Investissements directs étrangers : les Burkinabè ont investi 43,5 milliards F CFA en Côte d’Ivoire en 2023

Au cours de l’année 2023, les opérations d’investissements directs étrangers (IDE) au Burkina Faso ont enregistré des entrées nettes de ressources financières de 39 milliards F CFA, contre 403,1 milliards F CFA en 2022. Il ressort que les Îles Caïmans, avec 69,4 milliards F CFA d’entrées de capitaux sous forme de fonds propres, est le premier investisseur direct étranger au pays des Hommes intègres en 2023 ; tandis que la France, avec 49,2 milliards F CFA de sorties de capitaux au titre des IDE en fonds propres, est le pays qui a le plus désinvesti au Burkina au cours de la même année.
La cartographie des investissement directs étrangers (IDE) au Burkina Faso a connu une évolution en 2023, selon les données du rapport annuel 2023 de la balance des paiements et la position extérieure globale du Burkina Faso de la Direction nationale de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). En effet, avec 69,4 milliards F CFA d’entrées de capitaux sous forme de fonds propres, les Îles Caïmans est le pays ayant plus réalisé d’IDE au Burkina Faso au cours de l’année 2023. Il est suivi par la Russie, avec au compteur 59,2 milliards F CFA, soit une hausse de 1,3 milliards F CFA en 2022.
Le Maroc, avec 25,3 milliards F CFA d’entrées de capitaux sous forme de fonds propres, est le troisième pays ayant réalisé plus d’investissements directs étrangers au pays des Hommes intègres ; alors qu’il avait réalisé des sorties de 6,3 milliards F CFA en 2022. Avec des IDE au Burkina Faso à hauteur de 14,1 milliards F CFA, la quatrième place revient à la Côte d’Ivoire. Il faut souligner que les IDE de ce pays au Burkina Faso a connu une baisse par rapport à 2022 où ils s’étaient établis à 16,4 milliards F CFA.
La France, un désinvestissement de 49,2 milliards F CFA en 2023
Pour ce qui est des pays ayant désinvesti au Burkina Faso en 2023, c’est-à-dire ayant réalisé des sorties de capitaux au titre des IDE en fonds propres ou en engagement, la France vient en tête avec un niveau de désinvestissement de 49,2 milliards F CFA, alors qu’elle y avait réalisé des entrées de capitaux au titre des IDE à 143,9 milliards F CFA en 2022.

Le compte financier du Burkina Faso en 2023 (en milliards F CFA).
Source : BCEAO
Elle est suivie par le Canada qui a réalisé 44,6 milliards F CFA de sorties de capitaux au titre des IDE en fonds propres, contre des sorties de 16,2 milliards F CFA en 2022 ; le Togo avec 43 milliards F CFA après des entrées de 0,7 milliard en 2022 ; et l’Île Maurice qui a enregistré 36,4 milliards F CFA de sortie de capitaux, après des entrées de 16,4 milliards F CFA en 2022.
« Ces sorties font suite à la fermeture des entreprises comme CFAO technologie et Fadoul BTP ainsi que le désinvestissement par sortie du capital de certaines sociétés minières, notamment SEMAFO BOUNGOU et NORDGOLD SAMTENGA », explique la BCEAO.
Avantages des investissements directs étrangers
Les investissements directs étrangers (IDE) constituent des ressources stables dans la mesure où les investisseurs manifestent une intention de s'installer durablement dans le pays d'accueil et de participer à la gestion des entreprises dans lesquelles ils investissent. En outre, les IDE ne sont pas générateurs de remboursements futurs déterminés à l'avance comme c'est le cas pour l'emprunt. Les sorties qui pourraient résulter des IDE sont les paiements de dividendes qui sont normalement assujettis aux performances de l'entreprise d'investissement. Au demeurant, il est courant qu'une partie des bénéfices soit réinvestie. Enfin, les IDE peuvent également favoriser le transfert de technologies entre les pays avancés où résident en général les sociétés mères et les pays en développement bénéficiant des investissements. Ces avantages confèrent aux IDE, comparativement aux autres formes de financement, tels que l'endettement ou les investissements de portefeuille, un impact positif plus significatif et durable sur le développement de l'activité économique, ainsi que sur la stabilité financière surtout pour un pays comme le Burkina Faso.
Selon les secteurs d’activité, des sorties de capitaux ont concerné le domaine minier à hauteur de 41,6 milliards F CFA, contre des entrées de 280,8 milliards F CFA en 2022 pour ledit secteur, le secteur de la communication pour 3,7 milliards de sortie après des entrées de 2,4 milliards en 2022 et celui de l’intermédiation financière qui a affiché 2 milliards F CFA de sortie contre des entrées de 19,7 milliards F CFA en 2022.
S’agissant des secteurs ayant enregistré des entrées d’IDE, on a l’industrie manufacturière avec des entrées de capitaux à hauteur de 8,4 milliards F CFA en 2023, après des sorties de 24,6 milliards F CFA en 2022.
Les Burkinabè ont investi 43,5 milliards F CFA en Côte d’Ivoire en 2023
« Elle est suivie du secteur du commerce qui a enregistré des entrées de 16,3 milliards, contre des sorties de 1,7 milliard en 2022 et du secteur du transport qui a bénéficié d’entrées de ressources financières de 2,3 milliards, aucun flux n’avait été enregistré en 2022 », ajoute le rapport de la banque centrale. En somme, « les flux d’IDE entrant en 2023 se sont établis à 66,4 milliards, constitués de 88,8 milliards mobilisés sous forme d’instruments de dette qui ont contrebalancé la diminution des fonds propres de 22,4 milliards ».
S’agissant des IDE sortant, c’est-à-dire ceux réalisés à l’étranger par des burkinabè, la Côte d’Ivoire est le premier pays où les résidents du Burkina ont le plus investi en 2023. En effet, les investissements en fonds propres réalisés par les résidents du Burkina en direction de ce pays voisin en 2023 sont évalués à 43,5 milliards F CFA, alors ils étaient de 7,7 milliards F CFA en 2022, soit une augmentation de 35,8 milliards F CFA, représentant un taux de progression de 564,9%.

Tableau 2 : Flux d’IDE (2022-2023) au Burkina Faso par secteur d’activité (en milliards de FCFA).
Source : BCEAO
Après avoir enregistré 19,6 milliards F CFA d’IDE effectué par des Burkinabè, la Guinée est le deuxième pays où les hommes d’affaires Burkinabè ont le plus investi en 2023. Le Mali, avec 1,4 milliard F CFA d’IDE venant du Burkina Faso, ferme le podium. Il convient de noter qu’une année auparavant, le Mali et la Guinée n’avaient enregistré aucun flux d’IDE venant des Burkinabè.
Avec une position nette débitrice du Burkina Faso en investissements directs étrangers qui a atteint 2.331,8 milliards F CFA à fin 2023, après une position nette débitrice de 2.292,7 milliards F CFA en 2022, les IDE constituent le second poste pourvoyeur de devise de la position extérieure du pays.
La Rédaction