Les Présidents des Cours des comptes des pays membres de l'Union Economique et monétaire Ouest-africaine (UEMOA) et les Conseillers à la Cour des comptes de l’UEMOA tiennent leur 26e réunion statutaire annuelle du 14 au 18 juillet 2025, à Ouagadougou, au Burkina Faso. Présidée par le Président de la Cour des Comptes de l’UEMOA, Sègnon Yves-Marie Adissin, la rencontre porte sur le thème : « Renforcer la reddition des comptes pour une gouvernance publique responsable et moderne ».
Les Présidents des Cours des comptes des Etats membres de l'Union Economique et Monétaire Ouest-africaine (UEMOA) et les Conseillers de la Cour des comptes de l’UEMOA veulent faire de la redevabilité un pilier de la bonne gestion des finances publiques, dans l’intérêt des citoyens de l’espace communautaire. Dans cette dynamique, ils tiennent leur 26e réunion statutaire annuelle du 14 au 18 juillet 2025, à Ouagadougou, au Burkina Faso, sous le thème : "Renforcer la reddition des comptes pour une gouvernance publique responsable et moderne" est en droite ligne avec cet engagement collectif.
Tout en leur souhaitant la bienvenue, le Premier Président de la Cour des Comptes du Burkina Faso, Latin Poda, a rappelé que ces juridictions supérieures de contrôle des finances publiques, en tant que « gardiennes de l'éthique budgétaire », jouent un rôle majeur dans la transparence et la régularité de la gestion, ainsi que dans la bonne utilisation des fonds publics. « Dans l'espace UEMOA, où les États membres partagent des règles communes en matière de gestion des finances publiques, les Cours des comptes représentent un maillon fondamental de l'architecture juridique et financière. Elles veillent à ce que chaque ressource mobilisée soit utilisée à bon escient, dans l'intérêt collectif et selon les principes d'efficacité, d'équité et de légalité », a-t-il souligné.

Et d’ajouter que par les sanctions des fautes de gestion et des infractions qu'elles détectent, elles contribuent à renforcer la légitimité des institutions auprès des citoyens, à garantir la soutenabilité des finances publiques, et à assurer la performance de l'action publique et la pérennité de la gestion budgétaire à long terme. « Leur double fonction de contrôle et d'assistance allie rigueur morale et vision stratégique, les plaçant au cœur de la gouvernance publique responsable et faisant d'elles, des partenaires incontournables dans la construction d'un État plus juste, plus équitable et plus efficace au service des citoyens et dans la lutte contre la corruption. Par la publication de leurs rapports, les Cours des comptes rendent l'action publique lisible en offrant aux citoyens les preuves tangibles de la manière dont les ressources publiques sont gérées », a poursuivi le Président Poda.
Mutualisation des renseignements financiers, une arme contre le financement du terrorisme
La crise sécuritaire qui secoue la sous-région, surtout dans les pays du Sahel, obligeant les États à allier leurs politiques socioéconomiques avec les exigences sécuritaires marquées par un accroissement important des budgets de sécurité et d'aide humanitaire, appelle à un changement de paradigme dans la gestion des finances publiques. Mieux, tout en œuvrant à répondre au mieux aux attentes de plus en plus exigeantes des concitoyens en matière de gestion saine, équitable et transparente des ressources publiques, ces juridictions financières ont un grand rôle dans la lutte contre le phénomène terroriste. « Cette rencontre, s'inscrit aussi dans la réponse collective à cette lutte qui exige plus qu'un effort national. Elle appelle à un sursaut institutionnel concerté où la mutualisation des renseignements financiers, le traçage rigoureux des flux transfrontaliers, l'audit coordonné des fonds sécuritaires, deviennent nos armes administratives contre le financement du terrorisme ; d'où le rôle crucial des Cours des comptes », a souligné Latin Poda.

Pour le Président de la Cour des Comptes de l’UEMOA, Sègnon Yves-Marie Adissin, cette 26e réunion annuelle statutaire, instituée par l’article 69 modifié du Traité de l’UEMOA, constitue un cadre formel d’évaluation des systèmes de contrôle des comptes et de restitution des résultats des contrôles menés par les Juridictions au cours de l’exercice écoulé. Il s’est réjoui des résultats engrangés au cours de ces 25 dernières années. « Depuis la première réunion tenue en 1999 à Dakar, nos échanges annuels ont progressivement forgé un cadre structuré, dynamique et pérenne de coopération et de partage d’expertise entre les juridictions financières des États membres de l’UEMOA », a-t-il confié. Ce cadre de rencontre, a ajouté le président Adissin, permet d’identifier les faiblesses observées, de formuler de manière concertée des recommandations réalistes, pragmatiques et porteuses de convergences durables.

Le Commissaire Jonas Gbian, représentant le Président de la Commission de l’UEMOA, a indiqué que ces réunions statutaires des Cours des Comptes permettent d’évaluer, d’échanger et d’anticiper collectivement sur les défis communs liés à la gestion des finances publiques, à la transparence budgétaire et à la redevabilité dans l’Union.
Le Président de la Commission de l’UEMOA, Abdoulaye Diop, par la voix de son représentant, Jonas Gbian, Commissaire chargé du Département de l’Aménagement du Territoire Communautaire et des Transports, a salué ce rôle combien essentiel des Cours des Comptes dans la promotion de la bonne gouvernance au sein de l’Union.
Anticiper collectivement sur les défis communs
« Vos institutions sont les garantes du respect des règles budgétaires et comptables par les comptables publics et de l’obligation de rendre compte de leur gestion que la loi met à leur charge. A ce titre, nous pouvons affirmer que vos juridictions financières sont au cœur des réformes conduites par la Commission en vue d’instaurer une discipline budgétaire accrue et améliorer la performance globale des finances publiques », a-t-il souligné. Un rôle qu’elles ont su jouer avec engagement et sans relâche depuis 1999. « Au fil des années, ces Réunions ont donc su s’imposer comme un cadre de coopération et de concertation entre les Juridictions financières de l’espace UEMOA, un espace de consolidation de la culture de la bonne gouvernance au bénéfice de nos citoyens et de la crédibilité de nos institutions. Elles permettent d’évaluer, d’échanger et d’anticiper collectivement sur les défis communs liés à la gestion des finances publiques, à la transparence budgétaire et à la redevabilité dans notre Union », a soutenu M. Gbian.

Plusieurs activités sont inscrites au programme de ces cinq jours de travaux. Il s’agit de l’évaluation des systèmes de contrôle des comptes et des résultats des contrôles effectués durant l'exercice 2023 par ces institutions des différents pays de l’Union, de l’examen du rapport de la Cour des comptes de l’UEMOA, des différentes recommandations formulées à l’attention des juridictions financières des Etats membres et de la Cour des comptes de l’UEMOA. Il y a également l’évaluation de l’état d’exécution au 31 décembre 2024 des suggestions formulées à l’occasion de la 25e réunion tenue à Cotonou, au Bénin en juillet 2024, des rencontres bilatérales de haut niveau, des audiences officielles avec les autorités nationales et de l’Union, des visites institutionnelles et des activités protocolaires. Enfin, au cours de cette réunion, les participants auront droit à une communication sur le thème : « Mise en œuvre des Directives des finances publiques dans l’espace UEMOA à la date du 31 décembre 2024 : état des lieux et perspectives ».
La Rédaction
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