Le Gouverneur de la BCEAO et président et Président du CPM, Jean-Claude Kassi Brou : « Nous avons une croissance dynamique, soutenue. Elle provient de la forte demande intérieure, de la poursuite des investissements dans les infrastructures notamment pétrolières, de la hausse des productions agricoles, et pétrolières… ».

Le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a maintenu son principal taux directeur à 3,25% et son taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal à 5,25%, à l’issue de sa réunion tenue le 17 septembre 2025, à Dakar, au Sénégal. Une décision qui découle de l’analyse des principaux indicateurs macroéconomiques de la région.

Le taux de refinancement ou le taux directeur qui est le taux auquel la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) prête aux banques commerciales de l’UEMOA ne connaitra pas de changement pour les trois prochains mois. La raison, le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la BCEAO a acté le maintien de son principal taux directeur à 3,25% et de son taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal à 5,25%, le 17 septembre 2025, à Dakar, au Sénégal. Cette décision est dictée par la situation économique de la zone UEMOA, a fait savoir le Gouverneur de la BCEAO et président et Président du CPM, Jean-Claude Kassi Brou.

En effet, pour une hausse du Produit Intérieur Brut (PIB) réel de l’Union attendue à 6,3% en 2025, même niveau que 2024, l’activité économique de la zone a demeuré dynamique au 2e trimestre 2025, avec une progression du PIB de 6,5%, après 7% le trimestre précédent. Cette croissance est portée par l’accélération de la consommation intérieure, notamment celle des ménages, ainsi que les investissements dans les infrastructures énergétiques et de transport.

« Nous avons une croissance dynamique, soutenue. Elle provient de la forte demande intérieure, de la poursuite des investissements dans les infrastructures notamment pétrolières, de la hausse des productions agricoles et pétrolières dans les trois pays producteurs de pétrole, à savoir la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Niger. Il y a aussi la hausse de la production du gaz, le secteur minier », a expliqué M. Brou.

Un taux d’inflation en nette baisse

Cette bonne dynamique est soutenue par un taux d’inflation dans l’Union en nette baisse et qui s’est établi à 0,6% au deuxième trimestre 2025, contre 2,2% le 1er trimestre. Pour le CPM de la Banque centrale, cette « détente des prix a été favorisée par une offre locale de produits vivriers suffisante et la baisse des prix des produits énergétiques et alimentaires importés, ainsi que celle des prix des carburants à la pompe dans certains pays ». Et selon ses projections, le taux d’inflation ressortirait en moyenne à 1,2% en 2025, alors qu’il était de 3,5% en 2024.

La situation des échanges extérieurs de l’UEMOA est aussi fort appréciable, et cela grâce à la hausse des prix des produits d’exportation.  « Le prix de l’or, du café, du cacao a augmenté, ce qui favorise une bonne orientation de nos échanges avec l’extérieur », a-t-il fait savoir.

Malgré un tableau d’ensemble positif de l’activité économique de l’Union, le CPM reste prudent sur les facteurs de risques pouvant affecter la croissance économique, l’inflation et les échanges avec l’extérieur.

 

A cela s’ajoute le financement de l’économie de la région qui a demeuré adéquat, avec un accroissement du crédit intérieur et des crédits à l’économie devant atteindre respectivement 8% et 6,6% en 2025, et cela grâce à la bonne santé et à la capacité de résilience du secteur bancaire de l’Union, composé de 135 banques et de plus d’une vingtaine d’établissements financiers. « Notre secteur bancaire est solide et résilient. La norme internationale pour être en bonne santé est de 11,5 % de ratio de solvabilité. Notre secteur est autour de 14% de ratio de solvabilité », s’est réjoui le gouverneur de la Banque centrale.

Secteur bancaire performant, plus de 600 milliards F CFA

La bonne performance du secteur bancaire de la sous-région s’est traduite par un bénéfice de plus de 600 milliards F CFA au premier semestre de 2025. Le CPM reste regardant sur certains facteurs comme le taux de dégradation de portefeuille, le dispositif de lutte contre le blanchissement de capitaux, le financement du terrorisme, surtout que certains pays de l’UEMAO sont sur la liste grise GAFI (Groupe d'action financière), a rassuré Jean-Claude Kassi Brou.

Ce tableau d’ensemble positif de l’activité économique n’est cependant pas sans risques. Il s’agit notamment des risques liés aux conséquences du changement climatique, l’évolution de la situation sécuritaire au plan régional et aux tensions commerciales et géopolitiques internationales. « Tous ces facteurs de risques doivent être pris en compte, car ils peuvent avoir des impacts sur la croissance économique, l’inflation et nos échanges avec l’extérieur », a-t-il souligné. En tout état de cause, si nécessaire, le Comité de Politique Monétaire de la Banque Centrale prendra les mesures idoines pour assurer la stabilité monétaire et financière de l’Union.

La Rédaction

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