Elu le 29 mai dernier, avec plus de 76 % des voix des actionnaires, représentant le plus large score obtenu par un président pour un premier mandat à la tête de la Banque africaine de développement (BAD), le nouveau Président Dr Sidi Ould Tah, a officiellement pris fonction le 1er septembre 2025, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, devant un parterre de personnalités africaines, dont le Président ivoirien, Alassane Ouattara, le Chef de l’Etat de la Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, et les anciens présidents du Groupe de la Banque, Akinwumi Adesina et Donald Kaberuka.
La Banque africaine de développement (BAD) a ouvert une nouvelle page de son histoire le 1er septembre 2025. En effet, cette date marque la prise de fonction officielle de son nouveau et 9e Président Dr Sidi Ould Tah, élu le 29 mai dernier, avec plus de 76 % des voix des actionnaires, représentant la plus forte marge obtenue par un président pour un premier mandat à la tête de l’institution. Dr Tah a une pleine conscience des défis qui l’attendent à la tête de cette prestigieuse institution qui compte pour le développement de l’Afrique, continent où tout semble prioritaire. Le Mauritanien de 60 ans l’a dit à l’entame son premier de discours en tant que président de la BAD. Il s’est engagé à bâtir une banque attentive, réactive et capable de fixer les priorités qui comptent, une banque qui renforce ses partenariats en travaillant en étroite collaboration avec les gouvernements, le secteur privé et les partenaires internationaux, afin de créer dans la synergie un nouveau cadre financier au service l'Afrique selon ses propres conditions.
En tant que banque qui doit guider un continent confronté aux défis contemporains en matière de démographie, de technologie, de changement climatique, de crise énergétique, de poids de sa dette, de baisse des financements extérieurs, elle se doit d’aller puiser à toutes les sources, dans tous les modèles mais en restant ancrée dans ses réalités, sans jamais perdre son âme africaine. « L'Afrique doit regarder vers le nord, le sud, l'est et l'ouest, non pas pour imiter, mais pour puiser la sagesse et la force dans toutes les directions, tout en définissant sa propre voie. À l'instar d'un navigateur guidé par sa boussole, la Banque devrait aider l'Afrique à naviguer vers une autonomie accrue, une ambition accrue et une plus grande capacité d'action », a-t-il indiqué.
Rebâtir la souveraineté financière du continent
Pour l’ancien Président de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), au cours des cinq prochaines années, sa mission de transformation de la BAD va s’articuler autour de quatre piliers stratégiques : libérer les ressources financières du continent, rebâtir la souveraineté financière du continent, bâtir des infrastructures résilientes et génératrices de valeur réelle et transformer la démographie africaine en dividende.
Pour y arriver, sa stratégie va reposer sur quatre éléments, à savoir une approche managériale fondée sur une écoute attentive, le lancement d'un programme de réformes accéléré, l'approfondissement des partenariats et l'accélération des solutions concrètes. Dans sa quête d’un souffle nouveau pour la BAD qui s’enracine dans les réalités d’une Afrique en proie à des conflits, M. Tah s’est également engagé à revoir d'urgence les modèles d'investissement de l’institution afin d'y inclure un pilier dédié à l'investissement dans la paix. L’homme crédité de hautes qualités managériales reste convaincu qu’il lui sera difficile de tracer la voie qui mène à la réalisation de ses ambitions et objectifs stratégiques à la tête de la banque sans une mobilisation optimale de toutes les intelligences et de toutes les énergies, internes et externes. « Nous serons la banque qui comblera les fossés entre les régions, entre les ambitions et la mise en œuvre, entre le public et le privé, entre l'urgence et la bureaucratie. Allons de l'avant ensemble, avec célérité, avec unité et avec une responsabilité sans faille », a-t-il souligné.
Capable de tenir ses promesses pour le continent
Loin d’être un novice dans le domaine des banques multilatérales de développement, Dr Sidi Ould Tah a ses preuves ces 10 dernières années à la tête de la BADEA où il a réussi une transformation institutionnelle historique de cette banque dont les actifs passés de quatre milliards à près de sept milliards de dollars, les approbations annuelles multipliées par douze, sans oublier la notation de crédit AA+/AAA. Pour de nombreux observateurs, l’homme a toutes les compétences techniques et toutes les ressources relationnelles nécessaires pour conduire le navire panafricain battant pavillon BAD vers une meilleure destination pour le bonheur des Africains et des Africaines des villes et des campagnes.
Tout en réaffirmant le soutien de son pays au à M. Tah et à toute son équipe, le Président ivoirien, Alassane Ouattara, a indiqué que son arrivée à la tête de la BAD constitue un « jalon historique dans la vie de notre institution panafricaine ». Et mieux il ouvre la voie à une nouvelle ère d'espoir pour la Banque, a-t-il ajouté. Dans la même veine, le Président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a indiqué qu’il ne doute pas de la capacité du nouveau président du Groupe de la Banque à tenir ses promesses pour le continent. Polyglotte parlant l'arabe, l'anglais, le français, le portugais et l'espagnol, titulaire d'un doctorat en économie de l'université de Nice Sophia Antipolis en France, le président Tah hérite d'une institution panafricaine au capital de 318 milliards de dollars, avec une notation de crédit AAA maintenue pendant dix années consécutives, et le score de transparence le plus élevé au monde pour un portefeuille souverain (98,8 %).
Synthèse de la Rédaction
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