Le Projet d’Appui à l’Inclusion Financière et à l’Accès au Financement des Petites et Moyennes Entreprises (PAIF-PME) vise à accroître l’accès aux services financiers numériques et au crédit pour les PME, les agriculteurs, les femmes et jeunes entrepreneurs et les particuliers. En cinq ans de mise en œuvre, le PAIF-PME a permis, entre autres, d’injecter 2,6 milliards F CFA dans le financement de ses cibles, de faciliter l’accès et l’utilisation des comptes de transaction par les populations.
A un an de sa clôture, le Projet d’Appui à l’Inclusion Financière et à l’Accès au Financement des Petites et Moyennes Entreprises (PAIF-PME) enregistre des performances fort appréciables. Lancé en 2019 par le gouvernement burkinabè, avec l’appui de la Banque mondiale, le Projet PAIF-PME, d’un coût de 110 millions F CFA, est en passe de réaliser son objectif global qui est de renforcer l’inclusion financière au Burkina Faso, en facilitant l’accès aux services financiers numériques et au crédit pour ses cibles, en l’occurrence les femmes, les jeunes, les populations rurales, les exploitants agricoles, les PME. En effet, pour ces cinq premières années de mise en œuvre, le projet affiche à son compteur, plusieurs résultats tangibles, « contribuant ainsi à impacter positivement la vie des populations à travers l’amélioration des conditions de vie et de travail ».
Au titre du renforcement de l’écosystème national des paiements numériques, le projet a accompagné la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP) à se connecter à des systèmes régionaux de paiements comme SICA-UEMOA, STAR-UEMOA, GIM-UEMOA, à mettre en place des plateformes tels que e-Banking, e-procédures ; avec pour ambition est de faciliter l’accès et l’utilisation des comptes de transaction par les populations. Et pour un objectif initial de 6 millions de transactions, c’est déjà volume de transactions de 9,5 millions que le projet a déjà permis de réaliser. Mieux, cela a eu pour impact de réduire le temps de traitement des opérations qui est passé de 72 heures à quelques minutes.
75% de financements aux projets des femmes
Le projet a également contribué à une révision générale du système d’information bancaire du Trésor Public, le Système de Gestion des Dépôts de fonds, à la mise en place de la Banque des dépôts du Trésor (BDT), à la création de la plateforme nationale de paiements (FASO ARZEKA) par la fourniture conséquente de matériels et d’équipements à la DGTCP. Le PAIF-PME a aussi permis de moderniser les systèmes de paiement des structures nationales de gestion des pensions, à savoir la Caisse Autonome de Retraite des Fonctionnaires (CARFO) et la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), à travers leur accompagnement à la mise en place plateformes de paiement. Ce qui permet déjà à plus de 15 000 pensionnés de percevoir leurs pensions à travers lesdites plateformes. Sans oublier l’assistance à la mise en place d’un dispositif biométrique au profit de la CARFO, avec pour résultat, plus de 32 000 pensionnés enrôlés.
La contribution à la modernisation des capacités institutionnelles des acteurs financiers, à travers des renforcements de capacités techniques des agents, la mise en place de SIG au profit de certaines structures tels que le Fonds d'Appui aux Activités Rémunératrices des Femmes (FAARF), la Direction de la surveillance et du contrôle des systèmes financiers décentralisés (DSC/SFD), ainsi que l’opérationnalisation de l’Observatoire de la Qualité des Services Financiers (OQSF), un instrument de gestion amiable des litiges entre Prestataires de services financiers et leurs clients, sont à mettre à l’actif du PAIF-PME. L’un des résultats tangibles, c’est aussi les 2, 6 milliards F CFA de financement accordés à 162 lauréats, sélectionnés dans le cadre des deux éditions du Concours des plans d’affaires à l’échelle nationale. 75% de cet appui financier est allé aux projets portés par des femmes.
De bonnes performances qui ne cachent pas les défis.
utant d’indicateurs de performances avant terme qui fondent le coordonnateur du PAIF-PME, Séraphin Kientéga, à soutenir que le projet est sur la bonne trajectoire pour atteindre ses objectifs d’ici à avril 2026, date de sa clôture. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Car, malgré le satisfécit que suscitent ces bonnes performances, des défis restent à relever, fait-il remarquer. « Il s’agira, entre autres, de l’achèvement des plateformes numériques e-Douanes et SIG mutualisé ; de renforcer les capacités de la Banque des Dépôts du Trésor ; de renforcer le cadre de protection des consommateurs par l’opérationnalisation du SIG de l’OQSF et celle de la plateforme de formation en éducation financière », a-t-il souligné.
Pour M. Kientéga, les médias ont un grand rôle à jouer dans l’atteinte des objectifs du projet, au regard de leur pouvoir en matière d’informations et de sensibilisations des citoyens sur les bénéfices du PAIF-PME. « Par votre engagement, vous pouvez aider à renforcer la confiance dans nos institutions financières et encourager l’adoption des outils numériques et les avantages de l’inclusion financière, en particulier pour les populations marginalisées », a-t-il souligné. Plus concrètement, a poursuivi le coordonnateur du PAIF-PME, les journalistes peuvent contribuer à éduquer les populations sur les services financiers à travers l’explication des concepts tels que les comptes bancaires, les paiements numériques, l’épargne, les assurances les crédits, etc., à promouvoir l’information financière en vulgarisant les informations, et aider les populations à mieux comprendre comment gérer leurs finances personnelles. Et l’ambition du PAIF-PME est de faire des médias des partenaires stratégiques, à travers une collaboration proactive, a-t-il rassuré.
La Rédaction
Fiche technique du Projet PAIF-PME
- Objectif : accroître l’accès aux services financiers numériques et au crédit pour des cibles ;
- Cibles : PME, agriculteurs, femmes entrepreneures, particuliers ; institutions de microfinance, CARFO, CNESS, administrations fiscales et douanières ;
- Durée de vie : 6 ans (2019-20025), prolongée à fin avril 2026 ;
- Coût total initial : 100 millions de dollars, + une contrepartie nationale de 786 millions F CFA ;
- Coût total après restructuration en 2021 : 110 millions de dollars (60 milliards F CFA) ;
- Coût par composante du projet :
- Augmenter l’utilisation des comptes de transactions : 28,3 millions de dollars ;
- Renforcer la capacité institutionnelle pour améliorer l’inclusion financière : 8,7 millions de dollars ;
- Améliorer l’accès des exploitants agricoles et des PME au crédit : 54,5 millions de dollars ;
- Gestion, suivi du projet : 8,5 millions de dollars ;
- 2,6 milliards F CFA de financement à 162 lauréats, dont 75% aux projets de femmes.
Source : PAIF-PME
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