso (CDI-BF) et l’entreprise POCERAM veulent faciliter l’accès au logement aux populations, en rendant disponibles et accessibles les matériaux de construction. Pour ce faire, les deux parties ont signé une convention de partenariat le vendredi 4 juillet à Ouagadougou.
Un accord de partenariat, une volonté commune, un double objectif. Investir ensemble dans des solutions concrètes, locales et durables pour répondre au double défi de l’accès du logement à tous et favoriser le développement d’un tissu industriel national compétitif dans la chaine de valeurs de la construction. Tel est le sens de la convention entre l’institution financière stratégique, la Caisse des Dépôts et d’Investissements du Burkina Faso (CDI-BF), et l’entreprise de référence dans la fabrication de matériaux en terre cuite, grès cérame et porcelaine, POCERAM, paraphée le vendredi 4 juin 2025, à Ouagadougou. Cette alliance entre les deux parties se veut une réponse concrète à une problématique nationale réelle. En effet, le Burkina Faso connait un déficit de plus de 500 000 logements sociaux estimé. Au même moment, le coût élevé des matériaux, majoritairement importés, constitue un gros obstacle, excluant ainsi des millions de Burkinabè du droit à la dignité, du droit humain universel d’accéder à un logement décent.
Et ce partenariat structurant entre la CDI-BF et l’entreprise POCERAM veut contribuer à inverser cette donne. De manière spécifique, il vise à réduire significativement le coût du logement au Burkina Faso, en renforçant les capacités industrielles de production locale de matériaux durables, accessibles et adaptés aux besoins des populations, à créer, structurer et à booster une industrie nationale intégrée dans le domaine des matériaux de construction, de la matière première à la distribution. Il a également pour objectif de développer les compétences locales, grâce à des programmes de formation sur les métiers de la céramique, de la construction durable et de l’innovation technique en matériaux ; d’accompagner la croissance de POCERAM, à travers l’exploration de modalités d’investissement de long terme, notamment une prise de participation au capital de l’entreprise. Enfin, ce protocole veut aussi contribuer à renforcer l’intégration économique régionale, en soutenant l’exportation des produits POCERAM vers les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) et au-delà.
Soutenir une économie nationale plus endogène, inclusive, compétitive.
Pour le Directeur général de la CDI-BF, Pr Serge Bayala, plus qu’un acte administratif, cet accord de partenariat est le symbole d’un engagement commun au service du développement national, de l’innovation locale, et du mieux-être des populations burkinabè, et s’inscrit pleinement dans la mission de son institution de financer des projets à fort impact économique et social, porteurs de souveraineté et de résilience pour le pays. « Notre engagement aux côtés de POCERAM traduit notre stratégie de soutien à une économie nationale plus endogène, plus inclusive et plus compétitive. Valoriser nos ressources, nos entreprises et nos compétences est une clé de souveraineté », a-t-il confié.

Pour lui, il s’agit d’un partenariat stratégique aux retombées concrètes, qui va permettre de réduire le coût du logement en renforçant les capacités de production locales pour une plus grande offre de matériaux, facilitant ainsi l’accès au logement pour les familles burkinabè. Le partenariat vise aussi à stimuler et structurer une filière industrielle nationale génératrice de valeur et moins dépendante des importations en matériaux de construction, afin de bâtir notre souveraineté économique de manière endogène. Il va également permettre de créer des opportunités d’emplois et de formation pour la jeunesse et de positionner les produits made in Burkina sur les marchés de l’Alliance des États du Sahel (AES) et au-delà.
Selon Pr Bayala, la signature de cette convention n’est rien d’autre que la mise en œuvre concrète de la vision du Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, d’investir dans des solutions durables, industrielles et porteuses d’avenir au profit des Burkinabè. « Il s’agit donc, à travers cet acte, de bâtir un Burkina Faso plus résilient, plus autonome et plus juste où le logement devient un droit accessible, où nos industries montent en puissance et où chaque jeune peut croire en ses perspectives », a-t-il ajouté.
« Une reconnaissance du potentiel industriel local »
Pour la Directrice générale de POCERAM, Bintou Traoré, cette alliance stratégique, fondée sur des valeurs communes d'innovation, d'accessibilité et de responsabilité, est en phase avec la double ambition de son entreprise de toujours préserver et valoriser le savoir-faire ancestral de la poterie et de la céramique, tout en innovant pour répondre aux besoins contemporains. « Ce partenariat est une reconnaissance du potentiel industriel local. Il nous donne les moyens d’amplifier notre impact, de baisser nos coûts et d’ouvrir de nouveaux marchés », a-t-elle confié.

Pour Mme Traoré, cette collaboration avec la CDI-BF va donner les moyens à son entreprise de rendre ses matériaux de construction encore plus accessibles à tous les Burkinabè et de réaliser son objectif de contribuer activement à l'édification de logements sains et durables pour l'ensemble de la population, en bâtissant des habitats de qualité, respectueux de l'environnement et adapté au climat. Mieux, avec ce tandem POCERAM/CDI-BF, c’et un nouveau chapitre de l’histoire du secteur burkinabè de la construction qui s’écrit. « Nous allons prouver qu'il est possible de concilier tradition et modernité, qualité et accessibilité, innovation et durabilité », a-t-elle rassuré.
La signature de la convention a servi de tribune au Directeur général de la CDI-BF, Pr Serge Bayala, de rendre un hommage appuyé au fondeur de l’entreprise POCERAM, Papa Mamadou Traoré. Formé en Corée du Sud en 1974, il a su moderniser l’activité potière familiale, faisant aujourd’hui de POCERAM un acteur historique et innovant dans le domaine de la céramique au Burkina Faso, combinant entrepreneuriat social, formation, essais environnementaux, et production industrielle, a-t-il souligné. Et les produits de l’entreprise comme les foyers améliorés (Tilgré), les briques de terre cuite, les briquettes de revêtement, décoratives, et les filtres à eau illustrent un modèle durable et inclusif, s’est réjoui M. Bayala.
La Rédaction
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