La 49e Assemblée générale de la Fédération des Sociétés d’Assurance de Droit National Africaines (FANAF) qui s’est tenue du 22 au 26 février 2025 à Marrakech au Maroc sous le thème « Quels leviers pour un développement inclusif et durable de l’assurance en Afrique » a tenu toutes ses promesses du point de vue des participants burkinabè. Au micro de C’Finance, ils reviennent sur l’intérêt et la pertinence des thématiques abordées, la qualité des réflexions, des échanges, les pertinentes conclusions de la rencontre pour un meilleur avenir du secteur, ainsi que les opportunités de réseautage et d’affaires qu’a offertes cette grand-messe du secteur des assurances en Afrique.
Si Salifou Traoré, Président de l’Association professionnelle des Sociétés d’Assurance du Burkina (APSAB) : « En tant que représentant de la faitière des sociétés d'assurance du Burkina, je sors très satisfait de cette Assemblée Générale »
« De ces assises de Marrakech, je retiens le caractère inclusif que l'assurance doit avoir. Nos populations sont jeunes et la majorité́ travaillent dans le secteur informel. Il a donc été question de voir dans quelle mesure on peut rendre l'assurance beaucoup plus inclusive pour toucher le maximum de personnes. Jusque-là, c'est le secteur formel surtout qui bénéficiait des bienfaits de l'assurance, mais là, on pense à l'étendre pour couvrir la majorité́ de la population.
Ces assises ont été un lieu d'échange d'expériences, on a pu également nouer des contacts pour nos sociétés en termes de réassurance, de partenariat, etc.
Beaucoup de résolutions ont été́ adoptées, notamment, celle d’utiliser la technologie, les moyens modernes comme l'intelligence artificielle, comme le mobile, pour rendre l’assurance inclusive. Nous pensons que ça pourra réduire un peu la distance entre les assureurs et les assurés et permettre d’atteindre le maximum de personnes au sein des populations.
Nous avons beaucoup échangé́ aussi sur la nécessité de faire une révolution mentale, pour que les assureurs, qui sont habitués à travailler dans un certain formalisme, lèvent un peu le pied, qu'ils réfléchissent autrement pour trouver des produits plus adaptés à nos populations.
En tant que représentant de la faitière des sociétés d'assurance du Burkina, je sors très satisfait de cette assemblée générale, car notre pays est déjà engagé en matière d'assurance inclusive. Nous avons une de nos sociétés membres, Yelen Assurance, qui fait de la micro-assurance et est d’ailleurs la première compagnie d’assurance de la zone CIMA ; nous sommes aussi satisfaits de voir que notre compagnie nationale de réassurance, FASO Réassurance, qui vient d'être créée en décembre 2024 a été agréée comme membre à part entière de la FANAF, ce qui lui permettra d'être en connexion avec tous les autres assureurs du continent. »
Djénèba Dao, Directrices des assurances à la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique : « Cette 49e AG de la FANAF a été une école pour nous au regard des panels qui l'ont ponctuée »
« Cette 49e assemblée générale annuelle est un rendez-vous pour tous les acteurs de l'assurance et de la finance, désireux de voir les industries améliorer leurs positions au cœur du développement économique et social de l'Afrique, en identifiant les meilleurs leviers de croissance et d'innovation.
Au terme de cette assemblée générale annuelle, je retiens que la FANAF a réussi le défi de la mobilisation. Elle compte à ce jour plus de 200 sociétés d'assurance et de réassurance, et cette session a enregistré plus de 1500 participants.
On remarque également que la FANAF suscite un réel engouement, au regard de la diversité des acteurs et du nombre de participants. Elle n'a pas réuni seulement des acteurs du secteur de l'assurance, d'autres secteurs se sont intéressés à cette 49ème Assemblée de la FANAF.
Cette rencontre a été une école pour nous, au vu des panels qui l’ont ponctuée. La qualité des thèmes développés et des intervenants, nous a permis de beaucoup apprendre au cours de cette session. Cette 49e AG nous a offert également des opportunités d'affaires et d’échange sur les défis actuels du secteur des assurances en Afrique et particulièrement sur notre pays. Nous avons également saisi cette opportunité de rencontres avec les autres directeurs des assurances, surtout des pays de l'AES, pour échanger sur nos projets communs dans le domaine de l'assurance. Notre participation à ce rendez-vous annuel de l’assurance était plus que nécessaire.
Aussi, nous ne sommes pas restés indifférente à la restitution de l’étude portant sur la situation des femmes dans le milieu de l'assurance en zone FANAF. C'est dire que la FANAF fait de la place de la femme dans le secteur des assurances une préoccupation.
Cela rassure que le concept de la parité homme-femme dans les domaines de l'assurance est un défi qui sera relevé par la FANAF. C'est de bonne guerre, car nous avons des femmes très compétentes qui ont besoin d'espace pour s'affirmer, qui peuvent vraiment s'illustrer positivement à travers des résultats probants dans le secteur des assurances. »
Haidaraï Rabo, Directeur général de Coris Assurances Burkina : « Mon attention a été particulièrement portée sur l’inclusion financière et l’intelligence artificielle »
« Nous sommes très satisfaits de ce que cette 49e Assemblée générale de la FANAF a tenu ses promesses. Les assises ont été organisées autour du thème central : « quels leviers pour un développement inclusif et durable de l’assurance en Afrique ». C’est une activité qui a réuni tous les acteurs directs (assureurs et réassureurs, conseils, courtiers) de l’écosystème du secteur des assurances mais aussi des acteurs indirects, qui interviennent de manière périphérique au secteur que sont les fournisseurs de solutions technologiques, les experts pour la souscription des risques, l’évaluation des risques et l’administration des risques.
Cette rencontre a été une occasion de connexion entre professionnels, de réseautage très fructueux. Contrairement à la participation habituelle de tout au plus 1000 personnes, cette année nous avons eu 1500 participants, avec des interventions de haute facture sur des thématiques cruciales, des sujets d’intérêts, des contributions très enrichissantes, des partages d’expériences très nourrissants pour l’ensemble des acteurs.
Mon attention a été particulièrement portée sur deux sous-thèmes. Le 1er sujet est celui de l’inclusion financière. L’assureur, par définition, est un fournisseur de résilience. Il a un rôle social à ce niveau. Il doit apporter des solutions pour aider les personnes, les entreprises, les Etats, toute organisation preneuse de risques afin qu’ils puissent faire face aux aléas majeurs auxquels ils sont confrontées dans leurs vies ou dans leurs activités. Nous avons apprécié toutes les belles propositions, toutes les idées qui ont été échangées entre les acteurs tendant à trouver de nouvelles niches pour davantage aider les personnes et les organisations à mieux prendre les risques auxquels ils sont exposés et donc à mieux se porter dans leurs activités principales.
Le 2e point qui a retenu notre attention est un thème d’actualité, celui de l’Intelligence Artificielle (IA). Il s’est agi d’échanger pour voir la contribution de l’IA, ainsi que de toutes les technologies affiliées, au développement de l’assurance. En quoi cette IA peut permettre aux assureurs de mieux accompagner les clients, de mieux les aider à gérer leurs risques et également aider nos Etats à mieux assurer la prise en charge de la résilience des populations en général. La question de l’IA a permis de discuter sur les meilleures dispositions que nous devons prendre pour, non seulement tirer profit de toutes les facilités qu’offre cette nouvelle technologie, mais également nous prémunir en même temps contre les risques de déviation, de perte de contrôle liées à l’usage de cette technologie.
Notre attention a aussi été portée sur le brassage entre plusieurs juridictions d’assurance. Il y a eu la question de l’assurance islamique, qui est une forme de gestion de l’assurance, consistant à intégrer des données plus prononcées en termes de solidarité et qui implique les assurés eux-mêmes dans la gestion. Beaucoup d’acteurs sont intéressés par cette manière de gérer les assurances. L’assurance islamique n’est pas une assurance musulmane, ou une assurance adressée aux musulmans. Elle est adressée à toute personne ou toute entreprise souhaitant adopter ce mode de gestion de risques plus inclusif, solidaire et plus en phase avec ses souhaits et aspirations, quelle que soit la confession, l’origine, la nationalité. L’assurance islamique a été vue comme un levier majeur, très intéressant pour augmenter l’inclusion financière des populations et entreprises, en ce sens que les valeurs promues par ce modèle d’assurance intègrent davantage des populations ou des assurables qui se sont auto exclues du modèle classique de l’assurance. Des technologies sont proposées pour faciliter la distribution, la gestion et la diffusion de l’assurance islamique, à travers de nouveaux produits qui répondent parfaitement aux besoins des populations. »
Hassane Lagnono Lamizana, Président de l’Association professionnelle des Courtiers d’assurance du Burkina (APCAB) : « Ce genre de rencontre permet de toujours voir ce qui se passe sur d'autres marchés… »
« C'est un bilan très positif. Nous avons eu beaucoup de débats instructifs, des des panels de haut niveau, animés par les personnalités du marché. Nous avons également participé nous-mêmes, en tant que représentants de la Fédération Interafricaine des Assureurs Conseils (FIAC), et avec M. Fadel Niang, du Sénégal, à la table ronde entre la FIAC et la FANAF, dont le thème portait sur le rôle de la digitalisation dans la distribution. Celaa nous a permis d'avoir des discussions entre assureurs et courtiers, sur le rôle de la digitalisation.
Cette table ronde a permis de prendre des engagements pour la conduite future de notre profession, surtout à l'ère actuelle de l'intelligence artificielle qui commence à s'imposer de plus en plus à tous les secteurs de notre économie. Il a aussi été question d'inclusion, de quels leviers actionner pour plus d'inclusion en matière d'assurance en Afrique et le courtier est un acteur incontournable.
Nous avons évoqué également l'utilisation des nouvelles technologies. Aujourd'hui, l'intelligence artificielle et la digitalisation permettent d'atteindre le plus grand nombre de personnes, souvent des personnes qui sont exclues du système classique. Le rôle de la micro-assurance a été évoqué pour voir dans quelle mesure elle peut permettre de donner une couverture à un plus grand nombre de nos populations.
Tous les acteurs ont été appelés à jouer chacun sa partition. On parle beaucoup plus aujourd'hui d'un changement de comportement, de mentalité, car la digitalisation va nous amener forcément à changer nos habitudes de consommation. Les assurances ne doivent pas être à marge de la digitalisation. Elle doit être prise en compte sérieusement, surtout au niveau des courtiers. Nous devons réfléchir sur les stratégies et les outils à mettre en place pour y faire face et jouer réellement notre rôle d'assureur conseil.
Le changement de comportement dans l'approche vis-à-vis de l'assuré a aussi été souligné. Dans nos contextes, tout le monde n'est pas instruit et des appréhensions subsistent vis-à-vis de l'assurance. L'approche vers l'assuré pour l'amener à avoir confiance à l'assurance fait partie des leviers de changement de comportement. Il a aussi été question de la reconnaissance des signatures électroniques. Dans certains pays, la signature électronique pose problème, alors que le contrat d'assurance implique forcément des signatures entre les acteurs. La réflexion est donc menée pour avoir des signatures électroniques certifiées, mais aussi de pouvoir traduire l'assurance dans nos langues pour mieux l’expliquer aux populations. Même si la personne ne sait pas lire et écrire, au moins qu’elle puisse, à travers la téléphonie mobile, avoir l'information juste et savoir à quoi elle s'engage. Le mindset aujourd'hui est beaucoup plus demandé et les stratégies innovantes qu'il faut pour pouvoir atteindre l'inclusion et permettre à tout le monde d'avoir un contrat d'assurance en fonction des activités qu'il mène, de sa bourse et du lieu où il se trouve. Ce genre de rencontre permet de toujours voir ce qui se passe sur d'autres marchés et donne l'occasion d’avoir les bonnes pratiques. La FIAC a eu à tenir trois réunions en marge de la 49e AG De la FANAF. Une du Bureau de la FIAC, une avec l'APCAR du marché́ camerounais pour parler des préparatifs de la 16ele AG de la FIAC. Et enfin une réunion avec tous les courtiers présents à la FANAF. »
Osée Gaëtan Quenum, administrateur directeur général de Raynal Assurance au Burkina Faso : « Cette session de la FANAF nous a une fois de plus montré le chemin »
« J'ai trouvé le thème pertinent. Quand on regarde le taux de pénétration de l'assurance au Burkina Faso, en Afrique, on se rend compte qu'on a du chemin. Nous avons un taux de pénétration très faible qui milite à ce que nous trouvions des solutions pour rendre l'assurance inclusive. Mais aussi pour un développement qui soit durable, qui, en accompagnant l'homme et les institutions, permette le développement même de nos pays et de notre continent. Ce thème vient à propos dans la mesure où je dirige une entreprise qui a pour vision d'être à la pointe de l'innovation à travers son agilité.
Raynal assurance est définie et est perçue par de nombreuses personnes, partenaires, clients et même personnes ne s'intéressant pas spécifiquement aux questions d'assurance, comme une entreprise agile, capable d'innover, de comprendre les besoins et de concevoir les produits qu'il faut pour apporter une réponse.
J'ai bien appréciée la conférence inaugurale par Monsieur Tidiane Thiam et Monsieur Richard Lowe. Les communications qui ont suivi ont également su mettre en avant le déficit de protection qu'il y a en Afrique. Beaucoup de défis existent pour les compagnies d'assurance et tous les acteurs du secteur, car nos populations ne sont pas bien couvertes. Si l'assurance ne répond pas à des besoins, elle ne peut pas être attractive, susciter l'intérêt de nos populations.
La moyenne de nos populations ne sont pas nantis, mais elles sont exposése à tellement de risques qui peuvent leur faire perdre le minimum qu'ils ont, de sorte qu'il n'est pas normal que l'assureur assiste impuissant à ce déficit de protection. Ce déficit est une opportunité pour les assureurs, car y a de la marge, beaucoup de choses à faire, mais en même temps, c'est le signe d'une méfiance.
Les communicateurs ont su attirer l'attention sur les défis et les opportunités à tirer de cette situation de déficit de protection.
Cela dit, il y a la nécessité de voir comment l'assurance contribue à rendre le développement durable de nos économies. C'est l'assurance qui peut équilibrer. Le développement des pays avancés, s'est basé sur la protection des investissements et des hommes.
Sans cette protection, sans cette garantie que l'assurance apporte, personne n'investirait. Cela a bien été rappelé et j'ai bien aimé la manière dont les choses ont été présentées. Comment créer l'intérêt de nos populations ? C'est là où la question de l'innovation s'invite, dans la mesure où l'assurance existe depuis de nombreuses années, mais beaucoup de populations n'ont pas entendu parler de l'assurance ; beaucoup en ont entendu parler, mais elles sont peut-être méfiantes. Cela signifie que les produits classiques, les produits traditionnels, n'ont pas pu rassurer, apporter des réponses pertinentes qui rassurent. Nous sommes donc obligés de procéder à une innovation process, innovation produit, innovation service, pour pouvoir créer de l'intérêt. Ce n'est pas en criant chaque matin « assurance, assurance, assurance, assurance », qu'on va créer l'intérêt de nos populations pour la question de l'assurance, mais en inventant des produits adaptés à leurs besoins. Notre gestion de la politique de souscription, des sinistres mérite d'être revu pour être sûr que nos populations ne sont pas exposées à de la lassitude par rapport à notre manière de faire.
L'innovation peut apporter de l'inclusivité, concerner par exemple l'habitation. Aujourd'hui au Burkina Faso quand on parle d'assurance habitation, nos populations ont souvent l'impression que c'est celui qui construit et vit chez lui, qui doit créer l'assurance pour son habitation. Mais celui qui est en location a peut-être plus besoin de l'assurance habitation qu'un propriétaire de maison. Si de par sa faute cette maison venait à brûler, il doit au bailleur sa maison.
Les autorités publiques auraient pu en faire même une obligation d'assurance dans la mesure où un locataire imprudent peut créer un vrai problème à son bailleur, si par imprudence il brûlait la maison du bailleur et qu'il demeure insolvable.
Il en va de la même manière pour l'assurance des moyens de locomotion, qui peuvent causer des dommages aux tiers et qu’il faut dédommager. L'assurance n'est pas une question des personnes riches, qui possèdent d'immenses biens. C'est plutôt celui qui est dans la précarité, qui a besoin d'une assurance pour suppléer son déficit de moyens.
Les assureurs doivent voir comment simplifier les produits, innover sur leur dénomination, sur leur contenu, pour mettre des choses qui parlent aux gens de façon positive, pour couvrir justement des choses négatives et plus dures, qui créent plus de craintes. Cette inclusion passe par de l'innovation, et cela a été rappelé d'une manière ou d'une autre, afin que les assureurs se mettent à l’œuvre. Cela rejoint un peu les conclusions des états généraux de l'assurance au Burkina, où nous avions parlé par exemple de l'assurance agricole, de l'assurance des violences politiques qui sont un besoin concret de nos populations.
Cette 49e Assemblée Générale de la FANAF nous a permis rappelé le nécessaire retour à plus de simplicité, pour pouvoir rendre l'assurance inclusive et durable, afin qu'elle puisse accompagner le développement de nos économies, de nos pays. Je suis très satisfait de son déroulement. Et j'espère que nos compagnies, nos fédérations au plan national, vont voir comment mettre en place des commissions, ou en tout cas des équipes techniques et commerciales, pour travailler à une amélioration de notre offre de services, dans la simplicité et dans l'attractivité, afin de créer cette inclusion que nous appelons de tous nos vœux.
Mais si nous p continuons de porter nos costumes, à être parfois inaccessibles, à sortir un jargon que les gens ne comprennent pas, nous nous contenterons des assurances obligatoires et après, nous n'aurons dans nos poches que ceux qui, malgré la complexité des choses, arrivent encore à s'intéresser à l'assurance. Il y a un travail de démystification qu'il nous faut faire. Et cette session de la FANAF nous a une fois de plus montré le chemin.
Au-delà de toutes ces conférences, il y a eu beaucoup de rencontres et nous en avons profité pour rencontrer des partenaires avec lesquels nous pouvons diversifier l'offre, la rendre technique, la rendre simple et la rendre attractive, des partenaires avec lesquels nous avons travaillé sur des produits innovants qui peuvent nous aider, justement, à arriver dans le sens de cette inclusion. »
Marie-Agnès Sanon, Directrice générale de Faso Réassurances : « J'ai pu faire des rencontres et je suis revenue boostée »
« La raison de notre participation à cette 49e Assemblée générale de la FANAF était de rencontrer les réassureurs et les courtiers de réassurance qui peuvent contribuer à renforcer nos capacités. Nous en avons besoin en termes de rétrocession, compte tenu des risques que nous prenons. Nous avons été impressionnés par le nombre de 1500 participants qui se sont déplacés pour cette rencontre de Marrakech. Ce ne sont pas seulement les gens du métier, de la profession qui participent à l’AG de la FANAF. Il y a d'autres métiers qui s'intéressent de plus en plus à la FANAF, notamment, ceux qui vendent les logiciels informatiques, les logiciels métiers dont nous avons besoin pour notre travail quotidien, ceux qui font des placements. Il y avait aussi beaucoup de sociétés financières, comme les métiers annexes, les experts sinistres…
J'ai rencontré deux sociétés qui sont spécialisées dans les pertes d'exploitation. Le visage de la FANAF change donc, elle ne s'adresse pas seulement aux gens du métier, mais à un ensemble de personnes, de sociétés qui ont des intérêts proches de la FANAF. J'ai vu aussi des écoles de formation en assurance qui proposent de bonnes formations et cela me donne l'occasion aussi d'interpeller un peu nos pays quant à la formation au rabais des écoles privées en matière d'assurance. J'ai pu faire des rencontrer et je suis revenue boostée. Il y a beaucoup de gens qui nous font la cour, mais nous gardons la tête froide, car qu'on ne veut pas trop s'impliquer avec les courtiers à cette étape de notre existence.
Le thème de cette assemblée générale, axé sur l’inclusion financière que l'assurance peut apporter aux différents marchés, est très important. On en a discuté dans le passé, mais la problématique devient de plus en plus présente dans notre quotidien. Quelque chose doit être fait pour l'inclusion en matière d’assurance, surtout au profit des petits producteurs, des secteurs informels, notamment au Burkina Faso où le chef de l'État a à cœur le développement agricole. Nous devrions pouvoir aider les petits producteurs à avoir de véritables packages pour pouvoir renouveler leur patrimoine en cas de grande sécheresse ou de pluviométrie trop abondante.
Un autre point qui a retenu mon attention est le genre, le rôle que les femmes pourraient jouer aussi dans le domaine de l'assurance. On ne veut pas de parité béate, mais on voudrait que les femmes soient soutenues pour accéder aux postes de responsabilité.
Il y a certaines compagnies d'assurance qui y travaillent déjà, on a vu l'exemple de NSIA. Des femmes compétentes, il y en a beaucoup, on doit juste leur faire de l'espace, car souvent elles manquent d'assurance, même pour prendre la parole en public, alors qu'elles ne sont pas moins compétentes. Je suis un exemple de quelqu'un qui n'aime pas trop m'exprimer en public, je suis souvent très anxieuse pour faire passer mes idées. Il y a beaucoup de femmes compétentes, capables, qu'on doit repérer dans les compagnies et les encourager à aller de l’avant. »
Propos recueillis
Par la Rédaction
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