Intégration régionale dans l’espace AES : les experts se penchent sur des solutions concrètes et des échéanciers clairs

Les experts des secteurs du commerce, de l’industrie et les représentants du secteur privé du Burkina Faso, du Mali et du Niger sont en conclave à Ouagadougou les 8 et 9 avril 2025. Au cours de ces deux jours, ils vont se pencher sur les instruments d’opérationnalisation de l’intégration économique et commerciale de l’espace de la Confédération de l’Alliance Etats du Sahel (AES). Les résultats de leurs réflexions seront soumis aux ministres en charges du commerce et de l’industrie des trois pays qui tiendront leur deuxième réunion le 10 avril prochain dans la capitale burkinabè.
Au-delà du défi sécuritaire qu’ils ont en partage et pour lequel ils coopèrent, les trois pays de la Confédération de l’Alliance Etats du Sahel (AES), à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, sont engagés à créer une zone d’intégration économique. Sous l’impulsion de la volonté des chefs d’Etat burkinabè, le Capitaine Ibrahim Traoré, malien, le Général d’Armée Assimi Goïta et nigérien, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, d’allier développement et lutte contre le terrorisme, les trois pays travaillent depuis la signature du Traité instituant la Confédération de l’AES, le 6 juillet 2024 à Niamey, à construire un espace sous-régional d’intégration économique solide.

Conformément à cet objectif, les experts des administrations publique et du secteur privé de l’AES sont réunis à Ouagadougou les 8 et 9 avril 2025. En 48 heures, ils vont s’atteler à identifier les actions prioritaires pour le renforcement de l’intégration régionale, les défis à surmonter pour améliorer la libre circulation des biens et des personnes, et les mécanismes de financement visant à soutenir les secteurs économiques stratégiques qui faciliteront la transition vers une véritable zone de libre-échange, a indiqué le secrétaire général du ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’artisanat du Burkina Faso, Alassane Ouédraogo, à l’ouverture des travaux des experts.
Fonds souverain AES et code des investissements unifié
Il revient donc à ces spécialistes de trouver des idées novatrices pour la mise en œuvre des recommandations formulées lors de la première réunion des ministres en charges du commerce et de l’industrie des trois pays, tenue le 19 octobre 2024, à Bamako.
Ces recommandations étaient relatives à l’harmonisation des politiques et des stratégies commerciales, notamment la mise en place d’un code des investissements unifié et des documents relatifs au commerce et au transit intra-AES, au développement d’un chronogramme détaillé identifiant les mesures nécessaires pour la mise en œuvre de ces recommandations, avec des priorités en matière d’investissements productifs et d’accompagnement du processus d’intégration.

Elles portent également sur la mise en place d’un plan pour la libre circulation des biens et des personnes qui constitue un objectif fondamental pour renforcer la connectivité économique et commerciale au sein de cet espace ; et sur le développement d’un plan de gouvernance pour le Fonds souverain AES, qui se veut un outil stratégique pour financer les projets d’infrastructures et d’investissement qui permettront de dynamiser les économies de l’espace.
Pour le secrétaire général du ministère burkinabè en charge du commerce, M. Ouédraogo, cette première réunion ministérielle de Bamako et les recommandations qui en sont issues constituent une étape décisive dans la construction d’une véritable communauté économique et commerciale au sein de l’AES.
Un processus participatif avec le secteur privé
Ce processus de mise en place de cet espace économique sous-régional s’effectue en tandem avec les acteurs des secteurs privés des trois pays. En effet, lors de la réunion de Bamako, les chambres de commerce et les chambres d’agriculture des trois pays avaient signé des protocoles d’accords.
Les experts vont, au cours de leurs travaux de Ouagadougou, passer en revue l’état de mise en œuvre des recommandations de Bamako et de ces différents protocoles, a indiqué le secrétaire général du ministère du commerce et de l’industrie du Niger, Ali Samba Diabiri, et chef de la délégation des experts nigériens.

Les experts du Burkina Faso, du Mali et du Niger sont appelés à mener, durant ces deux jours, un travail de réflexion et de consensus pour faire avancer le projet de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES) et de bâtir un avenir économique prospère pour ses pays membres.
In fine, cette réunion des experts devra accoucher d’un plan d’actions axé sur des actions prioritaires pour une mise en œuvre efficiente des recommandations dont l’objectif clairement affiché est de créer un cadre fédérateur pour encourager l’intégration économique de la région à travers des mesures concrètes et des engagements forts.
« Ensemble, avec le secteur privé, nous allons travailler à la mise en œuvre de ce plan d’actions afin que nous puissions contribuer de manière significative à l’atteinte les objectifs assignés aux piliers du développement de l’AES », a fait savoir Ali Samba Diabiri.
Les résultats des deux jours de travaux des experts vont être soumis aux ministres en charge du commerce et de l’industrie de l’AES au cours de leur deuxième réunion, prévue pour se tenir le 10 avril 2025 dans la capitale burkinabè.
Ra-Yangnewindé