Le Premier ministre, Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla, représentant le Président du Faso, Capitaine Ibrahim Traoré, a présidé, ce jeudi 26 septembre 2024, dans la salle de conférences de Ouaga 2000, la cérémonie d’ouverture de la 6e édition de la Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO) placée cette année sous le thème : « Les minéraux critiques, quelle stratégie de développement pour les pays africains ? »
Le Burkina Faso a respecté son rendez-vous annuel d’organisation de la Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO). Malgré le contexte sécuritaire prégnant, la 6e édition de ce cadre de promotion et de partage d’expériences, de bonnes pratiques en matière d’exploitation minière a débuté ce jeudi 26 septembre 2024 dans la salle de conférences de Ouaga 2000, sous la présidence du Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré, représenté à la cérémonie d’ouverture par le Premier ministre, Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla.
Pendant 72 heures, plus de 2000 participants venus de la Côte d’Ivoire, Niger, de la République du Congo, de la République Démocratique du Congo (RDC), du Tchad, et Burkina Faso, vont échanger sur la problématique des minéraux critiques pour les pays africains, comme l’indique le thème de cette rencontre internationale.
Des panels et des sessions thématiques de communication permettront ainsi aux acteurs de faire l’état des lieux, proposer des stratégies de développement et de valorisation ainsi que les défis de l’exploitation des minéraux critiques en vue de dégager des perspectives et des recommandations pour une exploitation rationnelle, durable et profitable des ressources minières. La SAMAO sera également le lieu de rencontres professionnelles et de visites de stands d’exposition et d’un site minier.
Saluant la forte participation des pays invités à cette 6e édition de la SAMAO, le Chef de l’Etat burkinabè y a vu la synergie en marche entre pays africains pour un meilleur impact de l’exploitation minière sur leurs économies. Son discours marquant l’ouverture officielle des travaux a été prononcé par le ministre des Mines, de l’Energie et des Carrières, Yacouba Zabré Gouba.
Le ministre a d’abord souligné l’importance pour le Burkina d’organiser cette activité d’envergure internationale, symbole de la résilience du pays. Le secteur minier demeure un levier important pour le développement économique et social du pays a-t-il dit. La dynamique du secteur est portée surtout par l’or, premier produit d’exportation du pays avec une production de 56,857 tonnes d’or en 2023, ce qui a contribué à hauteur de 529 milliards F CFA au budget de l’Etat, correspondant à 13% du PIB, 19,2% des recettes publiques et 79,2% des recettes totales d’exportation sur la période 2022-2023.
« Malgré cette prépondérance de l’or, une attention particulière doit être portée aux minéraux critiques, compte tenu de leur caractère stratégique », a-t-il déclaré.
Des politiques volontaristes pour créer davantage de valeurs ajoutées
Il a noté, à la lumière des potentialités minières, que l’Afrique est au cœur de la gestion de certains minéraux qualifiés de critiques du fait de l’accélération de la transition énergétique et numérique avec ses besoins en infrastructures adaptées telles que les panneaux solaires, les éoliennes, les véhicules électriques, les écrans tactiles, le stockage de données, etc.
Le ministre en charge des Mines a soutenu que le continent dispose d’une position dominante sur le cobalt, le manganèse, le platine et le chrome et est très présent sur la bauxite, le graphite, le cuivre, le nickel et le zinc, considérés tous comme des minéraux critiques.
« Au Burkina Faso, des recherches ont révélé la présence d’indices de lithium, de cobalt, de nickel, du vanadium, d’uranium, de zinc et de cuivre », a-t-il ajouté, appelant les gouvernants à des politiques volontaristes afin de créer davantage de valeurs ajoutées et susciter des retombées économiques au niveau local et régional.
Le Burkina Faso est déjà engagé dans cette dynamique, a-t-il poursuivi, citant l’adoption d’un nouveau code minier qui permet désormais la superposition des permis de recherche, l’élaboration du nouveau plan minéral du Burkina Faso, le lancement du processus pour la définition de minéraux critiques pour le pays, etc.
« Faites en sorte que ce créneau puisse contribuer de façon significative à l’atteinte des objectifs », a adressé le ministre Gouba à l’endroit des participants.
Cette 6e édition de la SAMAO est placée sous le parrainage du Président Directeur Général du groupe minier de droit burkinabè Neeré Mining SA, Elie Justin Ouédraogo, un ancien président de la Chambre des mines du Burkina. Il a salué la tenue de la SAMAO et exprimé son soutien aux autorités de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) dans leur « quête légitime de souveraineté de nos Etats, en l’occurrence de souveraineté économique dans la valorisation endogène de nos ressources minérales ». Elie Justin Ouédraogo a également formulé le vœu que les travaux aboutissent à des recommandations et orientations pertinentes qui pourront inspirer des politiques et stratégies susceptibles de faire du secteur minier, un puissant levier de développement économique et social durable des pays africains.
Mouni N’GOLO
Comments est propulsé par CComment