Le stock des investissements directs étrangers (IDE) réalisés au Burkina Faso s’établit à 2 458,9 milliards au 31 décembre 2023, après un niveau de 2 392,5 milliards atteint en 2022, soit une hausse de 2,8%. Le Canada, avec un encours d’IDE de 626,1 milliards F CFA, est le premier investisseur direct étranger au pays des hommes intègres.
Malgré un contexte sécuritaire difficile, le Burkina Faso continue d’accueillir des investissements directs étrangers (IDE). En effet, au terme de l’année 2023, le stock des IDE réalisés au Burkina Faso est estimé à 2 458,9 milliards contre 2 392,5 milliards en 2022, ce qui représente une augmentation de 2,8%, selon le rapport annuel 2023 de la balance des paiements et la position extérieure globale du Burkina Faso de la Direction nationale de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
« Cette évolution est attribuable à la hausse des fonds reçus sous forme de dette de 88,8 milliards et atténuée par la baisse des participations au titre des fonds propres de 22,4 milliards. Les fonds propres constituent 61,2% du total du stock des IDE en 2023, contre 63,8% en 2022 », explique le rapport de la banque centrale.

Tableau synthétique du solde net de la position extérieure globale (PEG) du Burkina Faso en 2023 par rubrique (en milliards de FCFA).
Source : BCEAO
La répartition par pays de provenance montre que le Canada maintient sa place de premier investisseur étranger au Burkina Faso avec un stock d’IDE de 626,1 milliards F CFA au 31 décembre 2023, soit une part de 26% du total du stock d’IDE. Il est suivi par la Côte d’Ivoire comme deuxième investisseur étranger au Burkina, avec un encours d’IDE de 299,8 milliards F CFA, représentant une part de 12,4%.
« La Russie et la France se placent respectivement à la troisième et la quatrième positions avec des encours respectifs de 251,5 milliards (10,4% du total) et 96,3 milliards (4,0%) », indique la banque centrale, qui précise que ces quatre pays, à eux seuls, détiennent 52,9% de l’encours total des investissements directs étrangers au pays des Hommes intègres en 2023.
64,8% de l’encours des IDE dans les mines
Pour ce qui est des domaines dans lesquels les IDE ont été investis, il ressort que le secteur de l’exploitation minière burkinabè, avec un encours d’IDE de 1 593,3 milliards F CFA, soit 64,8% du total stock, en est la première destination. « Il est suivi par le secteur de l’Intermédiation financière (423,2 milliards, soit 17,2% du total), l’industrie (130,8 milliards, soit 5,3% du total) et le secteur du commerce (69,5 milliards, soit 2,8%) », peut-on lire dans le rapport.

Graphique représentant la répartition du stock des IDE au Burkina Faso par principaux secteurs d’activité (en %).
Source : BCEAO
Ces quatre secteurs représentent à eux seul 92,5% du stock des investissements directs étrangers au Burkina Faso au 31 décembre 2023.
En ce qui concerne le stock des investissements directs burkinabè à l’étranger, c’est-à-dire des investissements réalisés à l’étranger par des nationaux vivant au Burkina, il est passé de 99,8 milliards F CFA en 2022 à 127,2 milliards F CFA en 2023, soit une progression de de 27,3 milliards F CFA.

Graphique présentant la répartition du stock des IDE au Burkina Faso par principaux pays à fin 2023.
Source : BCEAO
« Cette hausse est due principalement à l’accroissement de 21,4 milliards des titres de participation avec un encours de 110,5 milliards (soit 86,9% du total). Ces investissements en fonds propres sont dirigés principalement vers le secteur minier et celui d’intermédiation financière. De leur côté, le stock d’instruments de dette augmente de 6,0 milliards se situant à 16,6 milliards (soit 13,1% du total) en 2023 », note le document de la BCEAO.
Les IDE, 2e poste pourvoyeur de devises
Mais où est-ce que les Burkinabè ou les entreprises burkinabè réalisent-ils leurs investissements hors de leur pays ?
Le rapport de la banque centrale indique qu’en 2023, la Côte d’Ivoire, avec un encours de 71,8 milliards F CFA d’IDE à fin 2023, contre 24,1 milliards en 2022, soit une part de 55,7% du total, demeure le premier pays de destination des IDE du Burkina Faso.

Graphique 3 : Stock des investissements directs burkinabè à l’étranger à fin 2023.
Source : BCEAO
Viennent après la Guinée avec une part de 35% du total, soit 45,1 milliards F CFA ; le Sénégal avec 2,3 milliards F CFA représentant une part de 1,7% ; et la France, avec 1,9 milliard F CFA soit 1,5% de part. Ces quatre pays détiennent 94% des investissements directs burkinabè à l’étranger en 2023.
S’agissant des domaines où les Burkinabè ont réalisé des investissements à l’étranger, « le secteur de l’intermédiation financière se positionne en tant que première destination des IDE avec un encours de 63,7 milliards en 2023. Il est suivi du secteur des mines avec un encours de 59,4 milliards, du secteur du commerce (3,9 milliards) et de celui des industries (1,7 milliard) ».

Graphique 5 : Répartition du stock des IDE burkinabè à l’étranger par principaux secteurs d’activité à fin 2023.
Source : BCEAO
Avec une position nette débitrice du Burkina Faso en investissements directs étrangers qui a atteint 2.331,8 milliards F CFA à fin 2023, après une position nette débitrice de 2.292,7 milliards F CFA en 2022, les IDE constituent le second poste pourvoyeur de devises de la position extérieure du pays.
La Rédaction
Avantages des investissements directs étrangers
Les investissements directs étrangers (IDE) constituent des ressources stables dans la mesure où les investisseurs manifestent une intention de s'installer durablement dans le pays d'accueil et de participer à la gestion des entreprises dans lesquelles ils investissent. En outre, les IDE ne sont pas générateurs de remboursements futurs déterminés à l'avance comme c'est le cas pour l'emprunt.
Les sorties qui pourraient résulter des IDE sont les paiements de dividendes qui sont normalement assujettis aux performances de l'entreprise d'investissement. Au demeurant, il est courant qu'une partie des bénéfices soit réinvestie.
Enfin, les IDE peuvent également favoriser le transfert de technologies entre les pays avancés où résident en général les sociétés mères et les pays en développement bénéficiant des investissements.
Ces avantages confèrent aux IDE, comparativement aux autres formes de financement, tels que l'endettement ou les investissements de portefeuille, un impact positif plus significatif et durable sur le développement de l'activité économique, ainsi que sur la stabilité financière surtout pour un pays comme le Burkina Faso.
La Rédaction
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