Orabank Burkina, en partenariat avec African Guarantee Fund (AGF) et le cabinet Global Performance Group Consulting (GPG Consulting), a organisé, ce jeudi 9 octobre 2025, à Ouagadougou, le lancement officiel du programme Affirmative Finance Action for Women in Africa (AFAWA). Il s’agit d’une initiative qui vise à accélérer le financement des petites et moyennes entreprises (PME) dirigées par des femmes ou a fort impact féminin au Burkina Faso.
Dans un environnement où le déficit de financement des femmes en Afrique, en général, et au Burkina Faso, en particulier, est manifeste, comparativement à celui des hommes, il devient urgent de mettre en place des mécanismes financiers inclusifs, équitables, sensibles au genre. Dans cette perspective, le programme Affirmative Finance Action for Women in Africa (AFAWA) se positionne comme une réponse pour transformer ce défi en opportunités, à travers un programme de formation, de mentorat et de financement répondant aux préoccupations et besoins des petites et moyennes entreprises (PME) dirigées par des femmes ou à fort impact féminin au Burkina Faso. Le lancement officiel de ce programme, présidé par la Directrice de la clientèle des particuliers et professionnels de Orabank Burkina, Lydie Telly Hema/Sermé, représentant le directeur général de ladite banque, est intervenu ce jeudi 9 octobre 2025, à Ouagadougou.
Au Burkina Faso, la mise en œuvre du programme AFAWA s’opère à travers les guichets de Orabank. Pour le Directeur clientèle de Orabank Burkina, Ibrahima Rock Drabo, et par ailleurs point focal du Programme, cette initiative se veut une réponse au défi de déficit de financement estimé à 42 milliards USD pour les PME féminines. Au pays des Hommes intègres, elle ambitionne d’accompagner 200 PME. Et pour être éligibles, la PME doit remplir l’un des cinq critères définis, a souligné M. Drabo. Il s’agit d’être une entreprise où la part des femmes dans l’actionnariat est d’au moins 51%, ou une PME fondée par une femme ; une entreprise qui fait la promotion des femmes dans l’encadrement supérieur ou la promotion des femmes dans le Conseil d’administration ou le comité d’investissement.
Les prochaines étapes
La PME qui satisfait au critère de la proportion des femmes dans la population active ou le critère de l’engagement en faveur des femmes dans la chaine d’approvisionnement, est également éligible au programme. Enfin, la PME dont le produit ou le service améliore le bien-être des femmes/filles ou qui favorise l’égalité entre les hommes et les femmes, peut bénéficier des opportunités d’accompagnement et de financement qu’offre AFAWA.

Après le lancement officiel, les prochaines étapes sont la soumission des candidatures en ligne via le lien https://sondage.egit-solutions.com/index.php/545838 qui dure un mois et demi, le renforcement des capacités des et mentorat durant 5 mois et demi. Cette capacitation va se faire à travers des formations structurées autour de modules pratiques pour renforcer les compétences des dirigeant et un accompagnement rapproché, avec pour objectif de faciliter la compréhension des exigences de financement et renforcer la confiance de la banque, a expliqué Ibrahima Rock Drabo.
A l’issue de ces étapes, vient celle du montage des dossiers de financement qui dure trois mois. Elle porte sur la sélection des PME éligibles aux financements, l’accompagnement dans la préparation des dossiers, la collaboration avec les services de la banque pour maximiser les chances d’approbation, a-t-il ajouté.

Selon Mme Hema, Orabank Burkina est fière de s’associer à ce programme, initié par la Banque Africaine de Développement (BAD), en partenariat avec AGF et le cabinet GPG Consulting, pour accélérer le financement des PME dirigées par des femmes ou à fort impact féminin, en vue de renforcer leur autonomisation financière et économique. « Soutenir l’entrepreneuriat féminin, ne répond pas seulement à un enjeu social, c’est surtout investir dans un développement durable, inclusif et créateur de valeur pour notre pays et pour l’Afrique », a-t-elle souligné.
Orabank jouera pleinement sa partition… »
Et l’initiative AFAWA a l’avantage de permettre aux femmes entrepreneures de mieux structurer leurs projets, de renforcer leurs capacités en gestion et d’accéder plus facilement au financement ; et va contribuer à réduire les risques bancaires, tout en favorisant la croissance d’entreprises solides, génératrices d’emplois et porteuses de solutions contre le chômage.
Elle est, dira Mme Hema, parfaitement en phase avec la stratégie et la vision d’Orabank : celle une banque proche de ses clients, à l’écoute de leurs besoins, et actrice du changement. « C’est pourquoi, Orabank jouera pleinement sa partition, en mettant à leur disposition, des solutions financières adaptées, des mécanismes souples pour les accompagner dans la croissance de leurs activités et à la réalisation des différents projets. C’est une fierté pour mon équipe et moi d’être associés à cette initiative, qui incarne à la fois notre mission financière et notre engagement citoyen, pour favoriser l’émergence de petites entreprises résilientes capables de générer des emplois durables et créer de la richesse », s’est-elle réjouie.
La structuration, facteur clé de réussite
« Notre mission à GPG Consulting, c’est de former les cheffes d’entreprise à la gestion, à la finance et à la stratégie, de les accompagner dans leur structuration interne et surtout de renforcer leur capacité à dialoguer avec les institutions financières », a-t-il soutenu.

Concrètement, GPG Consulting mettra en œuvre un accompagnement en trois étapes : le diagnostic, la formation et le mentorat. Selon M. Agnimel, il ne s’agit pas seulement de dispenser des modules théoriques, mais de bâtir un accompagnement sur mesure, adapté à la réalité de chaque entreprise. « Les PME suivront entre cinq et sept modules de formation, puis bénéficieront d’un mentorat pour mettre en application ce qu’elles auront appris. Enfin, nous les aiderons à structurer des business plans crédibles, alignés sur les critères bancaires », a-t-il précisé.
Car, la structuration occupe une place centrale dans la survie et la réussite des entreprises. « Beaucoup pensent que c’est seulement l’argent qui fait grandir une PME. En réalité, c’est la structuration. Une entreprise bien organisée inspire confiance à la banque. Le vrai défi du financement aujourd’hui, c’est l’asymétrie d’informations. Si celles-ci ne sont pas fiables, la banque hésite », a-t-il expliqué. Dans cette perspective, GPG ambitionne de réduire l’un des obstacles au financement qui est les garanties exigées par les banques. « Souvent, on demande aux PME des garanties qu’elles ne peuvent pas apporter. Mais plus il y a de la confiance, moins on exige de garanties. C’est précisément ce que ce programme veut changer », a-t-il ajouté.
La chargée d’affaires et responsable technique de AGF West Africa, Ayawavi Raïssa Dogbe, s’est réjouie de l’aboutissement de ce programme destiné à booster l’entrepreneuriat féminin au Burkina Faso. « Nous sommes particulièrement fiers d’être parvenus à ce programme, qui incarne une croissance inclusive, portée par les femmes », a-t-elle déclaré. Un projet dont la pertinence n’est plus à démontrer, au regard des réalités économiques du pays. En effet, a-t-elle relevé, la majorité des PME burkinabè évoluent dans le secteur informel, plus de 80% contribuent pourtant à près de 35% du PIB national, avec un potentiel économique des femmes entrepreneures encore sous-exploité.
« Actrices économiques, piliers sociaux »
A titre illustratif, beaucoup de ces femmes restent en marge du système financier, avec seulement 25% disposant d’un compte bancaire. Pourtant, leurs activités jouent un rôle vital dans la société, car elles soutiennent les ménages, financent l’éducation des enfants et dynamisent les communautés. « Ces femmes sont à la fois des actrices économiques et des piliers sociaux », a-t-elle insisté. Dans pareil contexte, l’initiative AFAWA se veut une réponse structurelle au déficit de financement des femmes entrepreneures au Burkina et en Afrique, a-t-elle fait savoir.
À travers ses partenariats, AGF a déjà mobilisé d’importants financements au profit d’entreprises féminines, et contribué à la création de plus de 100 emplois et à la croissance économique locale. Mme Dogbe, a tenu à saluer « le rôle essentiel de Orabank Burkina dans la promotion de la finance inclusive et du leadership féminin », tout en réaffirmant la mission qui leur est commune : réduire les obstacles à l’accès au financement et proposer des solutions adaptées, combinant produits financiers ciblés et renforcement des capacités.

Chez AGF, notre engagement ne se limite pas à la garantie financière. Nous accompagnons aussi nos partenaires et les entrepreneurs à travers des programmes de formation en gestion financière, développement de produits et accès au marché. Car, pour nous, l’enjeu n’est pas se unulement de débloquer des prêts, mais de rendre les entreprises féminines prêtes à l’investissement, afin que chaque financement se transforme en entreprise solide, durable et créatrice d’emplois », a-t-elle expliqué. Elle a invité les femmes entrepreneures burkinabè à saisir les opportunités offertes par l’initiative AFAWA, qu’il s’agisse pour combler leurs besoins de financement, de formation ou d’accompagnement technique. « Investir dans les femmes, c’est investir dans l’avenir, c’est bâtir une économie plus forte, plus équitable et plus durable pour tous », a-t-elle conclu.
Un programme salutaire
Et comme il fallait s’y attendre, après avoir suivi avec grand intérêt la présentation du programme, les entrepreneures n’ont pas caché leur satisfaction de voir le lancement de cette importante initiative dans leur pays. « Cette fois, on reconnaît que les femmes, souvent confrontées à des difficultés d’accès au crédit malgré leur rôle important dans la gestion de la famille et des fonds, sont réellement au cœur du projet », a confié la promotrice de la Clinique de l’Est, Dr Doris Ouoba.

Au-delà du financement, elle s’est réjouie de la prise en compte de la dimension renforcement des capacités techniques qui correspond à un besoin réel de beaucoup de PME féminines. Dr Ouoba fonde l’espoir que cette initiative va permettre aux femmes entrepreneures de grandir, se développer pleinement et de créer un impact durable dans leurs communautés. Une tel porgramme, au regard de l’impact attendu dans un pays comme le Burkina Faso où l'entrepreneuriat féminin est en pleine croissance, ne peut qu’être bien accueillie par les structures publiques de soutien aux PME, à l’image de l’Agence de Financement et de Promotion des petites et moyennes entreprises (AFP-PME).

Mais surtout dans un contexte où les freins à l’éclosion des femmes entrepreneures sont prégnants et ont pour noms l’accès limité au financement, le manque de formation et l’analphabétisme, les barrières psychologiques, les contraintes liées au travail familial ou domestique, a souligné la conseillère spéciale de l’AFP-PME, Sylvie Coulibaly/Bicaba. « Nous nous réjouissons du lancement ce jour d’un nouveau programme pour booster les femmes entrepreneures et les PME à fort impact féminin : AFAWA Burkina Faso, qui nous l’espérons, connaîtra un véritable engouement », a-t-elle confié.
Joëlle KONKOBO
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