Le PDG de l’agence de notation financière, Bloomfield Investment Corporation, Stanislas Zézé, a animé une conférence sur le thème : « Comment entreprendre et réussir ? », le samedi 26 octobre 2024 à Ouagadougou au profit d’une centaine environ d’entrepreneurs qui n’ont pas voulu se faire conter ce rendez-vous avec « l’homme aux chaussettes rouges ».
Célèbre dans les milieux d’affaires en Afrique pour ses conseils très avisés en matière entrepreneuriale, le PDG de l’agence de notation financière, Bloomberg Investment Corporation, a animé, à Ouagadougou le samedi 26 octobre 2024, une conférence sur le thème « Comment entreprendre et réussir ? ».
Pendant plus de deux heures de temps, celui qui se fait appeler « l’homme aux chaussettes rouges » a distillé ses conseils à un auditoire conquis. Son objectif étant d’ancrer dans l’esprit des jeunes africains la volonté d’entreprendre et la rage de réussir par soi-même. Car, dira-t-il, ce n’est pas opportun de s’asseoir pour tout attendre de l’Etat. Il revient à chacun de se donner les moyens de réussir, le rôle de l’appareil étatique étant de créer les conditions pour un bon climat d’affaires.
A écouter le PDG de Bloomfield, l’une des clés du succès réside dans la volonté de l’entrepreneur et dans la stratégie qu’il met en place. En cela, l’homme d’affaires ivoirien suggère de connaître l’intérêt de son public cible en saisissant la psychologie de l’environnement dans lequel il entend évoluer.
Cette connaissance lui permettra de réussir son personal branding et son corporate branding. Bloomberg Investment Corporation, son agence de notation, a été mise sur pied à travers cette stratégie et aujourd’hui, l’entreprise s’est imposée « alors que ses chances de succès étaient de 0% au départ », a-t-il confié. En termes de corporate branding, l’entrepreneur fera remarquer l’importance qu’il faut accorder au nom de son entreprise, en le faisant simple et attractif.
« Le nom que vous choisissez pour votre entreprise est très important. Il a un impact psychologique sur votre interlocuteur. Lorsque l’interlocuteur doit se débattre pour comprendre votre acronyme, cela ne l’intéresse plus », a soutenu M. Zézé.
Ensuite, parlant du financement des projets, l’ancien cadre de la Banque mondiale et de la Banque Africaine de Développement (BAD)a suggéré aux entrepreneurs de s’adresser davantage aux fonds d’investissement plutôt qu’aux banques. L’avantage comparatif étant nettement mieux du point de vue de l’apport des fonds d’investissement.
« Les fonds d’investissement apportent leur argent, leurs carnets d’adresse, leurs compétences en matière de networking… alors que les banques n’accordent que du crédit. Les crédits sont dangereux pour les débutants, il faut savoir emprunter », a-t-il conseillé.
Disposé à accompagner les jeunes entrepreneur
Il a aussi insisté sur l’importance pour tout entrepreneur de se définir un code de valeurs et s’en imposer le respect. Cela renforce sa crédibilité auprès des partenaires, a soutenu le conférencier.
A la suite de son exposé introductif qui a duré une quinzaine de minutes, Stanislas Zézé s’est prêté aux questions de son auditoire. Une phase qui a permis de mesurer toute l’admiration que lui portent ce public composé en majorité de jeunes entrepreneurs, dont certains ont déclaré arboré fièrement des chaussettes rouges, la marque identitaire de Stanislas Zézé dont le livre autobiographique est intitulé « l’homme aux chaussettes rouges ».
A bâtons rompus, l’entrepreneur à succès a ainsi formulé conseils et encouragements à son public sur des sujets variés en lien avec la création et le développement de son entreprise. Il lui répètera, entre autres, que « l’entrepreneuriat n’est pas une activité secondaire qu’on peut exercer à temps partiel à côté d’une profession salariée. Il faut avoir le courage de s’y mettre à fond, démissionner de son emploi pour s’y consacrer s’il le faut ».
Quels sont les pièges à éviter lorsqu’on discute avec un investisseur ? Comment fixer son salaire dans sa propre entreprise ? Comment bien structurer son entreprise ? Comment faire face à la saturation de son domaine d’entrepreneuriat ? Autant de questions auxquelles Stanislas Zézé a donné des réponses, selon sa conviction que l’essentiel de l’entreprenariat réside dans la stratégie et dans la confiance en ses capacités.
Au-delà des conseils, l’homme d’affaires s’est montré disposé à accompagner les entrepreneurs qui le désirent dans le déploiement de leurs stratégies ou sur des questions spécifiques. La conférence s’est prolongée dans la soirée autour d’un cocktail auquel se sont joints des personnalités du monde des affaires dont le président du Conseil national du patronat burkinabè, Idrissa Nassa.
Mamadou OUATTARA