L’Antenne nationale de Bourse (ANB) du Burkina Faso, en collaboration avec la société de gestion et d’intermédiation Coris Bourse, a organisé une session d’information et de sensibilisation du public sur les opportunités d’investissement en bourse, avec un accent sur les mécanismes de gestion de portefeuille, le jeudi 17 avril 2025, à Ouagadougou.
La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) est résolument engagée dans la promotion de l’éducation boursière dans les huit pays de l’UEMOA. Dans cette dynamique, l’Antenne nationale de Bourse (ANB) du Burkina Faso, en collaboration avec la société de gestion et d’intermédiation (SGI) Coris Bourse, a organisé une session d’information et de sensibilisation du grand public sur les opportunités d’investissement en bourse, en faisant un focus sur les mécanismes de gestion de portefeuille, le jeudi 17 avril 2025, à Ouagadougou.
Des travailleurs des secteurs public et privé, des entrepreneurs et des étudiants ont pris part à cette session qui a servi de tribune au directeur de l’ANB du Burkina Faso, Davy Soubeiga, et son collaborateur Marcellin Yoni, pour présenter aux participants l’historique, l’architecture de la BRVM, ses produits, ses indices boursiers, son évolution récente et ses perspectives.

A la suite de cette présentation sur les fondamentaux de la Bourse, le directeur général de Coris Bourse, Hermann Fancho Traoré, et ses collaborateurs, le gestionnaire de portefeuille Aristide Soubeiga, et l’analyste financier Aboul Moumouni Ouédraogo ont entretenu le public sur les opportunités, les perspectives d’investissements en bourse à travers une SGI, et surtout sur la gestion de portefeuille et les mécanismes y relatifs.
L’exposé de Coris Bourse a porté particulièrement sur les produits en bourse, à savoir les actions et les obligations, comment ces produits évoluent, leurs particularités. Il y a été question de l’analyse fondamentale, de l’analyse technique pour mieux apprécier l’évolution des actions, avec un zoom sur la gestion de portefeuille.

A travers cette session, M. Traoré a souhaité donner au public les bases et les principales lignes directrices de lecture de la bourse. « Notre objectif est de toujours vulgariser, démocratiser la Bourse. Et chaque fois qu’il est question de cet objectif, nous répondons présent », a-t-il souligné.
Avoir 1% de la population qui investit en bourse
Pour le directeur de l’ANB, cette session d’information sur l’activité boursière s’inscrit dans le cadre de la mission de l’Antenne nationale qui est, entre autres, de contribuer à la promotion, au développement du marché financier régional, à l’éducation financière inclusive du grand public en donnant la bonne information sur les opportunités d’investissements sur le marché financier. « Les participants ont eu les outils nécessaires pour comprendre et analyser les mécanismes de gestion de portefeuille, surtout ceux qui sont intéressés à la gestion en main libre », s’est réjoui M. Soubeiga.

Outre les thématiques initiales, les échanges ont permis aux experts de répondre aux préoccupations des potentiels investisseurs sur, entre autres, les frais de gestion des comptes titres, le montant minimal pour investir en bourse, les différents profils d’investisseurs, la gestion libre ou sous mandat, la différence entre marché primaire et secondaire, la fiscalité sur les produits boursiers, la réticence des entreprises burkinabè à se faire coter en bourse, la prédominance des sociétés ivoiriennes sur la place boursière.
Avec actuellement environ 200 mille comptes titres pour une population régionale de plus de 140 millions, l’objectif est d’avoir au moins 1% de cette population comme investisseur, a précisé Davy Soubeiga. « Cela, a-t-il souligné, a l’avantage de permettre aux émetteurs que sont l’Etat et le secteur privé de pouvoir mobiliser des ressources sur le marché financier pour financer leurs projets de développements ».
A l’issue de la session, organisateurs et participants semblent avoir atteint leurs objectifs. « Certes, il faut multiplier ce genre d’atelier pour permettre au public d’être mieux outillé, mais d’une manière globale, nous sommes satisfaits », a confié le directeur général de Coris.
Financière de formation, chef d’entreprise et manager de New Cold Système Burkina, Rihana Traoré, était de cette session. Bien qu’elle ne soit pas profane de la question boursière, elle dit avoir beaucoup appris à l’issue des différentes présentations.

« Mon objectif était de venir voir les instruments proposés, de connaitre l’environnement boursier au Burkina Faso. Et les différents exposés ont été clairs, bien menés. Je connais désormais les différentes SGI et SGO qui sont sur le marché. J’ai également échangé avec certains dirigeants qui sont ouverts et accessibles », a-t-elle confié.
« L’épargnant est mieux protégé »
Elle a salué les efforts déployés par les acteurs locaux pour rendre la bourse plus accessible comme dans les pays développés. « Pour ce que ce que je sais, l’investissement boursier est plus aisé au niveau international. Mais, je vois que les choses évoluent plus positivement ».
Le Directeur général de Coris Bourse a fait cas de la nouvelle plateforme digitale en cours, qui va permettre de faire la gestion libre beaucoup plus facilement sans avoir recours aux appels téléphoniques, aux envois de mails. « Je souhaite qu’il y ait plus de sociétés cotées en bourse, ce qui donnera plus d’options aux investisseurs », a soutenu Mme Traoré.

Etudiant en droit des affaires et fiscalité à l’université Thomas Sankara, Hermann Bonkoungou dit être sorti de cette activité bien instruit sur l’investissement boursier. « La session s’est bien passée, elle nous a permis de comprendre les avantages et les inconvénients de l’investissement en bourse, comparativement à ce qu’offrent les institutions financières classiques. Avec la bourse, l’épargnant est mieux protégé ou bénéficie d’une certaine protection par rapport à l’investissement dans les institutions classiques », a-t-il fait remarquer.
Dans les jours et mois à venir, il se voit déjà parmi les investisseurs à la BRVM. « A l’issue de cette session, il y a de la motivation pour l’investissement boursier et je serai un investisseur porté vers la spéculation », a indiqué l’étudiant privatiste.
Également étudiant en droit des affaires et fiscalité à l’université Thomas Sankara, Kalidou Ouattara ne regrette pas a-t-il souligné d’avoir consacré sa matinée à cette session. « Nous avons assisté à la formation sur le marché financier qui a été une belle opportunité pour nous. Car, elle nous a permis d’apprendre beaucoup de choses notamment sur la gestion de portefeuille, l’introduction d’une société en bourse. Nous avons également compris l’intérêt, l’importance du marché financier pour l’économie burkinabè », a-t-il laissé entendre.
Un marché régulé, un instrument au service du développement.
Mieux, preuve qu’il a bien assimilé son "cours" d’une matinée en bourse, il s’érige déjà en vulgarisateur de l’investissement boursier. « A l’issue de cette formation, nous invitons tous ceux qu’ils veulent améliorer la performation de leurs entreprises à s’intéresser à la bourse, pour ainsi mieux saisir les opportunités, pour plus de prospérité », a lancé le jeune Ouattara qui, lui aussi, ne cache pas sa volonté de gagner les rangs des investisseurs en Bourse.

Le directeur de l’ANB, Davy Soubeiga, s’est réjoui de constater qu’il y a une nouvelle dynamique, de l’engouement des populations pour la bourse, au plan national et sous-régional. « Il y a de plus en plus d’investisseurs particuliers qui s’intéresse à l’activité boursière ; il y en a qui comptent sur l’investissement boursier pour financer leurs projets à long terme. Et c’est pour capitaliser cet engouement croissant que nous sommes assez présents pour communiquer, donner la bonne information aux investisseurs », a-t-il relevé.
Tout en les invitant à s’adresser à la Bourse et aux acteurs agréés pour bénéficier de tous les garde-fous qui les protègent, et ce grâce à la régulation de l’Autorité des marchés financiers qui veillent à ce que les investisseurs soient protégés, contrairement à certaines pratiques qui ont eu à causer des problèmes aux investisseurs particuliers.
« Nous voudrions rassurer que le marché boursier n’est pas de la loterie. Il est un espace qui obéit à des principes financiers bien établis, avec un cadre règlementaire. La bourse est un instrument qui a permis à des pays de se développer et de faire bénéficier ce développement aux populations. Et c’est ce que nous partageons à travers ces différentes sessions », a conclu M. Soubeiga.
Ra-Yangnewindé
Comments est propulsé par CComment