Dans le but de renforcer la résilience des producteurs face aux chocs climatiques, le gouvernement burkinabè, à travers le ministère de l’agriculture et des ressources animales et halieutiques, a mis en place un programme d’assurance agricole subventionnée à 50% depuis 2020. Neuf cultures, à savoir le maïs, le mil, le sorgho, le niébé, l'arachide, le soja, le coton, le sésame et le riz, et les risques liés la sécheresse, à l'inondation, aux feux de brousse, aux attaques acridiennes, aux maladies de plantes, y compris le risque lié au décès du producteur, sont couverts par cette assurance agricole. Pour la présente campagne agricole, débutées en juillet, les souscriptions se poursuivent jusqu’en fin août 2025.
Le Burkina Faso s’est engagé dans une dynamique de transformation structurelle de son secteur agricole, à l’effet d’assurer sa souveraineté alimentaire. La réalisation de cette ambition politique ne peut se faire sans le renforcement de la résilience des productiques face aux aléas climatiques et leur accès aux financements. Conscient de cet enjeu, le gouvernement burkinabè, à travers le ministère de l’agriculture et des ressources animales et halieutiques, a mis en place un programme d’assurance agricole subventionnée à 50% depuis 2020. Avec trois spéculations et trois régions couvertes au départ, aujourd’hui, cette assurance agricole couvre les baisses de rendements liés aux risques de sécheresse, d'inondation, de feux de brousse, d’attaques acridiennes, de maladies de plantes, y compris le risque lié au décès du producteur. Elle concerne neuf spéculations, à savoir le maïs, le mil, le sorgho, le niébé, l'arachide, le soja, le coton, le sésame et le riz, sur toute l’étendue du territoire national.

Les primes à payer par hectare et par spéculation.
Source : MARAH
Avec ce produit assurantiel, en cas de baisse de rendement agricole due à ces risques, le producteur assuré bénéficie d’une indemnisation par l’assureur. Pour une baisse de rendement comprise entre 30 % et 50%, le producteur est indemnisé à hauteur de 20 000 F CFA l'hectare. Lorsque la baisse de rendement est entre 50 % et 70%, le montant de l’indemnisation est de 60 000 F CFA l’hectare. L’indemnisations est de 150 000 F CFA l'hectare, quand la baisse de rendement est de plus de 70 %. En cas du décès du producteur assuré, ses ayants-droits bénéficient d’une indemnisation de 150 000 F CFA l’hectare.
Des primes subventionnées de 5950 F CFA à 6900 F CFA l’hectare
Pour bénéficier de ces indemnisation, l’agriculteur doit payer une prime subventionnée à 50% par l’Etat. En fonction des cultures, les primes subventionnées vont de 5 950 F CFA à 6 900 F CFA l’hectare. Pour le mil et le sorgho, le producteur paye une prime 5 950 F CFA l’hectare, au lieu 11 900 F CFA. Pour ce qui est du maïs et du riz, le montant de la prime par hectare subventionnée est de 6 100 F CFA, contre 6 900 F CFA pour le niébé, l'arachide, le soja, le coton et le sésame. Pour la présente campagne agricole, les souscriptions à l’assurance agricole ont débuté en juillet et se poursuivent jusqu’en fin août 2025. Les producteurs intéressés peuvent prendre attache avec les services techniques déconcentrés du ministère de l’agriculture et des ressources animales et halieutiques.

Les montants des indemnisations selon le niveau de baisse de rendement agricole.
Source : MARAH
Selon le Directeur général de la promotion de l'économie rurale, au ministère en charge de l'agriculture, Ollé Arnaud Kam, depuis la phase pilote, le monde agricole manifeste un engouement sans cesse croissant vis-à-vis de l’assurance agricole. A titre illustratifs, le nombre des souscriptions est passée de 369 en 2020 souscriptions, à 801 souscriptions en 2021, 12 000 souscriptions en 2022, 12 500 en 2023, et à 14 420 souscriptions en 2024. En 2024, une superficie de 34 906 hectares a été couverte, et a donné lieu à 28 millions F CFA d’indemnisation pour des risques liés à la baisse des rendements, comme les risques liés aux décès. Au cours de la campagne agricole écoulée, l’Etat a injecté environ 180 millions F CFA pour accompagner les souscriptions des producteurs.
Sécuriser le capital productif, assurer la souveraineté alimentaire
La mise en place d’un programme d’assurance agricole est motivée par l'ambition des autorités burkinabè de garantir la sécurité alimentaire à travers la sécurisation du capital productif et des investissements des braves producteurs, a expliqué M. Kam. Et cet engagement politique en faveur de ce produit assurantiel s’est accru à travers l'offensive agro-pastorale et halieutique, dans le but de renforcer la résilience du secteur agricole face aux risques climatiques, d’améliorer l'accès des producteurs au financement. « L'assurance constitue l'une des réformes majeures qui a été engagée dans le cadre de l'Offensive agro-pastorale et halieutique, avec comme objectif majeur de garantir la sérénité alimentaire, soutenir la création d'emplois, surtout pour les jeunes et les femmes », a-t-il confié.

Toujours conformément à cette volonté politique de renforcer la résilience du secteur agricole, les réflexions sont en cours au niveau du département dirigé par le Commandant Ismaël Sombié pour étendre la couverture de l’assurance agricole à d’autres risques et produits végétaux, animaux et halieutiques comme le manioc, la volaille et le poisson, a fait savoir Ollé Arnaud Kam. Si à court terme, les programmes de subvention vont se poursuivre, à long terme, l’ambition de l’Etat est de se retirer, lorsque que l’assurance va entrer dans les habitudes des producteurs. En tout état de cause, la vision du gouvernement est de couvrir l'ensemble des risques majeurs récurrents dans le secteur agro-pastoral et halieutique, d'améliorer l'accessibilité des producteurs aux produits assurantiels et d'élargir la couverture d'assurance agricole à un plus grand nombre de producteurs, notamment les jeunes et les femmes, a conclu M. Kam.
La Rédaction
Comments est propulsé par CComment