La croissance économique de l’Afrique progresserait de 3,5 % en 2024 à 3,8 % en 2025, selon le dernier rapport de la Banque mondiale. Une progression portée par la tendance baissière de l’inflation et une reprise modeste des investissements, mais insuffisante pour contenir la pauvreté sur le continent où le taux de pauvreté s’établirait à 48,4 % en 2027, soit 671 millions de personnes vivant dans la pauvreté en 2027 contre 576 millions en 2022. 

Malgré des incertitudes liées aux politiques mondiales, les perspectives de croissance de l’Afrique sont positives, selon le dernier rapport de la Banque mondiale. En effet, la croissance économique du continent passerait de de 3,5 % en 2024 à 3,8 % en 2025. Elle pourrait s’établir en moyenne annuelle à 4,4% sur la période 2026-2027. Cette progression de l’activité économique tient pour l’essentiel aux efforts de maitrise de l’inflation et à une « une reprise modeste des investissements ».

L’inflation des prix à la consommation est dans une tendance baissière dans la majorité des pays d’Afrique subsaharienne. En effet, après un taux passé de 9,3 % en 2022 à 4,5 % en 2024, l’inflation devrait se stabiliser entre 3,9 % et 4,0 % par an sur la période 2025-2026. Selon le rapport, en 2025, près de 60 % des pays de la région ont enregistré un recul de l’inflation par rapport à 2024 ; le nombre de pays affichant une inflation à un chiffre est passé de 27 en 2022 à 37 en 2025-2026. Neuf pays du continent devraient cependant continuer à connaitre une inflation à deux chiffres.

Il s’agit de l’Angola, de l’Éthiopie, du Ghana, du Malawi, du Nigéria, de São Tomé-et-Príncipe, du Soudan, de la Zambie et du Zimbabwe. Cette baisse de l’inflation dans de nombreux États a conduit à un assouplissement progressif de la politique monétaire, et partant, au renforcement du pouvoir d’achat des ménages et ouvrant ainsi la voie à de nouvelles baisses des taux d’intérêt, explique la Banque mondiale.

671 millions personnes vivant dans la pauvreté en 2027

« Ces conditions soutiennent la reprise de la consommation privée et de l’investissement. Toutefois, les efforts d’assainissement budgétaire en cours pourraient continuer à freiner l’activité et ralentir le rythme de la reprise dans certaines économies », soutient-elle.

Le maintien du recul de la pression inflationniste reste largement tributaire « de l’évolution des prix des matières premières, notamment du pétrole et des denrées alimentaires » et une gestion rigoureuse des finances publiques et de la dette, combinée à des réformes visant à accroître la productivité, reste déterminante pour consolider le renforcement récent des monnaies régionales.

L’une des conclusions majeures de ce rapport est que les perspectives de croissance, bien que positives, restent insuffisantes pour réduire de manière significative la pauvreté sur le continent ou pour améliorer la répartition des revenus. « Le revenu réel par habitant devrait augmenter de 1,3 % en 2025, contre 1,0 % en 2024, et atteindre 1,9 % d’ici 2026-2027. Cette progression marque une reprise graduelle après une décennie de chocs successifs, mais demeure trop faible pour entraîner une baisse significative de la pauvreté », note le document.

Le taux de pauvreté reculerait à 48,4 % en 2027 contre 50% en 2024, mais avec un nombre total de personnes vivant dans la pauvreté qui passerait de 576 millions en 2022 à 671 millions en 2027.  Le risque de surendettement souverain, encore préoccupant en Afrique subsaharienne, avec des conséquences majeures sur la stabilité budgétaire et les perspectives de développement, n’est pas fait pour arranger les choses, dans le sens du renversement de la donne.

Plus de 600 millions de personnes supplémentaires en âge de travailler

En effet, si les déficits primaires en Afrique subsaharienne se sont progressivement résorbés, passant de 2,5 % du produit intérieur brut (PIB) en 2020 à une moyenne estimée de 0,3 % en 2024, et devrait devenir un excédent de 0,1 % du PIB à l’horizon 2026-2027, les déficits globaux demeurent élevés. Cela dû est en grande partie au poids des paiements nets d’intérêts sur la dette publique ; lesquels paiements devraient représenter entre 2,9 % et 3,3 % du PIB entre 2023 et 2026, avec pour effet de contraindre les gouvernements à rediriger des ressources budgétaires initialement destinées aux services publics essentiels vers les services de la dette. Le rythme de la croissance du continent demeure également trop faible pour créer des emplois en nombre suffisant et de qualité pour répondre aux besoins d’une main-d’œuvre en plein essor.

« Au cours des 25 prochaines années, la population en âge de travailler en Afrique subsaharienne comptera plus de 600 millions de personnes supplémentaires. Le défi consistera à accompagner cette croissance démographique par la création d’emplois de meilleure qualité, sachant que seulement 24 % des nouveaux travailleurs obtiennent aujourd’hui un emploi salarié. Pour créer des emplois salariés à grande échelle, il est essentiel d'opérer un changement structurel en faveur du développement des moyennes et grandes entreprises », fait savoir l’économiste en chef de la Banque mondiale pour la Région Afrique, Andrew Dabalen.

La Rédaction

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