La Direction nationale de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a organisé une session d’initiation de journalistes burkinabè aux concepts des comptes extérieurs. L’objectif est de permettre aux hommes et femmes de médias d’avoir une meilleure maitrise de ces notions afin de mener à bien des analyses et productions journalistes de qualité sur les échanges économiques et financiers du Burkina Faso avec le reste du monde.
La Direction nationale de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) veut voir les médias burkinabè jouer pleinement leur rôle dans la diffusion d’informations économiques et financières fiables, de qualité, au service des décideurs, des acteurs économiques et des populations. Conformément à cette volonté, elle a organisé une session d’initiation d’une quinzaine de journalistes aux concepts des comptes extérieurs.
L’activité s’inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie de communication de la Direction nationale en matière de vulgarisation de son rapport annuel sur la balance des paiements et la position extérieure globale du Burkina Faso. En effet, après une expérience de présentation dudit rapport à un public cible plus large avec un impact limité, la Direction nationale de la banque centrale a opté de changer le fusil d’épaule, en se focalisant sur la diffusion du rapport auprès des hommes et femmes de médias.

Pour le conseiller technique du Directeur national de la banque centrale, Richard Kima, l’objectif de cette nouvelle approche est de permettre aux professionnels de l’information de maitriser le processus d’élaboration du rapport annuel sur les comptes extérieurs, mais aussi de les doter des rudiments de base, des connaissances nécessaires pour des analyses autonomes et fiables des données sur les échanges économiques et financiers du pays avec le reste du monde. Et cela passe d’abord par une meilleure appropriation des notions clés en lien avec les comptes extérieurs.
Tablant sur l’importance de la balance des paiements, en tant qu’outil d’analyse de la compétitivité de l’économie nationale vis-à-vis du reste du monde et d’aide à la prise décision en matière de politique économique, le Directeur national de la BCEAO, Armand Badiel, a souligné l’intérêt de cette innovation consistant à renforcer les capacités des journalistes.

Mieux, dans un monde de désinformation, de prolifération des fakes news, il était plus que nécessaire d’outiller les femmes et les femmes de médias sur les concepts clés, en leur permettant de s’abreuver à la bonne source, les comptes extérieurs étant du domaine exclusif de la banque centrale.
Clarification des concepts
Pour ce faire, dans une démarche interactive, participative, M. Badiel, et ses collaborateurs, à savoir le chef de service des Etudes et de la Statistique, Sibiri Traoré, et le chargé de la balance des paiements, Alidou Guigma, ont animé cette session qui a permis aux acteurs de la presse de se familiariser avec plusieurs notions.
Pour ce qui est de la balance des paiements, elle est définie comme un état statistique qui enregistre selon une classification déterminée, l’ensemble des flux économiques et financiers intervenus pendant une période donnée entre résidents et non-résidents (reste du monde) d’une économie, a fait savoir M. Guigma. Elle comporte plusieurs composantes à savoir le Compte des transactions courantes, le Compte de capital, le Compte financier.
Le Compte des transactions courantes, dira-t-il, regroupe toutes les transactions portant sur des valeurs économiques, autres que les actifs financiers. Il s’agit des biens, des services, du revenu primaire (rémunération des salariés, impôts et subventions sur les produits et la production, dividendes, intérêts, etc.) et du revenu secondaire, c’est-à-dire les transferts courants entre résidents et non-résidents comme, entre autres, les appuis budgétaires, l’aide alimentaire, l’assistance et le secours d'urgence, la contribution aux organisations internationales, les transferts personnels de fonds des migrants.

Quant au compte de capital, il retrace l’ensemble des transactions relatives aux actifs non financiers non produits (terrains vendus aux ambassades, ventes de baux et de licences, etc.) ainsi que les transferts en capital au profit du privé (dons pour investissements) et du secteur public (dons, projets), ont expliqué les formateurs. Le compte financier de la balance des paiements recense les variations nettes d'actifs et de passifs financiers issues des opérations sur les investissements directs, les investissements de portefeuille, les dérivés financiers, et les autres investissements.
Une initiative bien appréciée
Pour ce qui de la position extérieure globale (PEG), le Directeur national et ses collaborateurs ont fait comprendre aux journalistes qu’en tant que reflet du patrimoine d’un pays vis-à-vis du reste du monde, elle est un état statistique qui retrace la valeur et la composition, à un moment donné, en général le début de la période (valeur d’ouverture) ou la fin de la période (valeur de clôture) des actifs (créances) financiers des résidents d’une économie sur les non-résidents ou détenus sous forme de lingots d’or à titre d’avoirs de réserve et des passifs envers des non-résidents.
La PEG nette est la différence entre les actifs et les passifs ; elle peut être positive ou négative. Quand elle est négative, cela indique que le pays accumule dans son patrimoine, plus d’engagements envers les non-résidents qu’il ne détient d’avoirs sur le reste du monde. Tandis qu’une PEG nette créditrice indique que les avoirs du pays sur les non-résidents sont plus importants que les engagements.

Cette initiation aux notions macroéconomiques a été saluée à sa juste valeur par les participants. « J'ai particulièrement apprécié la formation organisée par la Direction nationale de la BCEAO sur les concepts des comptes extérieurs notamment la balance des paiements et bien d'autres expressions économiques. Je m'intéresse beaucoup aux questions économiques dans mon média. Cependant, il arrive souvent que j'aie des soucis de compréhension de certains termes économiques qui me paraissent compliqués ou du moins incompréhensibles », a confié le journaliste à Libreinfo, Nicolas Bazié.
C'est pourquoi la formation de la BCEAO est pour lui la bienvenue car, désormais, il aura une certaine facilité de traiter certains sujets en lien avec l'Économie, surtout dans l’exploitation des rapports de la DGEP, de l'INSD, de la DGCOOP, de la DGTCP, etc. Cette session a été suivie par la présentation du rapport 2023 de la BCEAO sur la balance des paiements et la position extérieure globale du Burkina Faso.
La Rédaction