Selon le rapport 2024 la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) sur les conditions de banque dans l’UEMOA, 18,2% du volume des crédits distribués par les banques aux personnes physiques étaient destinés aux femmes contre 81,8% pour les hommes. Il ressort également que le taux d’intérêt appliqué aux crédits octroyés aux femmes était moins élevé que celui des crédits octroyés aux hommes ; et le secteur bancaire burkinabè est le premier de la zone UEMOA à appliquer le taux d’intérêt le plus bas aux crédits à l’endroit des femmes en 2024.
Il est une constante que malgré leur dynamisme et leur forte présence dans le secteurs informel, agricole et de la transformation, les femmes accèdent difficilement au crédit pour diverses raisons : manque de garantie, activités économiques peu valorisées, non accès à la propriété foncière, poids des pesanteurs socioculturelles, etc. Cette réalité dans les pays de l’UEMOA a encore été confirmé par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Source : BCEAO
En effet, selon son rapport 2024 sur les conditions de banque dans l'UEMOA, le volume de crédits mis en place par le secteur bancaire de cet espace, composé de 135 banques et 25 établissements financiers, s’est établi à 21 558,2 milliards en 2024, contre 19 889,1 milliards en 2023, soit une hausse de 8,4%. 88% de ce volume de crédits sont allées aux personnes morales contre 12% aux personnes physiques.
18,2% des crédits pour les femmes
Selon la BCEAO, en 2024, les femmes n’ont bénéficié que de 18,2% du volume des crédits distribués par les banques aux personnes physiques, contre 81,8% pour les hommes. En 2023, cette part de crédits aux femmes était de 18,3% contre 81,7% pour les hommes. La bonne nouvelle pour les femmes est qu’au cours de l’année écoulée, elles avaient un coût de crédit moins élevé, comparé au coût du crédit accordé aux hommes.
Evolution des taux débiteurs moyens suivant le genre dans l’UEMOA (en %)
Source : BCEAO
En effet, le taux débiteur moyen ou le taux d’intérêt appliqué aux crédits bancaires octroyés aux femmes de la zone UEMOA était de 7,97% contre 8,26% pour les hommes. Il faut cependant noter que le taux d’intérêt a plus baissé chez les hommes, en passant de 8,33% en 2023 à 8,26% en 2024, soit un recul de 7 points de base (pdb); tandis celui des femmes est passé de 8,01% à 7,97% sur la même période, soit une baisse de 4 pdb.
7,75% de taux d’intérêt pour les femmes burkinabè
Sur les huit Etats membres de l’UEMOA, le Burkina Faso est le premier pays où le taux d’intérêt appliqué aux crédits octroyés aux femmes par le secteur bancaire était le moins élevé en 2024. En effet, pour les femmes, les banques burkinabè ont appliqué un taux débiteur moyen de 7,75%. Elles sont par le secteurs bancaires du Bénin (8,13%), du Togo (8,14%), du Mali (8,25%). Pour les pays où le coût du crédit a été plus cher pour les femmes, le Niger vient en tête, avec un taux t’intérêt de 9,04%. Il est suivi par la Côte d’Ivoire (8,71%), le Sénégal (8,49%) et la Guinée Bissau (8,46%).
Evolution de la structure des crédits selon le genre dans l’UEMOA (en %)
Source : BCEAO
Mais, pour ce qui est de la baisse des taux débiteurs moyens des concours octroyés aux femmes, la Côte d’Ivoire se classe au premier rang, avec un taux d’intérêt qui est passé de 8,75% en 2023 à 8,71% en 2024, soit une baisse de 4 pdb. Il est secondé par le Bénin avec une baisse de 3 pdb et le Sénégal qui a enregistré une baisse de 2 pdb. « Par contre, une hausse desdits taux est notée au Mali (+8 pdb), en Guinée-Bissau (+6 pdb), au Togo (+5 pdb), au Niger (+4 pdb) et au Burkina (+2 pdb) », souligne la BCEAO.
La Rédaction
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