Burkina Faso/lutte contre la fraude : 24 000 tonnes de produits d’une valeur de 4,5 milliards F CFA saisies en 2024
En 2024, la Coordination de lutte contre la fraude (CNLF) a saisi près de 24 000 tonnes de produits frauduleux, contrefaits et ou prohibés estimés à 4,582 milliards de F CFA. Déterminée à intensifier la lutte pendant cette nouvelle année, la CNLF compte sur le concours de ses partenaires, notamment les forces de défense et de sécurité ainsi que les populations pour freiner la contrebande et les trafics illicites qui contribuent à alimenter le terrorisme et à nuire à l’économie nationale.
La Coordination nationale de lutte contre la fraude (CNLF) a engrangé d’importants résultats en 2024. Plus de 24 000 tonnes de produits frauduleux, contrefaits ou prohibés ont été saisies et mis hors du circuit de commercialisation. Des produits d’une valeur de plus de 4,5 milliards de F CFA. Parmi les grandes opérations de saisie, il y a eu ces 7 000 cartons de boisson avariée qui était destinée à la vente, ou la centaine de cartons de poulets avariés présentant des signes de putréfaction. Dans les mailles des filets de la CNLF, il y a eu également près de 933 000 plaquettes de médicaments correspondant à 20 tonnes de produits prohibés, des produits vétérinaires et même du cyanure, utilisé dans l’exploitation minière. Un réseau de fraudeurs qui s’était spécialisé dans les fausses déclarations de dédouanement et d’immatriculation de véhicules a aussi été démantelé, permettant d’identifier environ 1 000 véhicules en situation irrégulière.
Selon le Coordinateur national de lutte contre la fraude, Dr Yves Kafando, le volume des marchandises qui ont fait l’objet d’interception en matière de fraude se chiffre à 23 996 tonnes évalués à 4,582 milliards de francs CFA. De quoi porter un coup dur à l’économie nationale.
« Au-delà du préjudice financier, ce qui inquiète davantage c’est aussi la destination finale des produits de la fraude. Dans le contexte actuel, le terrorisme se nourrit aussi de la contrebande », a déploré le Coordonnateur de la CNLF.
C’est d’ailleurs au regard de ce constat que son organisme, suivant la dynamique du gouvernement d’assécher les moyens de subsistance des groupes armés terroristes, a renforcé son dispositif de collaboration, de surveillance et de suivi des transactions commerciales.
Réduire la fraude à sa plus simple expression
« Vous ne verrez pas aujourd’hui ces ennemis de la république se rendre dans un centre de santé pour obtenir une ordonnance médicale et aller dans une pharmacie régulière pour s’approvisionner. Ce sont les produits de la contrebande qui alimente le terrorisme », a-t-il déploré.
En plus des produits pharmaceutiques, la cigarette et le carburant font également l’objet de contrebande et la Coordination entend maintenir une vigilance accrue pour étouffer ces différents canaux qui alimentent le terrorisme.
La nouvelle année 2025 s’annonce par conséquent comme une année déterminante pour la CNLF. La structure de veille prévoit renforcer davantage son dispositif de lutte à travers une collaboration poussée avec les autres forces engagées dans la lutte contre la fraude et la contrebande, notamment les douaniers, policiers, militaires et agents judiciaires. Elle compte évidemment sur la relation de confiance avec les populations. « C’est toujours les populations qui nous alertent », souligne Dr Kafando, mettant en exergue le rôle combien important des citoyens dans le cadre de la lutte contre ce fléau qu’est la fraude.
« C’est une activité qui a la peau dure, elle continue son petit bonhomme de chemin, mais la Coordination nationale de lutte contre la fraude sera toujours vent débout pour que ces pratiques puissent s’arrêter », a insisté Dr Kafando, affichant la claire ambition de réduire la fraude à sa plus simple expression.
Par ailleurs, poursuivant le partenariat engagé avec l’association ‘’Verger Potager du renouveau’’, les produits saisis ne seront plus systématiquement détruits, mais transformés en intrants utilisables dans le domaine de la production agro –pastorale. L’option ayant été prise par les autorités de mettre dorénavant en valeur ces produits prohibés et de créer de la valeur ajoutée en les transformant en produits utilitaires.
Mouni N’GOLO