Le fondateur du groupe Coris donne une masterclasse en conférence inaugurale de la 2e édition du Forum International de l'Investissement Boursier à Ouagadougou

Le fondateur de Coris Holding et président du Conseil National du Patronat burkinabè (CNPB), Idrissa Nassa, a livré une communication inaugurale sur les opportunités qu’offre le marché boursier, ainsi que les conditions de succès d’une présence en bourse, en prenant appui sur l’expérience du groupe Coris dont il est le fondateur, le jeudi 30 janvier 2025, à Ouagadougou, à l’occasion de la 2e édition du Forum international sur l’investissement boursier.

L’un des temps forts de la 2e édition du forum international sur l’investissement boursier, tenu les 30 et 31 janvier 2025 à Ouagadougou, a été la communication inaugurale du fondateur du groupe Coris et président du Conseil National du Patronat burkinabè (CNPB), Idrissa Nassa.

Dans son mot introductif du forum, l’homme d’affaires burkinabè n’est pas allé du dos de la cuillère pour mettre en relief les nombreux avantages qu’offre le marché boursier.

« L'investissement boursier est une opportunité pour les chefs d'entreprise, à deux niveaux. Grâce à la bourse, les chefs d'entreprise peuvent bénéficier du bon fonctionnement des entreprises prospères. En observant sur le marché, ils peuvent repérer les entreprises performantes, y acheter des actions, en devenir propriétaires à la hauteur de leurs mises », a-t-il expliqué.

La deuxième opportunité qu’offre le marché boursier est qu’il permet, à travers ses multiples instruments financiers disponibles, d’y lever des fonds pour financer vos entreprises, vos projets. Mais attention, ne va pas en bourse pour chercher du financement, qui veut. Car, le marché financier a des exigences basées sur le principe cardinal de bonne gouvernance d’entreprise.

« Vous devriez bien gérer votre entreprise, avoir des bilans qui rassurent, rassurer le régulateur sur votre capacité à rentabiliser l'investissement que les gens viendraient à vous confier. Cela est fondamental, très important », a martelé Mr Nassa.

Les participants au forum ont bénéficié des conseils avisés du fondateur du groupe Coris.

 

Ainsi, il a invité ceux qui ambitionnent de coter un jour leurs entreprises en bourse, à commencer par bien les structurer, à adopter les bonnes méthodes de gestion. Malgré les milliers d’entreprises que compte le Burkina Faso, le pays ne dispose que de trois sociétés cotées en bourse, notamment à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) de l’UEMOA. Il s’agit de Coris Bank International, Bank of Africa et ONATEL SA.

« Se faire coter, c’est partager ses bénéfices »

Pour Mr Nassa, ce très faible nombre d’entreprises burkinabè admises à la cote de la BRVM s’explique par le fait que la bourse reste peu connue. Mais le chef d’entreprises perçoit d’autres raisons.

« Il y a aussi que certaines entreprises ne veulent pas partager leurs bénéfices avec la majorité. Autour de vous, il y a des entreprises qui fonctionnent bien, qui font de très bons résultats, ont la possibilité et la capacité de se faire coter, mais elles ne sont pas cotées. Car se faire coter, c’est partager les bénéfices de son entreprise », a expliqué le fondateur de Coris Holding.

La résistance à la cotation en bourse réside également dans la peur de la transparence. « Se faire coter, vous oblige à une transparence dans la gestion de votre entreprise. Chaque trois mois, vous êtes obligés de publier vos résultats, vos réalisations. Même si vous avez des difficultés, vous êtes contraints de publier, car votre actionnariat est devenu public et tous les actionnaires ont droit à l’information », a-t-il indiqué.

Face à ces facteurs de résistance, certains pays ont fait le choix de rendre obligatoire la cotation en bourse pour les entreprises d’une certaine taille, a fait remarquer Idrissa Nassa. C’est ce que l’ancien président ivoirien, feu Félix Houphouët Boigny avait imposé en Côte d’Ivoire dans les années 1970 et qui explique qu’aujourd’hui, sur les 47 sociétés cotées à la BRVM, 35 viennent de ce pays.

« Cela a permis à des populations ivoiriennes de bénéficier de la performance de ces entreprises et de participer à la croissance de leur pays », a souligné le président du patronat burkinabè, dont le souhait est de voir de plus en plus d’entreprises burkinabè être cotées à la BRVM.

Mais en attendant, il est possible d’être actionnaire de celles qui sont déjà cotées, à savoir Coris Bank International, Bank of Africa et ONATEL SA ; il suffit de prendre attache avec une société de gestion et d’intermédiation (SGI) qui va se charger de vous arranger l’achat des actions, a-t-il conseillé.

L’expérience de Coris Bank International

Pour illustrer les opportunités qu’offre le marché boursier, Mr Nassa a pris l’exemple de sa banque, Coris Bank International, qui a été cotée en 2016, à travers l’ouverture de 20% de son capital au public.

« Cette cotation nous a permis d’avoir plus de 10 000 actionnaires dans la zone UEMOA, mais aussi de mobiliser 36 milliards F CFA en seulement deux heures, alors que nous avions prévu de mobiliser ce montant sur un mois », a confié celui qui a ouvert le bal des panels du 2e Forum international sur l’investissement boursier, à travers ses notes introductives.

Le fondateur de Coris Holding et président du CNPB, Idrissa Nassa : « l’investissement boursier constitue une opportunité pour les entrepreneurs, les investisseurs ; il permet de créer plus de valeur ajoutée, de propulser plus vite les entreprises ».

 

Mieux, la banque a dû refuser de l’argent, car les investisseurs ont souscrit trois fois plus que la mise demandée. « Cette cotation en bourse nous a permis de renforcer les capacités de la banque, d’aller plus loin. Nous avons utilisé cet argent acquis sur le marché boursier pour ouvrir d’autres filiales, qui, de par leurs performances, ont contribué à augmenter les capacités d’investissement de la banque, à créer de nouvelles filiales… », a-t-il fait savoir.

Mais, il n’y a pas à se leurrer, le succès d’une opération sur le marché financier dépend de la qualité de la signature de l’émetteur.

« Si votre entreprise a un bon historique, bénéficie de la confiance du public, vous parviendrez à mobiliser plus facilement de l’argent sur le marché boursier », a indiqué l’homme d’affaires burkinabè. Cette qualité de la signature de l’entreprise réside dans la note attribuée par une agence de notation financière. Et sur la base de cette note, le régulateur apprécie si vous êtes éligibles pour lever des fonds sur le marché, car, son objectif est de protéger des investisseurs. 

« En résumé, l’investissement boursier constitue une opportunité pour les entrepreneurs, les investisseurs ; il permet de créer plus de valeur ajoutée, de propulser plus vite les entreprises », a conclu le président du CNPB, tout félicitant le PDG de la SA2IF, Dr Constantin Dabiré, pour l’initiative de ce forum qui bénéficie du plein soutien du patronat burkinabè.

Ra-Yangnéwindé

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