Coris Bourse, Société de Gestion et d’Intermédiation (SGI), a fait le bilan 2024 du marché financier régional de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) à ses partenaires investisseurs ainsi qu’à d’autres acteurs, le jeudi 6 mars 2025, à Ouagadougou. Présent à cette rencontre, l’ancien directeur de l’Antenne nationale de la Bourse du Burkina Faso, Léopold Ouédraogo, a fait une analyse des chiffres communiqués et s’est prononcé sur le comportement du Burkina Faso sur le marché régional.
Le bilan de l’année 2024 dans le secteur financier a révélé une santé remarquable du marché financier de l’espace UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), avec des performances records à la grande satisfaction de différents acteurs. L’ancien directeur de l’Antenne nationale de la Bourse du Burkina Faso, Léopold Ouédraogo, interrogé par C’Finance en marge de cette rencontre bilan de Coris Bourse à ses partenaires investisseurs, le 6 mars 2024 à Ouagadougou, salue les résultats remarquables enregistrés sur le marché boursier régionale.
« Les chiffres sont bons, les rendements ont augmenté durant l'année 2024, et la plupart des sociétés ont distribué des dividendes », a expliqué Léopold Ouédraogo, pour qui l’analyse des données partagées au cours de la rencontre démontre des résultats largement satisfaisants.
A titre illustratif, les paiements aux investisseurs, au titre des dividendes, des intérêts payés et du capital remboursé, s’élèvent à 2332 milliards F CFA, contre 1928 milliards F CFA en 2023, soit un taux de progression de 20,95%. En 2024, 1862 milliards F CFA ont été mobilisés sur le marché, soit 1 682 milliards F CFA par les Etats de l’UEMOA, 194 milliards F CFA par les organisations internationales, 89 milliards F CFA par le secteur privé, etc. En matière de capitalisation boursière, la BRVM a franchi le cap de 10 000 milliards F CFA, au cours de l’année écoulée, représentant 7,39% du PIB de l’UEMOA.
Attractivité des titres publics
Le dynamisme n’a pas seulement touché les actions en bourse ; les marchés obligataires ont également connu une forte mobilisation de ressources en 2024. La capitalisation obligataire du marché régional s’est établie à 10 532 milliards F CFA, avec 156 lignes cotées. Quant aux titres publics, leur popularité et leur attractivité se sont elles aussi confirmées, a-t-il relevé.
Pour preuve, en 2014, 8 127 milliards F CFA ont été levés par les Etats de l’Union sur ce marché, avec 180 émissions, contre 7 062 milliards F CFA levés en 2023, pour un total de 150 émissions, soit une croissance de 15%.
Pour lui, 2024 se positionne comme une année clé pour le marché financier régional et alimente les espoirs de voir cette tendance se prolonger en 2025, dans la mesure où, a-t-il souligné, les projections confirment un alignement possible avec la trajectoire favorable observée.
Mr Ouédraogo a relevé par ailleurs, la place du Burkina Faso qui, au sein de l’espace UEMOA, s’est distingué par son dynamisme sur le marché financier. En 2024, le Trésor public burkinabè a levé 802 milliards F CFA sur le marché des titres publics, contre 610 milliards F CFA, en 2023 représentant une hausse de 31%. Avec 10% du montant total levé en 2024 sur le marché financier régional, le Burkina Faso arrive au 4e rang des Etats de l’UEMOA les plus actifs sur cette place financière, notamment sur le marché des titres publics.
Résilience et détermination des acteurs burkinabè
Autres éléments caractéristiques du dynamisme de la place financière burkinabè sur le marché financier régional, il y a la présence de Coris Bank International dans le Top 5 des 47 sociétés cotées à la BRVM en matière de capitalisation, et le statut de leader de Coris Bourse en volume d’actifs en conservation, sur les 47 SGI de l’UEMOA, et ce depuis 2021.
Léopold Ouédraogo attribue cette performance à l’engagement actif de multiples acteurs locaux. Les structures de gestion et d’intermédiation (SGI), le Trésor public, les entreprises cotées en bourse et celles ayant émis des obligations témoignent d'une mobilisation exemplaire. De plus, le rôle des investisseurs institutionnels que sont les banques, les assurances, les sociétés de microfinance, ainsi que des particuliers burkinabè, ne saurait être négligé.
« Tous ces acteurs ont été très dynamiques et c'est ce qui a offert cette place de choix au Burkina sur le marché financier », a-t-il précisé, saluant la résilience et la détermination des acteurs burkinabè face aux défis économiques. Avec cet état d’esprit et cet engagement financier, 2025 s’annonce sous de bons augures, dans la continuité des résultats positifs de 2024, a déclaré le consultant financier, qui se montre optimiste pour l’année en cours.
Mouni N’GOLO
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