Détournements de deniers publics : l’ancien président de l’Assemblée Nationale, Bala Sakandé, mis en cause
Le parquet près le Tribunal de Grande Instance (TGI) Ouaga 1 a annoncé ce vendredi 10 janvier 2024, à Ouagadougou, que l’ancien président de l’Assemblée Nationale burkinabè, Bala Sakandé, et cinq autres personnes sont mis en cause pour des faits de détournement de deniers publics, d’octroi d’avantages injustifiés, et de blanchiment de capitaux.
La justice burkinabè entame la nouvelle année avec de nouveaux dossiers judiciaires de malversations financières. En effet, au cours d’un point de presse animé ce vendredi 10 janvier 2024, à Ouagadougou, le parquet près le Tribunal de Grande Instance (TGI) Ouaga 1 a annoncé, entre autres, qu’une instruction est ouverte sur des faits de détournement de deniers publics, d’octroi d’avantages injustifiés et de blanchiment de capitaux contre l’ancien président de l’Assemblée nationale burkinabè, Alassane Bala Sakandé et cinq autres personnes.
« Il leur est essentiellement reproché, d’avoir, par des manœuvres, procédé à la conclusion de marchés publics par entente directe, sans respect de la mercuriale des prix, à des fins déguisées de détournements de deniers publics et d’enrichissement illicite. Il est également reproché à l’ancien président de l’Assemblée Nationale, des faits de distribution injustifiée d’argent à des tiers sur les fonds alloués à l’institution », a précisé le procureur Blaise Bazié. Les identités des autres mis en cause n’ont pas été déclinées.
Des insuffisances relevées par l’ASCE-LC
Le président Alassane Bala Sakandé, « principal mis en cause », est actuellement hors du territoire burkinabè « pour des raisons prétendues de soins médicaux ». Les dispositions nécessaires sont en train d’être prises pour qu’il soit présenté au juge pour la suite de l’instruction, a rassuré le parquet.
Le procureur a par ailleurs indiqué que, par commission rogatoire, une enquête de patrimoine est déjà en cours, et a permis l’identification et la saisie d’importants biens à Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Yako, Ouahigouya, Manga, Banfora et Koudougou.
L’audit de la gestion financière et comptable de l’Assemblée Nationale exercices 2018 – 2021, effectué par l’ASCE-LC et rendu public en mars 2023 avait révélé plusieurs insuffisances. Il s’agit, entre autres, de la non mise en œuvre de recommandations formulées par la Commission des Finances et du Budget (COMFIB) et la Direction de l’Audit Interne (DAI), de l’application de textes internes non conformes aux dispositions législatives en matière de gestion financière et de marchés publics, de l’absence de pièces justificatives et/ou abus dans la prise en charge des frais de missions intérieures et extérieures, de paiements non justifiés, de non-respect du principe de centralisation des fonds publics dans la gestion des disponibilités ; de rétributions d’activités inéligibles, de transferts abusifs de ressources publiques au profit des députés, de certains membres de l’administration parlementaire, de tierces personnes.
La Rédaction