Chaque achat d'un produit transformé localement contribue à renforcer l'écosystème productif de notre Union, à créer de l'emploi et à générer des recettes fiscales pour nos États et permet de faire face à la rareté des ressources extérieures », dixit le Président de la Commission de l'UEMOA, Abdoulaye Diop.

La Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a lancé la 6e édition du « Mois d’octobre, mois du consommer local » dans l’espace communautaire, le 1er octobre 2025, à Ouagadougou. Cette année, l’évènement est placé sous le thème : « Consommer local, facteur de développement des chaînes de valeur régionales compétitives de l'UEMOA ». 

 

Produire local. Transformer local. Consommer local. Ce triptyque est au centre de la 6e édition du « Mois d’octobre, mois du consommer local », qui se tient sous l’égide de la Commission de l’UEMOA, sous le thème : « Consommer local, facteur de développement des chaînes de valeur régionales compétitives de l'UEMOA ». Le lancement de la 6e édition de cet évènement a eu lieu le 1er octobre 2025, à Ouagadougou. Pour le Président de la Commission de l’UEMOA, Abdoulaye Diop, après six éditions, l’importance de cette manifestation, destinée à célébrer et à promouvoir la richesse et la diversité de l’espace économique commun, n’est plus à démonter. « Plus qu'un simple événement commercial, le mois du consommer local est devenu un rendez-vous annuel de réflexion sur notre modèle de développement économique ainsi que sur les voies de la transformation structurelle des économies des Etats membres », a-t-il fait savoir. 

En phase avec le Plan Stratégique de la Commission de l’UEMOA sur la période 2025-2030, « Impact 2030 », la tenue du mois du consommer local se veut donc plus un simple cadre de simple promotion des produits locaux, mais une tribune pour comprendre comment leur consommation peut devenir le moteur d'une transformation économique profonde et durable de l’Union. Car, l’UEMOA ambitionne de sortir de la structure économique traditionnelle caractérisée par des exportations massives de matières premières de l’Union et qui « constitue un manque à gagner énorme pour l’économie communautaire ». 

« Cette situation paradoxale nous interpelle et nous oblige à trouver des pistes de solutions pertinentes et efficaces pour le développement de nos économies et l’amélioration des conditions de vie de nos chers concitoyens. Le passage d'une économie largement informelle, exportatrice de matières premières brutes, vers une économie qui transforme localement ses ressources et exporte des produits à forte valeur ajoutée, constitue un enjeu central pour notre Espace », a souligné le Président Diop.

La préférence régionale dans leurs habitudes de consommation

 

Mais cette transformation restera vaine, si elle n’est pas accompagnée d’un développement des chaînes de valeur régionales intégrées et compétitives, capables de créer de l'emploi et de générer des revenus substantiels pour nos populations, en particulier pour les femmes et les jeunes. C’est pourquoi la Commission s’est engagée à investir dans le développement de filières dans ses actions prioritaires, avec une phase pilote axée sur le coton-textile, le riz et l’engrais-phosphate qui restent des filières emblématiques de notre Union », a-t-il fait savoir.  

« L'UEMOA dispose de l'une des productions cotonnières les plus importantes au monde. Pourtant, elle importe massivement des produits textiles et d’habillement. Le développement d'une chaîne de valeur coton-textile-habillement compétitive à l'échelle régionale pourrait créer des milliers d'emplois, réduire notre dépendance vis-à-vis des importations et valoriser notre production locale », a-t-il précisé. Mais au-delà de ces trois filières, dans sa phase d’accélération et de consolidation de la mise en œuvre de son nouveau Plan stratégique Impact 2030, la Commission a prévu le développement d’autres filières autour des céréales (maïs, mil et sorgho), des tubercules, des produits agro-forestiers (anacarde), des oléagineux (soja, palme, arachides), des protéines animales (élevage, pêche, aquaculture), des industries culturelles et créatives, des services environnementaux, etc., rassure Abdoulaye Diop. 

Mais tous ces efforts seront vains, si les ressortissants de l’Union n’inscrivent pas la préférence régionale dans leurs habitudes de consommation. « Chaque achat d'un produit transformé localement contribue à renforcer l'écosystème productif de notre Union, à créer de l'emploi et à générer des recettes fiscales pour nos États et permet de faire face à la rareté des ressources extérieures », rappelle-t-il. En d’autres termes, le chemin vers une Union compétitive et prospère passe nécessairement par la transformation de nos habitudes de consommation et la valorisation de notre production locale, conclut-il. Le Burkina Faso, par la voix du représentant du ministre en charge du Commerce, le conseiller technique Seidou Ilboudo, a salué la Commission de l’UEMOA pour cette initiative qui vise à décomplexer les populations dans la consommation des biens et services issus des terroirs communautaires. 

Renforcer la souveraineté économique régionale

Un objectif qui est en phase avec les idéaux du capitaine Thomas Sankara et de l’orientation politique actuelle des autorités burkinabè, qui est de renforcer la transformation structurelle de l’économie nationale, en actionnant, entre autres leviers de développement des petites et moyennes industries opérant dans la transformation des produits locaux, a-t-il indiqué. « C’est pourquoi, le Burkina Faso s’engage à la soutenir et soutiendra toute initiative de construction d’une économie régionale solide, bâtie sur des ressources de la région, sur le génie créateur de ses entrepreneurs et la mobilisation des jeunes qui sont des acteurs déterminants de l’avenir de notre espace économique », a laissé entendre M. Ilboudo. 

L’initiative est soutenue par le secteur privé régional. Selon le vice-président de la Chambre Consulaire régional (CCR-UEMOA) pour le Burkina Faso, Adama Ouédraogo, la promotion des produits locaux, à travers le « mois du consommer local », honore non seulement le secteur privé communautaire mais également les entreprises et entrepreneurs de l’espace communautaire. Il a rappelé le ple okin engagement du monde des affaires de l’Union à contribuer à cette volonté commune de bâtir une véritable souveraineté économique et d’engager une transformation structurelle durable des économies de l’Union. C’est pourquoi le secteur privé communautaire a accueilli avec enthousiasme le Plan Stratégique 2025-2030, Impact 2030, de la Commission de l’UEMOA. Un plan, qui ambitionne de bâtir treize écosystèmes de production compétitive dans l’agro-industrie, les industries légères, extractives et les services à forte valeur ajoutée, et qui offre une opportunité inédite pour canaliser le potentiel du secteur privé et asseoir une économie régionale forte, autonome et compétitive. « Le marché régional, fort de plus de 144 millions de consommateurs, constitue un atout majeur. C’est en choisissant de consommer local que nous soutiendrons nos producteurs, encouragerons l’innovation de nos entrepreneurs et renforcerons notre souveraineté économique face aux incertitudes mondiales. Consommer local aujourd’hui, c’est investir dans l’emploi de demain », a conclu M. Ouédraogo.

La Rédaction

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