Le Président de la BOAD, Serges Ekué, a indiqué que son institution est appelée à jouer un rôle toujours plus structurant dans la prise en charge des défis de notre temps, de notre espace communautaire.

La Banque Ouest-africaine de développement (BOAD) veut assurer un meilleur financement des secteurs clés du développement durable dans l’UEMOA : l’énergie et l’agriculture durable. L’organisation de la 1re édition de BOAD DEVELOPMENT DAYS les 12 et 13 juin 2025, à Lomé, au Togo, sous le thème : « Financement de la transition énergétique et de l’agriculture durable : défis, opportunités et solutions », s’inscrit dans cet objectif. Durant 48 heures des professionnels, leaders et experts de l’agriculture, de l’énergie et de la finance ont échangé sur les voies et moyens d’un autre financement des secteurs agricoles et énergétiques dans l’Union.

A l’échelle mondiale 685 millions de personnes n’ont pas accès à l’énergie, plus de 80% vivent en Afrique. Dans la zone UEMOA, malgré son potentiel solaire, éolien, hydraulique et même fossile, moins de 50% de la population, contre 91% au plan mondial, ont accès à l’énergie, avec les tarifs les plus élevés et une dépendance de l’énergie thermique de l’ordre de 70% et de l’hydraulique à hauteur de 27%. 

Par le rappel de ces chiffres assez parlant, le Président de la Banque Ouest-africaine de développement (BOAD), Serge Ekué, souligne l’urgence de changer la donne, à travers l’identification et l’adoption de nouveaux instruments financiers. La 1re édition des BOAD DEVELOPMENT DAYS organisée par la BOAD, les 12 et 13 juin 2025, à Lomé, au Togo, sous le thème : « Financement de la transition énergétique et de l’agriculture durable : défis, opportunités et solutions », vise à adresser au mieux cette problématique.

Le ministre de l’économie et des finances du Togo, Essowè Georges Barcola : « Depuis sa création, la BOAD s'est affirmée comme un partenaire privilégié et un pilier financier indispensable pour la réalisation de projets structurants dans l'UEMOA ».

 

Pour le Président Ekué, le constat montre à souhait que la transition énergétique n’est pas seulement un enjeu climatique, elle est un impératif vital pour assurer l’accès équitable, fiable et propre des populations de l’Union à l’électricité. L’énergie, « le secteur des secteur », est, selon lui, un levier d’inclusion, un moteur pour l’éduction, la santé, les PME rurales et l’agriculture. « En cela, ce n’est rien d’autre qu’une condition préalable au développement économique et social », a-t-il martelé.

Investissements massifs, financements innovants, mobilisation active

Au niveau du secteur agricole, les défis sont tout aussi énormes au sein de l’Union. Ils sont relatifs à la dépendance des intrants importés, aux aléas climatiques, la pauvreté des sols, la faible maitrise de l’eau, la faible mécanisation, aux filières non structurées, l’accès limité aux intrants, la transformation et la valorisation insuffisante des produits agricoles, les crises sécuritaires et sanitaires, a énuméré Serge Ekué. Autant de challenges qui appellent à repenser les modèles agricoles pour bâtir une agriculture productive, durable, innovante et résiliente au climat, pour ainsi assurer la sécurité alimentaire, préserver l’environnement et créer des millions d’emplois pour les femmes et les jeunes de l’espace communautaire.

L’ancien Premier ministre burkinabè et Président du Conseil d’administration de la Rwanda Atomic Energy Board, Dr Lassina Zerbo, a livré une communication inaugurale sur la place et le rôle de l’énergie nucléaire dans la souveraineté énergétique, le développement agricole et l’industrialisation dans l’UEMOA, ainsi que les mécanismes de financements innovants.

 

Mais cela passe, a indiqué le Président de la BOAD, par une transition énergétique et agricole qui nécessite des investissements massifs et des financements innovants et une mobilisation active. En tant que banque de développement, la BOAD reste engagée pour relever ces défis dans ces secteurs vitaux que sont l’énergie et l’agriculture. Preuve de cet engagement, l’institution financière communautaire a déjà injecté, depuis 2021, à travers son Plan Djoliba 2021-2025, plus de 3 300 milliards F CFGA dans les économies de l’UEMOA, a fait savoir M. Ekué.  Les autorités politiques de l’Union, à l’image du gouvernement togolais, ont salué cette belle initiative de la banque de scruter d’autres horizons, des voies et moyens alternatifs de financement des secteurs stratégiques de développement de l’Union.

Le préalable sécuritaire

Pour le ministre de l’économie et des finances du Togo, Essowè Georges Barcola, ces "BOAD DEVELOPMENT DAYS", cadre catalyseur d'actions concrètes pour l'avenir, ont le mérite de convoquer aux débats les questions cruciales comme l’accès universel à l’électricité dans l’espace communautaire, la transition énergétique, et le rôle de l’agro-industrie comme levier de souveraineté. Ces rencontres sont la preuve de la volonté commune des Etats de la sous-région de relever les défis du développement, de stimuler la croissance économique et d'améliorer les conditions de vie de nos populations. Mais, sans ambages, il a rappelé que ces nobles objectifs et ambitions seront vains sans paix, stabilité et sécurité.  « Comme vous le savez si bien, pas de développement sans sécurité », a martelé le ministre Barcola.

 

      L’ancien premier ministre du Bénin, Lionel Zinsou, a, dans une communication introductive, scruté de nouvelles pistes pour financer autrement le développement durable en Afrique.

 

A l’issue de ces deux jours de réflexions, de discussions autour des thèmes comme comment financer autrement le développement durable en Afrique, l’énergie nucléaire, le défis de l’accès universel à l’énergie, la souveraineté alimentaire, avec des experts de haut vol comme les anciens premiers du Burkina Faso, Dr Lassina Zerbo, et du Bénin, Lionel Zinsou, mais aussi de présentation des solutions innovantes des start-ups évoluant dans les secteurs énergétiques agricoles, la 1ère édition des "BOAD DEVELOPMENT DAYS" semble avoir tenu ses promesses.

« Il y a eu des avancées conceptuelles importantes »

Elle a permis d’interpeller les Etats sur  la mise en œuvre les accords internationaux comme la COP, la Convention de Maputo, etc., de poser la problématique de l’accès à l’information climatique, des pertes postes agricoles, la nécessité de mettre en place des mécanismes incitatifs pour des investissements privés dans l’agriculture, de dérisquer le secteur agricole, d’accompagner les initiatives agroécologiques, d’améliorer la qualité du conseil agricole, des intrants, d’assurer la souveraineté alimentaire. Ces échanges ont également permis de suggérer la prise en compte du nucléaire comme alternative pour le renforcement du mix énergétique et l’industrialisation dans l’Union, l’intégration du nucléaire dans les politiques publiques de développement, la mise en place des fonds régionaux pour le nucléaire, la formation de l’expertise, une mobilisation conséquente de la finance climat.

 

Durant 48 heures, les participants à la 1ère édition des "BOAD DEVELOPMENT DAYS" ont échangé, entre autres, sur la sécurité et la transition énergétique, le financement de la transition énergétique.

 

« Incontestablement, nous sortons de ces débats mutuellement enrichis. Il y a eu des avancées conceptuelles importantes à travers notamment les réflexions des premiers ministres Lassina Zerbo sur le nucléaire et de Lionel Zinsou sur comment financer autrement le développement de l’Afrique », s’est réjoui le président Ekué. Pour lui, avec une sous-région dotée d’abondantes richesses naturelles, il ne reste qu’aux acteurs d’être imaginatifs, ingénieux, d’oser inventer un avenir de prospérité, de développement durable et équitable. La Banque ouest-africaine de développement est dans cette dynamique et veut embarquer toutes les parties prenantes. « La BOAD est une maison agile et transparente qui sait où aller mais elle ne veut jamais embarquer seule. Ce ne sont pas les certitudes qui nous manquent. Nous voulons toujours avancer avec tout le monde à nos côtés : nos actionnaires, nos partenaires, nos clients, car c’est l’avenir qui nous importe », a-t-il conclu.  

Les BOAD DEVELOPMENT DAYS ont été marqués par deux panels sur les défis de l’accès universel à l’électricité et les défis de la souveraineté monétaire dans l’UEMOA.

 

Des personnalités comme le premier du Niger, Ali Mahamane Lamine Zeine, les anciens premier ministres du Burkina, Lassina Zerbo, et du Bénin, Lionel Zinsou, le ministre togolais de l’économie et des Finances du Togo, Essowè Georges Barcola, le ministre délégué chargé des ressources animales du Burkina Faso, Amadou Dicko, les ministres de l’agriculture du Mali, Daniel Siméon Kelema, et du Niger, Mahamane Elhadj Ousmane, des représentants de la Banque Mondiale, de la Commission de l’UEMOA, etc. ont pris part à cette première édition des "BOAD DEVELOPMENT DAYS". 

La Rédaction

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