Le président de l'APBEF-B, Diakarya Ouattara

L’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Burkina (APBEF-B) a dénoncé un système de tentatives d’escroquerie mis en place par des individus à base de faux montages financiers pour spolier des institutions bancaires burkinabè et de la sous-région, au cours d’une conférence de presse qu’elle a animée le mercredi 8 janvier 2025, à Ouagadougou.

La place bancaire du Burkina Faso enregistre depuis un certain temps, des pratiques ou tentatives d'escroquerie qui exigent que l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Burkina (APBEF-B) porte le phénomène à la connaissance du public, afin que des honnêtes citoyens soient plus vigilants et évitent d'en être victimes. C’est la substance du point de presse animé le 8 janvier 2025, à Ouagadougou, par la faitière des banques et établissements financiers du Burkina Faso, en marge de son Assemblée générale. L’escroquerie dénoncée consiste en un faux montage financier de transfert international de fonds sur lequel des individus se basent pour réclamer de l’argent aux banques.

Le système d’escroquerie, tel que décrit par le président de l’APBEF-B, Diakarya Ouattara, implique notamment des individus ou des sociétés établies au Burkina Faso ou dans la sous-région avec des complicités à l'international. Schématiquement, cela donne le processus suivant : une personne physique ou morale résidant au Burkina Faso se met dans une relation de partenariat avec une personne résidant dans la sous-région ou au-delà pour la réalisation d'une activité donnée. La personne résidant au Burkina Faso ouvre un compte dans une banque et ce compte est généralement non approvisionné ou l’est très faiblement, précise le président de l’APBEF-B. Ensuite, la personne réclame des fonds qui lui auraient été envoyés par son partenaire étranger en présentant des faux documents sous forme d'un message Swift et/ou d'un contrat de vente ou une convention de dons caritatifs en guise de preuve de virement exécuté.

Rester vigilant et dénoncer

Pourtant, a souligné le président Ouattara, l'authenticité de toute copie SWIFT peut être vérifiée par la banque à la demande de tout client. Mais dans le système d’escroquerie dénoncé dans le cas d’espèce, le client qui croit mordicus à son partenaire ayant exécuté le supposé transfert de fonds formule une réclamation à la banque.

L'APBEF-B invite les populations à la vigilance et à dénoncer les opérations frauduleuses aux autorités compétentes.

 

Selon l’APBEF-B, ces réclamations sont généralement assorties de tentatives de corruption du personnel de la banque et de menaces visant à « ternir la réputation de l’institution financière ».

« Cette situation qui peut durer plusieurs années amène très souvent l'institution bancaire et son client devant les juridictions portant ainsi atteinte à la crédibilité de l'institution et entrainant d'énormes charges injustifiées à travers des honoraires d'avocats », a relevé Diakarya Ouattara.

La pratique perdurant et face au préjudice qu’elle cause en termes de crédibilité au secteur bancaire, voire au pays, la faitière des banques s’est donc décidée à élever la voix pour sensibiliser les populations et appeler à plus de vigilance. La manœuvre couve même des pratiques de blanchiment d’argent, selon Mr Ouattara, dans la mesure où les individus se montrent incapables de prouver l’origine des fonds ou l’effectivité de l’activité pour laquelle les fonds sont supposés avoir été versés.

« L'APBEF en appelle à la grande vigilance de tous les clients et les encourage à ce que de telles pratiques ou tentatives soient rapportées aux autorités compétentes afin qu'une suite soit donnée », a déclaré le président de l’APBEF-B.

Au demeurant, a rappelé l'APBEF-B, la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) avait adressé un message de sensibilisation de la profession bancaire en 2019 sur le même phénomène.

Le système SWIFT est un système de paiement international sécurisé qui permet aux banques de transférer les fonds à travers le monde.

Mouni N’GOLO

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