Le Conseil national du patronat burkinabè (CNPB) a tenu sa 15e Assemblée générale ordinaire ce mardi 22 avril 2025 à Ouagadougou. À cette occasion, le président de l'institution, Idrissa Nassa, a insisté sur la nécessité pour le secteur privé burkinabè de jouer un rôle de premier plan dans un contexte économique mondial en pleine reconfiguration.
« Le nouvel ordre mondial nous impose d’être à l’avant-garde du combat économique ». C’est la conviction du Président du Conseil National du Patronat Burkinabè (CNPB), Idrissa Nassa, qu’il a partagée avec ses homologues du secteur privé burkinabè lors de la cérémonie d’ouverture de la 15e Assemblée Générale du CNPB, tenue le 22 avril 2025, à Ouagadougou. Cette session a permis aux principaux acteurs du secteur privé de dresser le bilan des activités de 2024, de débattre des défis à venir et de poser les bases de nouvelles initiatives structurantes.
Le CNPB burkinabè a saisi l’occasion de cette rencontre pour tenir simultanément trois sessions. Il y a eu d’abord l’assemblée générale ordinaire qui a permis de faire le point sur les réalisations et les difficultés rencontrées en 2024, tant sur le plan moral que financier.
Au titre des activités réalisées, l’institution affiche à son compteur la tenue des états généraux des secteurs privés, l’installation des bureaux régionaux du patronat dans l’ensemble des 13 régions du Burkina Faso, la participation aux grandes rencontres internationales du patronat, les audiences avec les ambassades et les institutions financières internationales ; la signature de conventions de partenariat avec plusieurs structures dans les domaines de la formation et de la facilitation de l’accès au financement, la révision des statuts pour faciliter les nouvelles adhésions et rendre les cotisations plus cohérentes.
Nécessaire synergie avec l’État
L’obtention d’un terrain octroyé à titre gracieux par le gouvernement devant permettre de doter le CNPB d’un siège digne de son rang et créer un espace de référence pour les acteurs économiques, constitue également l’un des gros acquis. Au plan financier, des efforts sont à déployer pour améliorer le niveau de recouvrement des cotisations.
Ensuite, la tenue d’une assemblée générale extraordinaire consacrée à l’adoption de réformes majeures, notamment un changement de nom et de charte graphique du Patronat. Ainsi, à l'unanimité les membres du Patronat burkinabè ont adopté la nouvelle dénomination et la charte graphique de leur organisation faîtière. Le Conseil National du Patronat Burkinabé (CNPB) devient donc la Confédération Générale des Entreprises du Faso (COGEF) avec une identité visuelle dorée.
Enfin une assemblée générale constitutive qui a donné lieu à la création d’une mutuelle du Patronat, destinée à promouvoir la solidarité et la gestion sociale entre les membres.
Dans son discours, Idrissa Nassa a souligné l’importance d’un partenariat stratégique renforcé avec les autorités publiques. Il a confié notamment que le Patronat poursuit actuellement des discussions avec le gouvernement pour la mise en place d’un mécanisme de financement structurel, inspiré de modèles existants dans plusieurs pays de la région.
En attendant l’aboutissement de ces initiatives, le président Nassa a traduit la gratitude du secteur privé au autorités politiques.
« Je voudrais renouveler notre soutien au gouvernement pour les efforts constants en faveur de la sécurité et le développement économique de notre chère patrie », a-t-il confié.
Pour lui, la collaboration avec l’Etat est essentielle pour permettre aux acteurs du secteur privé d’atteindre leurs ambitions. Sans oublier la nécessité de renforcer les capacités de tous les acteurs locaux.
« Il nous faut une économie endogène, construite avec tous les talents du pays, sans exclusion », a-t-il martelé. C’est pourquoi le président Nassa a salué l’adoption par l’exécutif burkinabè de nouvelles politiques économiques visant à réduire la dépendance extérieure et à renforcer l’économie locale.
Bâtir un patronat plus inclusif, plus dynamique
Il s’est également réjoui de la résilience croissante des forces de défense et de sécurité, et des VDP, une source d’espoir pour une stabilisation totale du pays et un vecteur clé de la résilience du secteur économique, qui mérité reconnu et célébré.
« Au plan macroéconomique, l’activité économique nationale a progressé de 5,5% en 2024 contre 3,6% en 2023, avec une forte progression des recettes fiscales. Ce résultat remarquable démontre que malgré l’adversité, nos entreprises restent débout, innovantes et responsables », a souligné le Président du CNPB.
En marge de la session, le directeur général de la maîtrise d’ouvrage de l’aéroport de Dossin, Zakaria Serge Landolo Sieba, a présenté l’état d’avancement de ce chantier stratégique pour l’économie nationale. Avec un taux de réalisation de 89 %, ce projet d’envergure pourrait bientôt devenir un levier majeur pour le développement des infrastructures et l’ouverture économique du Burkina Faso. La présentation a suscité un vif intérêt parmi les participants, qui y voient une opportunité pour renforcer la connectivité du pays et stimuler les échanges commerciaux à l’échelle régionale et internationale.
Lors de sa quatorzième session de l’assemblée ordinaire, le CNPB avait adopté une résolution ouvrant la voie à l’adhésion exceptionnelle de nombreuses entreprises à l’institution. Une ouverture qui élargie la base de représentativité du patronat et témoigne de la ferme volonté de bâtir un patronat plus inclusif, plus dynamique, a fait savoir son président.
D’ailleurs, à l’issue des travaux, les participants ont unanimement reconnu la nécessité de faire du patronat une institution forte, capable de porter la voix des acteurs privés dans leur diversité, d’accompagner les mutations économiques, et de contribuer significativement à faire du secteur privé un moteur incontournable du développement national.
Synthèse de Mouni N’GOLO
