Sous l'effet d'une consommation privée dynamique et d'investissements en hausse, l'Afrique subsaharienne accélère son redressement économique, selon le dernier rapport, Africa’s Pulse de la Banque mondiale. Mais les défis liés à la pauvreté, aux inégalités et à la gouvernance pèsent toujours lourdement sur les perspectives d'avenir.

Malgré un contexte mondial marqué par des incertitudes économiques et des tensions géopolitiques, l'Afrique subsaharienne affiche des signes de résilience encourageants. Selon la 31ᵉ édition du rapport Africa’s Pulse de la Banque mondiale, publiée le 23 avril 2025, la croissance en Afrique devrait atteindre 3,5 % en 2025, avant de s'élever à 4,3 % en 2026-2027.

Intitulé, « Améliorer la gouvernance et répondre aux besoins des populations en Afrique », le rapport précise que cette embellie est portée par la reprise de la consommation privée et des investissements, soutenue par un reflux notable de l'inflation, qui passe de 7,1 % en 2023 à 4,5 % en 2024. Toutefois, cette performance économique reste insuffisante pour réduire durablement la pauvreté ou répondre pleinement aux aspirations d'une population jeune et croissante, souligne le rapport.

« L’écart se creuse entre les attentes des citoyens en matière d’emplois de qualité et de services publics, et la réalité d'institutions et de marchés souvent défaillants », observe Andrew Dabalen, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique. Il plaide pour des réformes urgentes renforçant la concurrence, la transparence et la reddition de comptes, afin d'attirer les investissements privés et d'accroître les opportunités économiques.

Recommandations pour un avenir durable

L’institution de Bretton Woods met en avant la fragilité de la dynamique de croissance face à de multiples risques externes : mutations du commerce mondial, intensification des conflits régionaux et impacts croissants du changement climatique. Face à ces défis, les auteurs du rapport invitent les gouvernements africains à saisir les opportunités offertes par des initiatives comme la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), pour stimuler le commerce intra-africain, diversifier les économies et créer de nouveaux emplois.

La Banque mondiale souligne également l'importance de restaurer la confiance en renforçant l'efficacité des dépenses publiques. Dans un contexte de dette élevée et de diminution de l’aide internationale, améliorer l'accès aux services essentiels, notamment, la santé, l’éducation, l’eau, l’électricité, est plus crucial que jamais.

Un système fiscal plus équitable, des services publics renforcés et des marchés mieux régulés seraient, selon le rapport, les leviers pour bâtir des sociétés plus justes et soutenir une croissance durable.

Mouni N’GOLO

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