Opportunités d’investissements dans l’UEMOA : Un guide au service des investisseurs

La Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) a élaboré un guide sur les opportunités d’investissements dans l'espace communautaire sous régional, intitulé « Investir dans l’UEMOA ». Le lancement de ce référentiel qui fait un zoom sur les atouts et potentialités de la région a eu lieu le mercredi 7 mai 2025, à travers un webinaire sous le thème : « Vers une transformation économique durable et inclusive », et présidé par le Président de la Commission, Abdoulaye Diop.
Les investisseurs intéressés par les opportunités d’investissements existant dans l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) n’ont plus à se démêler pour trouver des informations y relatives. Pour répondre à leurs besoins et mettre en exergue ainsi l’attractivité de la région, la Commission de l’UEMOA a élaboré un guide intitulé « Investir dans l’UEMOA ». Ce document de référence a fait l’objet d’une présentation au cours d'un webinaire placé sous le thème : « Vers une transformation économique durable et inclusive », et présidé par le Président de la Commission de l’UEMOA, Abdoulaye Diop, le mercredi 7 mai 2025.
Le document est subdivisé en deux grandes parties. La première partie est consacré à l’environnement des affaires et aux opportunités d’investissement dans l’espace communautaire, aux initiatives de promotion des investissements, ainsi qu’aux programmes et projets phares communautaires. En effet, la sous région, composée de huit pays que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, présente un cadre macroéconomique favorable aux investissements, mis en évidence un PIB régional de 200 milliards de dollars (en 2023), un taux de croissance économique annuel moyen de 5,7 % sur la période 2017-2024 et un taux d’investissement moyen de 25,2 % au cours de la décennie (2014-2025).

Le Président de la Commission de l’UEMOA, Abdoulaye Diop : « notre marché commun, avec plus de 144 millions de consommateurs, bénéficie d’une position stratégique, à la croisée des marchés de la CEDEAO et de la ZLECAf, l’une des plus vastes zones de libre-échange au monde ».
Sans oublier les nombreuses richesses naturelles et potentialités agricoles dont regorge cette région vaste de 3,51 millions km2, et surtout doté d’un marché de plus 144 millions d’habitants, qui connait une croissance annuelle moyenne de 2,4 %.
Au total, le guide fait ressortir, dans cette première séquence, une dizaine d’arguments solides pour investir dans cette zone d’intégration régionale économique qui est l’une des plus abouties du continent voire du monde. Et le premier élément d’attractivité est l’existence d’un marché régional commun de plus de 135 millions de consommateurs et qui offre une ouverture sur d’autres marchés plus importants comme la CEDEAO et la ZLECAf, la plus grande zone de libre-échange au monde totalisant plus de 1,3 milliards de personnes.
D’énormes potentialités inexploitées…
A cela s’ajoute sa position géographique avantageuse lui donnant accès à la mer et aux principaux marchés du monde, sa population majoritairement jeune, dynamique et entreprenante, avec une main-d’œuvre compétitive, agile et réputée travailleuse.
Autre élément propice aux investissements sécurisés est que, en dépit des crises sécuritaires dans certains Etats membres, la région dispose d’un climat social paisible et de moyens de mitigation fondés sur une quête permanente de dialogue social.

Le guide recense non seulement les secteurs porteurs mais propose également une cartographie claire des incitations, des cadres réglementaires, et des projets structurants.
Cet atout social est renforcé, non seulement par un cadre institutionnel structuré avec des institutions solides assurant différentes missions comme la Commission de l’UEMOA, la BOAD, la BCEAO, l’AMF-UEMOA, la Cour de justice et la Cour des comptes ; mais aussi par un cadre législatif et règlementaire favorable et particulièrement avantageux, avec de fortes mesures de sécurisation des investissements, et ce, grâce à des régimes fiscal et comptable harmonisés comme l’OHADA et le SYSCOA, et l’existence de systèmes de guichets uniques simplifiant les formalités de création d’entreprises.
Dans le même sillage, la zone UEMOA dispose également de dispositifs de facilitation des échanges, en l’occurrence les Codes des investissements, les Zones Economiques Spéciales, les Zones Franches, un cadre réglementaire de gestion des partenariats public-privé (PPP), etc.
Une autre grande raison d’investir dans cette zone est l’existence d’une Union monétaire qui offre une stabilité monétaire et une monnaie commune à travers le franc CFA (XOF), convertible à parité fixe avec l’euro et qui jouit ainsi d’une crédibilité internationale.
L’UEMOA a aussi le mérite d’avoir mis en place la première et unique expérience au monde de Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), qui a l’avantage d’être totalement électronique et parfaitement intégrée. Ce marché boursier commun aux huit Etats est renforcé par le marché régional des titres publics qui offre une opportunité d’investissement rentable et accessible.
Enfin, l’un des gros atouts de cet espace communautaire réside dans ses énormes potentialités inexploitées dans les domaines de l’agro-industrie, du pétrole et du gaz, des mines, de l’énergie, de la santé et de l’industrie pharmaceutique, des infrastructures, de l’économie numérique, du tourisme et des services.
« Un outil stratégique d’action »
Par exemple, dans les domaines des mines, de l’énergie et de l’industrie pétrolière, les pays de l’UEMOA présentent une kyrielle d’opportunités d’investissements dans l’exploration, l’exploitation, le transport, le traitement et la distribution, la réalisation de pipelines, de stations de gaz, d’usines d’engrais. Tandis que dans le secteur agroalimentaire, les sous-secteurs de la production, de la transformation industrielle, de l’emballage ne sont pas encore couverts par des investissements suffisants. Pour ce qui est du secteur des BTP, la fourniture de matériaux, de services d’ingénierie et d’architecture constituent des domaines en quête d’investissements.

La zone UEMOA regorge d’énormes potentialités inexploitées dans les domaines de l’agro-industrie, du pétrole et du gaz, des mines, de l’énergie, de la santé et de l’industrie pharmaceutique, des infrastructures, de l’économie numérique, du tourisme et des services.
En ce qui concerne la seconde partie du guide, elle met en relief les différents atouts et opportunités de chaque pays de l’UEMOA, en apportant des réponses aux questions de savoir pourquoi investir dans les pays membres de l’UEMOA, dans quels secteurs investir, comment investir et pérenniser son investissement, et qui contacter si l’on veut y investir.
Le cadre et la dynamique macroéconomique, les infrastructures modernes et structurantes, les secteurs économiques prioritaires, les politiques de promotion et de facilitation des investissements à travers le cadre juridique, fiscal et social, les initiatives et projets de partenariat public-privé (PPP), les structures d’appui à l’investissement y sont détaillés.
Pour le Président de la Commission de l’UEMOA, Abdoulaye Diop, ce guide est plus qu’une simple vitrine institutionnelle. « Il est un outil stratégique d’action, aligné sur les priorités de notre Plan stratégique "IMPACT 2030" et la VISION 2040 de l’UEMOA, qui vise à positionner l’UEMOA comme une zone à haute valeur ajoutée pour l’investissement, à travers, entre autres, la structuration de chaînes de valeur régionales, l’approfondissement du climat des affaires ainsi que la promotion de projets à fort impact, porteurs d’emplois et de transformation », a-t-il précisé.
Son lancement intervient dans un contexte où la quête d’investissements productifs, durables et inclusifs est plus que jamais un impératif stratégique dans cet espace communautaire confronté à de nombreux défis comme le chômage des jeunes, une industrialisation encore embryonnaire, la vulnérabilité face aux chocs exogènes.
Et au-delà des opportunités, le guide a le mérite de ne pas passer sous silence les défis à relever pour promouvoir, attirer et maintenir l’investissement privé dans la zone, à savoir les lourdeurs administratives et institutionnelles, les freins à l’efficacité opérationnelle, les limites du système financier et la vulnérabilité macroéconomique.
En phase avec les attentes des acteurs économiques
L’initiative de la Commission de l’UEMOA de doter l’Union d’un tel outil de référence, s’inscrit dans sa volonté de relever les chalenges en misant sur la coopération, l’intégration, et la visibilité stratégique. Cette vision est partagée par les acteurs économiques de la région.
« L’élaboration de ce guide s’inscrit dans une dynamique que nous partageons pleinement à la CCR-UEMOA : celle de promouvoir un secteur privé fort, structuré et pleinement impliqué dans la transformation économique de nos États », a confié la présidente de la Chambre Consulaire Régionale de l’UEMOA (CCR-UEMOA), Helena Nosolini Embalo.
Pour elle, dans un contexte mondial marqué par l’ampleur des défis économiques, géopolitiques et climatiques, les États membres de l’UEMOA ont plus que jamais besoin d’attirer des investissements productifs, capables de générer de l’emploi, de la richesse et de l’innovation. « Cela passe nécessairement par un cadre juridique stable, un environnement des affaires incitatif, mais aussi par une communication stratégique sur les atouts de notre marché commun », a souligné Helena Nosolini Embalo.

Les différents intervenants ont salué l’élaboration de ce guide qui constitue une mine d’informations pour les investisseurs mais aussi témoigne de la volonté de renforcer l’attractivité et la compétitivité de la région.
Dans la même veine, le président du Réseau des Agences de Promotion des Investissements de l’UEMOA (RAPI-UEMOA), Dr Mambila Bansé, par ailleurs directeur général de Agence Burkinabè des Investissements (ABI), a indiqué que ce guide est en phase avec l’ambition de cette faitière de « faire de l’espace UEMOA une destination d’investissement de référence en Afrique et dans le Monde ». C’est pourquoi, il a appelé les agences membres du RAPI à s’approprier ce guide, à en faire un instrument de plaidoyer et de mobilisation, et surtout à continuer à bâtir ensemble une économie régionale plus attractive, plus résiliente et tournée vers l’avenir.
Les organisations régionales et internationales comme la BOAD, la Banque mondiale, l’Institut international pour le développement durable (IISD), se sont également réjouies de la mise à disposition de ce « formidable outil » aux investisseurs, et qui témoigne d’une volonté politique bien affichée de renforcer l’attractivité et la compétitivité de la région. Ils ont également mis le doigt sur les leviers à actionner pour lever les freins à l’investissement privé, notamment le respect de la règlementation, l’amélioration du climat des affaires, le soutien au secteur privé…
La Rédaction