Abdourazakou Abdou Moumouni, conseiller spécial du président de la république du Niger en matière de Mines
Le Conseiller spécial du Président de la République du Niger, Abdourazakou Abdou Moumouni, intervenant au panel inaugural de la SAMAO 2024, recommande aux Africains de déterminer leurs minéraux critiques en fonction de leurs propres besoins.

Les réflexions thématiques entrant dans le cadre de la 6e édition de la Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO) ont débuté le jeudi 26 septembre 2024 avec le panel de haut niveau portant sur les stratégies de gestion des minéraux critiques en Afrique. Cette conférence a été animée par le Conseiller spécial du Président de la République du Niger sur les questions minières, Abdourazakou Abdou Moumouni qui a présenté la vision de son pays en matière de gestion des minéraux stratégiques et critiques en présence du ministre burkinabè en charge des Mines, Yacouba Zabré Gouba.

La capitale burkinabè, Ouagadougou, est le carrefour des acteurs du secteur minier africain du 26 au 28 septembre 2024 à la faveur de la 6e édition de la Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest. L’édition de cette année met au centre des réflexions, la gestion des minéraux critiques en posant la nécessité pour l’Afrique et singulièrement le Burkina Faso, de définir une politique de gestion des minéraux stratégiques et critiques qui cristallisent les intérêts du fait de l’accélération de la transition énergétique.

Le panel inaugural de la SAMAO 2024 a connu la participation du  ministre burkinabè en charge de l’Energie, des Mines et des Carrières, Yacouba Zabré Gouba, du Conseiller spécial du Président nigérien sur les questions minières, Abdourazakou Abdou Moumouni, ainsi que des experts du secteur minier.

Les discussions ont porté sur le positionnement des pays africains en matière de gestion des minéraux critiques. Le représentant nigérien a partagé la vision de son pays sur la question. Pour lui, il est essentiel que les Africains changent leur regard sur leurs minéraux, dans une dimension prospective.

« Ce qui est stratégique pour les autres, ne l’est pas pour nous », a-t-il relevé, soulignant à titre illustratif que l’uranium (Ressource abondante au Niger et qui intervient dans la production énergétique) n’est pas un minerai stratégique à l’heure actuelle pour le Niger. « Ce produit viendrait à manquer dans le monde que le Niger n’en pâtirait pas », a-t-il poursuivi.

Des participants au panel inaugural de la SAMAO 2024

Le panel inaugural de la 6e édition de la SAMAO a porté la réflexion sur la souveraineté en matière de ressources minières. septembre 2024

Par contre, des ressources qui n’ont pas une importance majeure dans le cadre du commerce global revêtent cependant un caractère critique pour les Nigériens au regard de leur mode de vie. Abdou Moumouni a cité à ce propos le sel gemme dont la production au Niger représente un enjeu plus important que celle de l’uranium.

Cet exemple du Conseiller spécial du Président de la république du Niger visait à illustrer sa vision selon laquelle le paradigme actuel de l’exploitation minière en Afrique est basé sur des besoins et des intérêts externes aux Africains.

A la prochaine génération de prendre ses responsabilités

« Nos mines servent à donner de l’emploi à des gens qui ne sont pas chez nous, n’interagissent pas avec notre économie », a-t-il clamé. La preuve en est qu’après plus de 40 années d’exploitation de l’uranium, le Niger a renoncé à près de 9 000 milliards de FCFA à travers des exonérations fiscales pour attirer des investisseurs miniers et n’a gagné en retour qu’environ 600 milliards de FCFA au titre des recettes. Ce qui démontre de son avis que les intérêts divergent en matière d’exploitation minière.

D’où sa recommandation à ce que les Africains définissent leurs objectifs, leur trajectoire ainsi que les ressources qu’ils souhaitent mettre à profit pour assurer son développement. « Au sein de l’AES, nous devrons déterminer ce qui est stratégique et critique pour nous », a-t-il déclaré, tout en précisant que le minerai critique est celui dont la rupture peut entrainer un dysfonctionnement majeur dans le pays.

La vision du Conseiller spécial commande toutefois que les défis liés à la bonne gouvernance, à la sécurité, au financement et à la technologie soient jugulés, a fait remarquer l’expert Léandre Yaméogo, modérateur de ce panel.

« Allons-nous reproduire la même erreur qu’avec l’uranium ? Est-ce que les pays africains vont continuer à se faire soutirer les ressources minières sous le manteau ? », s’est-il interrogé. Pourtant des bons exemples existent, de l’avis de Monsieur Yaméogo se référant à l’Afrique du Sud, la Tanzanie ou la Zambie qui ont réussi, selon lui, à mettre en place des systèmes de développement de leurs secteurs miniers profitables aux Etats et aux populations locales.

Léandre Yaméogo, expert en Mines lors de la SAMAO 2024
Léandre Yaméogo, expert sur les questions minières, modérateur du panel inaugural de la SAMAO 2024 appelle la nouvelle génération à prendre ses responsabilités en matière de gestion minière. Septembre 2024

Les discussions autour de cette réflexion avec l’assistance ont relevé la nécessité d’identifier les faiblesses rencontrées dans le passé afin de les éviter, et surtout de parvenir à créer un tissu industriel et de flux financiers alimentés par le secteur minier local. Une responsabilité qui incombe à la prochaine génération à qui il revient de prendre ses responsabilités, de l’avis de l’expert Léandre Yaméogo.

Madou OUATTARA

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