Le directeur général de la Société nationale burkinabè d’hydrocarbure (SONABHY), Aimé Wendpanga Nongkouni a prévenu les transporteurs que le gouvernement pourrait procéder à la réquisition de camions citernes si les chauffeurs et transporteurs persistent dans leur résistance à effectuer le dépotage au compteur, une attitude préjudiciable à la sécurité et à l’intégrité de l’approvisionnement des populations en hydrocarbures.
La Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY) enregistre chaque année des pertes de l’ordre de 17 milliards F CFA, du fait des prélèvements frauduleux et autres pertes favorisés par le dépotage manuel des camions citernes.
Résolu à ne plus tolérer ces pratiques néfastes et obsolètes, aussi bien pour l’économie nationale que pour la sécurité des installations de la nationale des hydrocarbures et des populations riveraines, le directeur général de la SONABHY, Aimé Wendpanga Nongkouni prévient les récalcitrants que le gouvernement ne faiblira ; mieux, il fera usage des moyens légaux en sa possession pour respecter la mesure du dépotage au compteur. En effet, cette fermeté, le premier responsable de la société d’Etat l’a rappelé sur le plateau du journal télévisé de la RTB le jeudi 20 février 2025, où il est revenu sur la question.
« Depuis des années, la SONABHY fait face à une réticence des transporteurs et des chauffeurs qui refusent de passer au dépotage au compteur malgré l’amélioration des installations et la certification des équipements par des structures reconnues comme l’ABNORM et le BUMIGEB », a-t-il déploré, précisant que le dépotage manuel favorise la manipulation et des vols de carburant causant des pertes énormes à l’Etat qui sont évaluées à 17 milliards chaque année.
« C’est un chiffre énorme qui affecte notre capacité d’assurer le ravitaillement optimal de notre pays », a poursuivi le M. Nongkouni.
L’incendie survenu le 8 février dernier au dépôt de Bingo, a-t-il souligné, rappelle à quel point la sécurité dans la manipulation des hydrocarbures est essentielle. Le dépotage au compteur, en plus d’être un gage de transparence, réduit considérablement les risques liés à la manipulation hasardeuse.

« Avec le système manuel, il y a plus d’exposition aux vapeurs inflammables et plus d’opérations à risque. Nous ne pouvons donc plus nous permettre de continuer avec des méthodes dépassées, alors que nous avons investi des milliards sur des infrastructures modernes conformes aux exigences internationales », a-t-il précisé; tout en assurant que la SONABHY met tout en œuvre pour assurer un approvisionnement régulier en carburant et dans les conditions optimales de sécurité et de transparence.
Pour amener les différents acteurs à adopter les méthodes modernes de chargement et déchargement des camions citernes, en l’occurrence le dépotage au compteur, les autorités ont d’abord privilégié le dialogue et fait de la sensibilisation en expliquant les avantages de cette technique.
« Si malgré cela, certains transporteurs persistent, le gouvernement a clairement indiqué qu’il pourrait réquisitionner les camions citernes afin de garantir l’approvisionnement du pays. Nous ne souhaitons pas en arriver là, mais nous devons garantir que le carburant parvienne aux consommateurs sans perturbation », a martelé le patron de la SONABHY.
Il a par ailleurs fait savoir qu’après avoir laissé un temps d’adaptation, l’entreprise publique n’entendent pas compromettre la sécurité et l’intégrité de la chaîne d’approvisionnement du pays en hydrocarbures.
« Notre priorité est d’assurer la disponibilité de produits pétroliers pour l’ensemble des consommateurs dans les conditions sures et conformes aux exigences de sécurité et aux instructions du gouvernement », a-t-il renchéri. En tout état de cause, il a appelé l’ensemble des acteurs concernés à la responsabilité et au respect des normes, car c’est l’intérêt national qui est en jeu.
Synthèse de Mouni N’GOLO