Les échanges et réflexions à l’occasion de la 2e édition du Forum international de l’investissement boursier, tenu les 30 et 31 janvier 2025, à Ouagadougou, sous le thème : « défis et perspectives des marchés financiers en Afrique », ont abouti à des recommandations fortes visant à dynamiser les marchés financiers, améliorer la culture boursière, l’inclusion financière en vue de favoriser la croissance économique et le développement durable en Afrique.
Les marchés financiers en Afrique font face à d’énormes défis mais augurent également de bonnes perspectives de croissance. Tel est le principal constat issu du 2e édition du Forum international de l’investissement boursier organisé par la Société africaine d’ingénierie et d’intermédiation financières (SA2IF) et qui a réuni, les 30 et 31 janvier 2025 dans la capitale burkinabè, des décideurs, experts financiers, acteurs du marché financier, patrons d’entreprises, investisseurs, étudiants et particuliers autour du thème principal : « défis et perspectives des marchés financiers en Afrique ».
Ce rendez-vous sur l’investissement en bourse a enregistré la participation de personnalités politiques et de la finance, notamment le ministre de l’Economie et des Finances Dr Aboubakar Nacanabo et le président du Conseil national du patronat burkinabè Idrissa Nassa. Les 48 heures d’échanges et de réflexions se sont menés autour de cinq panels et ont abouti à des recommandations fortes adressées aux gouvernants, organisations d'intégration régionale, entreprises, monde éducatif ; elles ont été présentées par le président du comité d’organisation du Forum, Lancina Ki.
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Ainsi, les recommandations à l’issue du panel inaugural, qui a traité de la dynamisation des marchés financiers, ont été adressées aux acteurs du système éducatif et des structures d’appui au secteur privé, leur préconisant de promouvoir davantage l'éducation financière à tous les niveaux, aussi bien au niveau des entreprises, des investisseurs, des collectivités territoriales, des universités et des particuliers. Il leur a été recommandé en outre de renforcer l'écosystème financier, de responsabiliser davantage les acteurs institutionnels dans le fonctionnement du marché financier et de créer et développer des organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM).
Le deuxième panel du forum traitant de l’inclusion financière en Afrique a mis en lumière la nécessité pour les acteurs du système éducatif et les structures d'accompagnement des entreprises de créer des clubs d'investissement dans les milieux scolaires et universitaires pour éveiller dans l’esprit des élèves et étudiants la culture boursière. Recommandation a été faite également de développer le marché obligataire dédié aux petites et moyennes entreprises et de développer la Fintech pour une meilleure sécurisation des produits et services financiers.
Encourager l’innovation dans les entreprises
En lien avec la problématique du développement durable en Afrique, objet du 3e panel, il est demandé aux institutions financières et des structures d'appui au secteur privé de créer des conditions pour introduire plus d'entreprises sur le marché financier. Une autre recommandation a été d’encourager la baisse du taux d'intérêt des prêts bénéficiant d'une garantie de la part des organismes de garantie.
Au titre du développement durable toujours, les participants ont recommandé à l'État de garantir les risques des sinistres des agriculteurs, de développer une expertise dans le montage des projets verts pour les pays en développement afin de bénéficier des fonds verts disponibles au niveau mondial et de mettre en place des mécanismes de financement endogènes.
Aux acteurs du système éducatif, invite a été faite d’encourager les étudiants à mener des réflexions profondes sur ces différentes thématiques liées au marché financier dans le cadre de leurs mémoires et de leurs thèses.
Les recommandations visant à encourager l’innovation et à favoriser l’intégration financière dans les marchés financiers ont été adressées à l'État en lui suggérant de protéger les producteurs locaux dans le cadre de la libéralisation des échanges. Il a été recommandé également aux autorités de prendre des mesures pour dissuader la pratique de la thésaurisation par les populations et de les inciter à la bancarisation.
Au titre du 5e panel qui a développé la thématique de la croissance et de l'inclusion à travers l'innovation dans l'écosystème financier africain, appel a été fait au gouvernement de créer un environnement favorable aux efforts d’innovation des entreprises. Les structures d'appui aux secteurs privés et les entreprises ont été invitées à poursuivre les efforts de promotion de l'inclusion financière et de promouvoir les produits innovants.
Autant de conclusions qui ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. « Le Gouvernement étudiera avec la plus grande attention les recommandations issues de ce forum qui permettront d’orienter nos politiques économiques et financières afin de créer un environnement plus propice à l’essor de nos marchés financiers et à l’atteinte des objectifs de développement durable », a réagi le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Aboubakar Nacanabo à l’issue de la présentation du rapport de synthèse du forum.
Quant au Président-Directeur Général de la SA2IF, Dr Constantin Dabiré, il a souligné que la mise en œuvre des différentes recommandations va permettre de faciliter le financement de l'économie et qu’elles seront portées à tous les acteurs impliqués dans le marché financier au plan national, sous régional et international.
Mouni N’GOLO
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