La Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a maintenu son principal taux directeur, c’est-à-dire le taux auquel elle prête aux banques commerciales des pays de l’UEMOA, à 3,50%. Il en est de même pour le taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal qui est maintenu à 5,50%. La décision de maintien de ces taux a été actée ce mercredi 4 décembre 2024, à Dakar, au Sénégal, par le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la BCEAO.
Le taux d’intérêt auquel la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) prête aux banques commerciales des pays membres de l’UEMOA, encore appelé taux directeur principal, ne connaitra pas de changement.
Fixé à 3,50% depuis le 16 décembre 2023, le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a décidé du maintien de ce taux directeur principal ce mercredi 4 décembre 2024, à Dakar, au Sénégal, à l’issue de sa 4e et dernière réunion de l’année. Le CPM a également acté le maintien du taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal à 5,50% et qui était aussi en vigueur depuis décembre dernier.
Cette décision de la banque centrale repose sur une analyse de l’activité économique, de l’évolution des prix au sein de l’UEMOA et de la situation extérieure de l’Union au cours du 3e trimestre de 2024, mais aussi sur les projections.
« L’activité économique reste dynamique sur la proche période, soutenue par un financement adéquat de l’économie. La hausse des crédits à l'économie est ressortie à 5,9%, en rythme annuel, à fin septembre 2024. Sur l’année 2025, la croissance économique de l’Union est prévue à 6,3% contre 6,0% en 2024 », a indiqué le gouverneur de la BCEAO, Jean-Claude Kassi Brou, président du CPM.
Il s’agit donc d’une croissance qui est restée soutenue et qui est l’une des plus fortes du continent, a-t-il précisé. Cette bonne dynamique de l’activité économique au sein de l’Union a été l’œuvre de tous les secteurs : primaire, secondaire et tertiaire. La bonne campagne agricole à l’horizon, l’exploitation pétrolière, gazière et minière dans certains pays et les programmes transformateurs dans l’Union participent à cette croissance positive soutenue, a-t-il argumenté.
Vigilance recommandée sur le taux d’inflation
Pour ce qui est du taux d'inflation, il est resté à fin septembre au même niveau que le deuxième trimestre de 2024, à savoir 4,1% ; il s’explique essentiellement par la hausse des prix des produits alimentaires. Ce taux de 4,1%, qui est supérieur à la cible de l’Union (qui est entre 1% et 4%), commande qu’il y ait de la vigilance, a insisté le gouverneur de la BCEAO.
Suivant les dernières prévisions, le taux d’inflation devrait s’établir à 3,6% en 2024, alors qu’il était de 3,7% en 2023. Cependant, les perspectives d’inflation montrent qu’elle connaitrait des risques haussiers en 2025. Et ces risques tiennent à la situation sécuritaire dans certains pays, à l’impact de conditions climatiques défavorables sur la production agricole et aux effets des tensions géopolitiques et commerciales sur les prix mondiaux des produits énergétiques et alimentaires, a expliqué Mr Brou. Et d’ajouter que malgré l’amélioration du solde des échanges avec le reste du monde, suite à une évolution favorable des termes de l’échange, la situation extérieure de l’Union devrait être renforcée.
« La consolidation prévue du compte courant et la mobilisation de ressources extérieures permettront de conforter la viabilité externe de l’Union », a-t-il rassuré.
En tout état de cause, le Comité de Politique Monétaire va poursuivre son rôle de veille, en suivant l’évolution de l’inflation, ainsi que la situation économique, financière et monétaire de l’Union. Au besoin, il prendra, les mesures qui s’imposent pour assurer la stabilité monétaire et financière de l’UEMOA, a conclu Jean-Claude Kassi Brou.
Ra-Yangnéwindé
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