Le Président du Faso a signé, le mercredi 20 novembre 2024, le décret de nomination d’un Contrôleur général d’Etat (CGE) à l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC), en la personne de Lassané Compaoré, jusque-là conseiller au sein de la Chambre de contrôle des opérations de l’Etat (CCOE) de la Cour des comptes. Le nouveau CGE est un inspecteur du Trésor qui cumule 25 années d’expérience dans la fonction publique au cours desquelles il a occupé de hautes fonctions et s’est forgé une réputation de « technicien rigoureux » et de « gros travailleur ».
L’homme qui arrive à la tête de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), Lassané Compaoré, ne tolère pas la médiocrité. Les échos qui nous sont parvenus à propos de lui, de la part de ses anciens collaborateurs au ministère des Finances ou à la Cour des comptes décrivent un « travailleur zélé », toujours disponible pour améliorer un travail et constamment désireux d’acquérir de nouvelles compétences.
C’est peut-être cette qualité de «technicien rigoureux », doublée de ses réalisations professionnelles dans le sillage de sa carrière qui ont motivé son choix par le Conseil d’orientation de l’ASCE-LC parmi les candidats au poste de Contrôleur général d’Etat (CGE). Nommé par décret présidentiel le 20 novembre 2024, Monsieur Compaoré était en concurrence avec d’autres membres de la Cour des comptes dont deux présidents de chambre.
Cadre du ministère de l’Economie et des Finances, Lassané Compaoré est présenté comme celui qui a été à l’origine de l’introduction du référentiel tricolore d’évaluation de la performance des projets. Il a aussi participé à l’implémentation du Partenariat Public-Privé au Burkina Faso et co-dirigé le programme national de gestion des Finances publiques, renforçant la coordination et le suivi des réformes sectorielles.
Au niveau de la Cour des comptes, le nouveau CGE a piloté des missions d’audit et participé à la rédaction des rapports publics annuels de la Cour et des rapports d’exécution des lois de finances. Il est d’ailleurs le conseiller-rapporteur du rapport public 2023 de la Cour des comptes, en cour de finalisation. Ses compétences d’économiste planificateur ont aussi été mises à contribution dans l’élaboration des plans stratégiques 2022-2024 et 2025-2029 de la Cour des comptes et il est le principal concepteur de l’outil d’évaluation des performances des programmes budgétaires de la Cour.
Avant sa nomination à la Cour des comptes, Lassané Compaoré a occupé, entre autres, les fonctions d’inspecteur des Finances, directeur de cabinet du ministre des Finances, directeur des études et de la planification au ministère des Finances, directeur national du programme national des plates formes multifonctionnelles pour la lutte contre la pauvreté, expert-consultant du pôle régional de formation en gestion de la dette en Afrique du centre et de l’ouest et enseignant à l’école nationale des régies financières (ENAREF).
Le nouveau CGE est par ailleurs présenté comme un passionné des outils modernes de gestion et crédité de grandes qualités de leadership. Il prend la tête de l’ASCE-LC plus d’une année après la démission de son prédécesseur, Philippe Néri Kouthon Nion qui a rejoint la Cour des comptes de l’Union économique et monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) en tant que conseiller. Lassané Compaoré aura la responsabilité de mener la traque contre la corruption dans l’administration publique, dans un contexte de transition politique où les plus hautes autorités inscrivent la lutte contre la mauvaise gouvernance financière comme l’un des gros piliers de la refondation de l’Etat burkinabè.
Mouni N’GOLO