Entre opération de charme auprès des investisseurs internationaux et recherche de nouveaux produits innovants et adaptés aux besoins du marché financier, la deuxième et dernière journée des BRVM INVESTMENT DAYS a été ponctué, le 9 avril 2025, à Londres, en Angleterre, par deux tables rondes sur la Finance durable et la Finance islamique. Elles ont été animées par une vingtaine d’experts du GGGI, FCDO, UKEF, ORI PARTNERS. Fineopolis, IFAAS, LES, etc.
Innover, s’adapter aux évolutions, répondre au mieux aux besoins des investisseurs. Ce triptyque au centre de la stratégie de croissance de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) de l’UEMOA a été au centre de la deuxième journée des BRVM INVESTMENT DAYS le 9 avril 2025, à Londres, à travers deux tables rondes consacrées à la Finance durable et à la Finance islamique.
Pour décortiquer les enjeux, les défis, les opportunités qu’offrent ces produits financiers innovants, la BRVM a fait appel à une vingtaine d’experts.
Définie comme faisant « référence aux activités financières et aux investissements qui soutiennent la durabilité environnementale, la résilience climatique et la transition vers une économie à faible émission de carbone », la finance verte offre une diversité d'instruments financiers. On peut citer les obligations vertes, les prêts liés à la durabilité et les fonds d'investissement axés sur le climat, qui orientent les capitaux vers les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique, l'agriculture durable et les projets d'adaptation au climat.
Fondée sur une croissance économique respectueuse de la planète, la finance verte se caractérise par son alignement sur des principes de l'investissement environnemental, social et de gouvernance (ESG).
Avec moins de 4 % d’émissions de gaz à effets de serre, l’Afrique est confrontée à de nombreux défis liés à la crise climatique comme la sécheresse, la désertification et l'élévation du niveau de la mer, les menaces sur la biodiversité et ne peut faire l’économie des solutions de résilience qu’offrent les produits financiers verts et qui lui permettent de concilier croissance économique et responsabilité environnementale.
Mieux, « outil essentiel pour attirer les investissements, encourager l'innovation et assurer la durabilité à long terme », la finance verte gagne de plus en plus du terrain sur le continent africain. Et des exemples attestent de cet engouement croissant du continent pour les financements verts.
160 milliards d’obligations thématiques levés sur le marché régional
En effet, « des gouvernements et des institutions financières se tournent de plus en plus vers les obligations vertes pour financer des infrastructures durables, comme les projets d'énergie solaire au Maroc, les efforts de reforestation au Kenya et l'agriculture résiliente au climat en Afrique de l'Ouest. La Banque africaine de développement (BAD) a également joué un rôle central dans la mobilisation du financement climatique par le biais d'initiatives telles que le Programme africain d'obligations vertes ».
Dans un contexte international où les investisseurs mondiaux sont de plus en plus portés vers des projets respectueux du climat, tout indique que « les pays africains qui adoptent la finance verte seront mieux placés pour accéder aux financements, atténuer les risques climatiques et construire des économies résilientes pour les générations futures ».

Dans la zone UEMOA, l’Autorité des marchés financiers (AMF-UMOA) ayant bien compris l’enjeu a mis en place un cadre règlementaire favorable, qui a permis de lever 160 milliards d’obligations thématiques, dont 80 milliards F CFA d’obligations vertes, 70 milliards F CFA d’obligations durables, 10 milliards F CFA d’obligations du genre, alors que 36 milliards F CFA d’obligations sociales sont en cours d’émission.
Quant à la finance islamique, en forte émergence en Afrique du fait « de l'importante population musulmane du continent, de la demande croissante de produits financiers conformes à la charia et de l'intérêt grandissant des investisseurs mondiaux », elle constitue également un enjeu de taille pour le financement durable du développement sur le continent.
Définie comme « un système financier qui fonctionne conformément à la charia, qui interdit l'intérêt (riba), l'incertitude excessive (gharar) et les investissements dans des secteurs jugés contraires à l'éthique » et qui « encourage le partage des risques et l'investissement éthique, garantissant que les activités financières contribuent à la croissance économique réelle et au développement social », la finance islamique offre également divers instruments d'investissement sur le marché financier.
Facteur d’inclusion financière
On distingue « les Sukuk (obligations islamiques), qui rapportent aux investisseurs sans payer d'intérêts, la Mourabaha (financement à prix coûtant majoré), utilisée pour le commerce et l'achat d'actifs, et la Moucharaka (financement en partenariat), où les profits et les pertes sont partagés entre les investisseurs et les entreprises ».
On distingue également le Takaful ou assurance islamique « qui repose sur la coopération mutuelle plutôt que sur les modèles d'assurance conventionnels fondés sur les intérêts ».
La finance islamique a le double avantage d’offrir des opportunités de financements des projets structurants, tout en favorisant, à travers la microfinance islamique, l’inclusion financière au profit surtout des populations rurales qui n’ont pas toujours accès aux produits financiers classiques.
Avec des économies africaines à la recherche de nouvelles sources de financement alternatives, « la finance islamique est appelée à jouer un rôle crucial en comblant les déficits de financement, en soutenant le développement durable et en intégrant la région dans le système financier islamique mondial ».
L’on constate que de plus en plus, l’Afrique fait recours aux produits financiers islamiques. A titre illustratif, des « pays comme le Nigeria, le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Maroc ont émis des Sukuk pour financer des projets d'infrastructure, attirant ainsi des investisseurs locaux et internationaux à la recherche d'investissements éthiques et sans intérêts ».
Dans la zone UEMOA, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal et le Togo ont émis entre 2014 et 2018, des SUKUKS sur le marché financier régional pour un montant total de 1 145,9 milliards F CFA. Et l’encours de ces émissions au 31 mars 2025 s’élève à 365,7 milliards F CFA.
Les BRVM INVESTMENT DAYS ont été institués par les premiers responsables de la Bourse régionale dans le but de mieux faire connaitre les opportunités d’investissement du marché financier régional de l’UEMOA et de la BRVM qui est l’un des marchés africains qui intéresse de plus en plus les investisseurs étrangers en raison des performances économiques et des perspectives de développement de l’espace communautaire.
Après Londres, l’édition 2026 des BRVM INVESTMENT DAYS vont se tenir New York, aux Etats-Unis.
Synthèse de la Rédaction
Source : BRVM
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