Le verdict est tombé le 20 mars 2025 dans l’affaire de corruption de grande envergure impliquant la Société Nationale d’Aménagement des Terrains Urbains (SONATUR). Au cœur de ce scandale, des pratiques frauduleuses ayant mobilisé de hauts responsables de l’institution et conduit à des condamnations marquantes avec des peines allant de peines d’emprisonnement avec sursis à des amendes de centaines de millions FCFA.
Ouvert le 6 février 2025 devant le Pôle économique et financier (ECOFI) du Tribunal de Grande Instance (TGI) Ouaga I, le procès relatif à cette affaire a rendu son verdict le 20 mars 2025.
Parmi les accusés figuraient une vingtaine de cadres et employés de la SONATUR, dont deux anciens directeurs généraux. Le TGI Ouaga I a jugé ces responsables coupables de diverses infractions, notamment l’abus de fonction, la concussion et le blanchiment de capitaux.
Ils sont au total 17 accusés qui ont tous écopé de peines d’emprisonnement de 8 mois à 16 mois avec sursis et d’amendes fermes allant de 10 millions FCFA à 272 millions FCFA. Les condamnations prononcées incluent : Diallo Souaibou, ex-directeur général : 16 mois de prison avec sursis et une amende de 10 millions FCFA ; Souaré Goro, ex-directeur général : 16 mois avec sursis et une amende de 272 millions FCFA ; Moussa Ki, ex-directeur commercial : 6 mois avec sursis, assortis d’une amende de 180 millions FCFA ; Adama Séré, directeur de la qualité et de l’audit interne : 12 mois avec sursis et 10 millions FCFA d’amende ; Danielle Hughes Ouédraogo/Zongo, responsable de la Communication : 12 mois avec sursis et une amende de 52 millions FCFA, Adama Sanou, directeur informatique : 8 mois avec sursis et une amende de 55 millions FCFA.

Le montant global des condamnations s’élève à 811 millions FCFA en amendes. En outre, le tribunal a ordonné la confiscation des biens meubles et immeubles des condamnés à hauteur des montants des amendes, au bénéfice de l’État burkinabè.
Cette affaire a été déclenchée à la suite d’une dénonciation anonyme, le 7 février 2023, auprès de l’Autorité Supérieure de Contrôle d’État et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC) dont les investigations ont permis de découvrir un réseau complexe de détournements de biens publics à travers des pratiques de blanchiment de capitaux, de prises illégales d’intérêts, et de spéculation foncière au sein de la SONATUR.
L’enquête a mis notamment en lumière un mécanisme interne qualifié « d’intervention du personnel », par lequel des employés pouvaient réserver des parcelles à des prix sous-évalués pour ensuite les revendre à des prix élevés. Parmi les cas documentés, la vente illicite d’une parcelle de 4.385 m² destinée à un projet communautaire illustre l’ampleur des malversations.
Synthèse de Mouni N’GOLO