Lors d’un entretien accordé le lundi 28 avril 2025 à la télévision nationale (RTB) et au média en ligne Faso7, le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a répondu aux questions des journalistes sur la vie de la nation et la ligne de gouvernance de son gouvernement, quatre mois après sa nomination à la tête de l’exécutif. Se prononçant sur les enjeux et défis économiques de la nation, le chef du gouvernement a détaillé la feuille de route confiée à son équipe dans le sens de moderniser l’agriculture, renforcer l’indépendance alimentaire et restructurer l’investissement dans les infrastructures essentielles. Le maître mot demeure la souveraineté économique.

La sécurité alimentaire n’est pas seulement une question de subsistance mais une affaire de dignité nationale. C’est la conviction du Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo qu’il a réaffirmée en répondant aux questions de la journaliste Ruth Bini Ouattara de la télévision nationale et Amadou Zeba du média en ligne Faso7, lors du grand entretien qu’il leur a accordé le 28 avril 2025, un peu plus de 4 mois après sa nomination à la tête du gouvernement burkinabè.

En déroulant son programme pour la souveraineté alimentaire au Burkina Faso, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a souligné que, 65 ans après l’indépendance, il est inadmissible que le peuple burkinabè continue encore à « tendre la main pour se nourrir ». C’est pour réparer cette insuffisance de la politique agricole que le gouvernement a lancé une offensive agro‑pastorale et halieutique pour la période 2023‑2025 dont l’objectif principal est de rompre avec la dépendance aux importations et de garantir l’accès à une alimentation saine et suffisante pour tous les ménages.

Dans le cadre de cette offensive, plusieurs mesures ont déjà été prises. Le Premier ministre a mentionné la réforme de la gestion des intrants agricoles et le redéploiement des moyens de mécanisation qui a permis l’organisation de labours gratuits et la modernisation des équipements agricoles, redonnant ainsi un nouvel élan à la production céréalière.

Passer d’une production annuelle de poissons de 30 000 tonnes à 100 000 tonnes

Et déjà, les premiers résultats sont tangibles, de l’avis du chef du gouvernement. Pour preuve, lors de la dernière campagne, la production de céréales a dépassé les 6 millions de tonnes. « Ces chiffres, bien que déjà impressionnants, ne sont qu’une première étape dans une stratégie globale destinée à assurer une autosuffisance alimentaire durable », a-t-il confié.

Conscient que la performance du secteur agricole dépend étroitement de la maîtrise de l’eau, Jean Emmanuel Ouédraogo a abordé la question cruciale des infrastructures hydrauliques. L’Office National des Barrages (ONB) est actuellement engagé dans la réhabilitation et le suivi des barrages pour optimiser la rétention et la gestion de l’eau. Il a assuré que plusieurs projets sont en cours dans différentes régions pour rénover des infrastructures vieillissantes.

Le Premier ministre burkinabè, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a répondu aux accusations du Commandant de AFRICOM, le Général Langley en indiquant les quantités d'or raffinées par la SONASP en l'espace d'une année, permettant de récupérer de l'or qui disparaissait à travers des circuits inconnus auparavant.

 

Ces travaux d’entretien et de réhabilitation représentent un investissement financier considérable. Mais, ils sont essentiels pour permettre la réalisation de plusieurs cycles de production par an. Ces projets stratégiques sont indispensables pour valoriser la production nationale et stimuler l’économie locale, a-t-il dit.

Le Premier ministre a également pointé le besoin de développer la filière halieutique, et de passer rapidement d’une production annuelle de poissons de 30 000 tonnes actuellement, à 100 000 tonnes, afin de couvrir environ la moitié de la consommation nationale.

Souveraineté économique et partenariats stratégiques

Au niveau des ressources animales, le gouvernement mise sur d’importantes campagnes de vaccination à bas coût, voire gratuites, destinées à améliorer la santé du cheptel et à renforcer l’ensemble de la filière. Ces mesures, a souligné le Premier ministre, associées à une bonne structuration des filières de transformation, visent à générer de la plus-value par la création d’emplois et le développement d’un secteur agro‑industriel dynamique.

Au-delà du domaine agricole, le chef du gouvernement a abordé la question des richesses minières nationales et des partenariats internationaux dans une perspective de souveraineté économique. « Pour la première fois, nous sommes engagés dans un processus de constitution d’une réserve d’or au Burkina Faso », a martelé Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo.

« Grâce à la vision du chef de l’Etat dans le domaine de la production aurifère, ce qui se passe est du jamais vu. En 2024, la Société nationale de substance précieuse (SONASP) a collecté plus de 8 tonnes d’or. Au premier trimestre 2025, nous sommes à plus de 11 tonnes d’or déjà collectées. Ces quantités d’or sont issues en grande partie de l’exploitation artisanale. Où est-ce que cet or partait, par quel circuit il quittait le Burkina Faso », s’est interrogé le Premier ministre burkinabè. Puis d’assurer que tout est mis en œuvre pour que, désormais, l’or du Burkina Faso profite aux Burkinabè.

Réaffirmant la volonté du pays des Hommes intègres d’assumer ses choix stratégiques en toute indépendance, il a évoqué la décision de renforcer les relations avec des partenaires tels que la Russie. Pour lui, ces partenariats ne relèvent pas d’une soumission à des impératifs extérieurs, mais constituent un choix éclairé pour favoriser l’autonomie financière et économique du pays.

Synthèse de Mouni N’GOLO

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