Le Burkina Faso et la Banque mondiale veulent se doter d’un nouveau Cadre de partenariat pays. Le sujet était au menu de la revue conjointe de la performance du portefeuille des Projets et Programmes financés par la Banque mondiale, tenue le 1er juillet 2025, à Ouagadougou. Quatre nouveaux projets devraient être élaborés pour le prochain cap de la Coopération entre les deux parties.
Le Cadre de Partenariat-Pays (CPP) 2018-2024 entre la Banque mondiale et le Burkina Faso a pris fin le 30 juin 2025. La fin de ce CPP, qui ne met pas terme à la coopération vielle de plus de 60 ans entre les deux parties, ouvre la voie à l’élaboration d’une nouvelle stratégie pays. Le sujet était à l’agenda de la revue conjointe de la performance du portefeuille des Projets et Programmes financés par la Banque mondiale, tenue le 1er juillet 2025, à Ouagadougou, en présence du ministre de l’économie et des finances, Dr Aboubakar Nacanabo, et du Représentant Résident de la Banque mondiale au Burkina Faso, Hamoud Abdel Wedoud Kamil.
Ce nouveau Cadre de Partenariat-Pays devrait s’aligner sur les priorités du gouvernement burkinabè déclinées dans son Plan d’Action de Stabilisation et de Développement (PASD), mais aussi sur les orientations stratégiques de la 21e reconstitution des ressources de l’Association Internationale de Développement (IDA 21). Ce nouveau cycle IDA 21, se veut « plus robuste, résolument orienté vers une synergie renforcée avec les pays membres de l’IDA pour la co-production de solutions innovantes et adaptées », avec « un accent particulier sur l’appui à l’élaboration de politiques publiques génératrices d’emplois décents et gage de prospérité ».
Concilier besoins urgents et transformation structurelle de l’économie
Conformément à ces priorités nationales et orientations stratégiques, quatre nouveaux projets, sont en préparation et viendront renforcer le portefeuille de la Banque mondiale au pays des Homes intègres, a fait savoir son Représentant Résident. Il s’agit notamment du financement additionnel du projet capital humain, du financement additionnel du Programme d’Approvisionnement en Eau et d’Assainissement (PAEA), du projet agriculture LIJIGOULI et de la nouvelle opération sur la Protection sociale.
Pour l’instant, le coût et la durée de mise en œuvre de ces projets n’ont pas encore été dévoilés. Mais l’objectif reste le même. « Il s’agira in fine, de concilier une réponse adaptée aux besoins pressants et urgents de l’heure tout en posant les jalons d’une transformation structurelle de l’économie nationale et d’une croissance inclusive et durable », a fait savoir Hamoud Abdel Wedoud Kamil. Le ministre de l’économie et des finances, Dr Nacanabo, tout en rappelant l’importance de continuer à aligner les efforts sur une stratégie cohérente, axée sur la satisfaction des besoins des populations de façon durable et socialement inclusive, fonde l’espoir que les interventions de ce nouveau cadre de partenariat viendront consolider les acquis déjà enregistrés.
Repenser le mode opératoire pour plus d’impact
Cette revue conjointe tenue sous le thème : « Résilience du portefeuille dans un contexte de défi sécuritaire : quel impact des projets et programmes de développement financés par la Banque mondiale sur les bénéficiaires ? », a également servi de tribune pour passer au peigne fin le portefeuille existant. Selon M. Kamil, le portefeuille des opérations de la Banque mondiale a continué à croître pour s’établir à 29 projets dont 19 nationaux et 10 régionaux à ce jour ; avec des engagements nets qui sont passés de 2,7 milliards de dollars américains en 2020 à près de 4 milliards de dollars. En fin mars, le portefeuille enregistrait 2,01 milliards USD comme montant non encore décaissé. Les facteurs environnementaux et sociaux, les procédures de passation des marchés, la gestion financière et le contexte sécuritaire avec ses multiples répercussions sur la vie des populations et des localités expliqueraient ce non décaissement.
C’est pourquoi, cette rencontre conjointe devrait permettre de tirer les leçons, de capitaliser les bonnes pratiques et de changer le fusil d’épaule afin de « maximiser l’impact de chaque franc investi au profit de nos concitoyens », comme l’a souligné le ministre Nacanabo. « Il s’agira de repenser notre modus operandi tant au niveau de la Banque mondiale qu’au niveau des ministères afin de nous départir des processus redondants et nous orienter résolument vers des approches innovantes, agiles et flexibles pour plus de célérité et un meilleur impact de développement au profit des populations », a conclu Hamoud Abdel Wedoud Kamil.
La Rédaction
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