En prélude à chaque édition de la Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO), le ministère de l’Energie, des Mines et des Carrières organise un avant-évènement dénommé Pré-SAMAO. Il est consacré aux enjeux et défis liés au développement d’un sous-secteur des mines et des carrières. Cette année, le département a fait le choix de mettre en lumière l’industrie locale de la cimenterie à travers le thème : « Développement d’une industrie du ciment respectueuse de l’environnement à partir des ressources locales du Burkina Faso : défis technologiques et opportunités économiques ». Le ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières, Yacouba Zabré Gouba, a ouvert l’atelier Pré-SAMAO consacré à cette thématique, ce mardi 23 septembre 2025, à Ouagadougou.
Engagé dans une politique de développement endogène, de souveraineté économique, le Burkina Faso est à la recherche de stratégies pour booster son industrie locale de la cimenterie, avec pour objectif de répondre à un triple défi : exploiter et valoriser à l’optimum son énorme potentiel en substances de carrières, assurer une production durable du ciment, et réduire voire mettre fin à ses importantes importations de matériaux de construction. Cette quête de solutions durables au développement de la production locale du ciment a conduit le ministère de l’Energie, des Mines et des Carrières à choisir pour thème du Pré-SAMAO (Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest) 2025 : « Développement d’une industrie du ciment respectueuse de l’environnement à partir des ressources locales du Burkina Faso : défis technologiques et opportunités économiques ».
Le lancement de cette activité, qui se veut un avant-goût de la SAMAO proprement dite, prévue du 25 au 27 septembre prochain, a lieu ce mardi 23 septembre 2025, à Ouagadougou, à travers l’ouverture de l’atelier Pré-SAMAO par le ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières, Yacouba Zabré Gouba. Durant 48 heures, représentants de l’administration publique centrale et locale, cimentiers, professionnels des carrières et chercheurs vont échanger sur les défis et opportunités liés au développement du sous-secteur de la cimenterie burkinabè. « Le Burkina Faso, à l’instar de biens d’autres pays africains, connaît une croissance urbaine soutenue, accompagnée d’une demande sans cesse croissante en infrastructures et en logements occasionnant des besoins considérables de matériaux de construction d’une manière générale et de ciment en particulier », a relevé le ministre Gouba.
En phase avec la vision de développement endogène
Malheureusement, malgré ses énormes potentialités en substances de carrière, le pays des Hommes intègres, particulièrement son industrie locale de la cimenterie, ne parvient pas à répondre à cette demande croissante du marché intérieur. Conséquence, il est contraint de se tourner vers des importations pour combler le gap. Pour le premier responsable du département en charge des carrières, le gouvernement burkinabè veut vite sortir de ce paradoxe. Et cela passe par la valorisation des matériaux locaux. C’est pourquoi son département a pris l’option de mettre, au cours de ce Pré-SAMAO, à l’honneur l’industrie du ciment dont l’importance n’est pas à démontrer. Et loin d’être une option, cette valorisation des substances locales est un impératif, car, en plus de contribuer à réduire significativement les importations de matériaux de construction, elle est en phase avec la vision du gouvernement en matière de développement endogène, de souveraineté industrielle, économique. « L’industrie du ciment qui au cœur de la construction peut devenir un puissant levier de transformation. En effet, en intégrant des matériaux alternatifs tels que l’argile calcinée, le calcaire dolomitique ou la chaux, les tufs, la poudre de basalte ou du granite, nous avons l’opportunité de produire des ciments à faible émission de carbone, tout en stimulant l’économie locale et en réduisant notre dépendance aux importations », a-t-il souligné. Selon le Directeur général des Carrières, Stanislas Touobèkourè Meda, cet atelier Pré-SAMAO vise à contribuer à matérialiser cette ambition, en permettant de faire connaître et cartographier le potentiel des substances de carrières du pays, renforcer les capacités techniques et réglementaires des professionnels, favoriser le partage d’expériences, de procédés et d’innovations, d’identifier les voies d’une industrialisation durable et économiquement viable, et proposer des orientations de politique publique pour accompagner la transformation du secteur.
Produire des ciments à moindre empreinte environnementale
L’ambition à termes est de cerner au mieux les enjeux du secteur, qui ont trait à l’adaptation des technologies aux spécificités des matériaux locaux, au renforcement des compétences des acteurs pour de nouvelles pratiques de production, à l’élaboration des cadres réglementaires incitatifs et clairs et à la mobilisation des parties prenantes autour d’une stratégie commune et inclusive. In fine, il s’agit de saisir les opportunités qu’offre le secteur, à savoir exploiter la diversité des matières pour produire des ciments à moindre empreinte environnementale, stimuler l’économie locale en réduisant les importations et en créant des emplois dans les filières amont et aval, renforcer la recherche et l’innovation pour positionner le Burkina Faso comme acteur régional de référence en ciment durable.
Les acteurs de la cimenterie n’ont pas manqué d’exprimer leur satisfaction d’être associés et mis en lumière durant ce Pré-SAMAO. « Pour les cimentiers, les substances de carrière sont des éléments très importants qui entrent dans le cadre de la fabrication du ciment. C’est donc pour nous un honneur d’être à cet atelier, qui nous donne l'occasion de participer au développement des recherches relatives à l’amélioration des conditions environnementales de l'industrie de la cimenterie », a laissé entendre le Président de l'Association des cimentiers du Burkina, Jacques Amiong, par ailleurs Directeur général de la cimenterie CIMBURKINA. Pour lui, ce cadre d’échanges et de réflexions donne l’opportunité d’adresser au mieux les défis liés à la valorisation des matériaux locaux, questionner les pratiques de protection de l’environnement dans la production du ciment, mettre en exergue les rôles de l’ensemble des parties prenantes que sont les pouvoirs publics, les cimentiers, les professionnels des carrières. « Ensemble, nous pouvons bâtir une filière cimentière qui valorise notre patrimoine géologique, crée des emplois et protège notre environnement. Je souhaite que cette pré-SAMAO ouvre une dynamique nationale forte et inclusive pour la valorisation industrielle de nos matériaux locaux », conclu Directeur général des Carrières.
La Rédaction
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