Marché mondial du travail : 1,2 milliard de jeunes en quête d’emploi dans la prochaine décennie

Dans un monde où la croissance économique et la stabilité sociale sont étroitement liées à l’emploi, la création d’opportunités professionnelles devient un enjeu majeur pour les États. Au cours des dix prochaines années, 1,2 milliard de jeunes atteindront l’âge de travailler, mais seulement 420 millions d’emplois seront créés, selon les données de la Banque mondiale. Ce déséquilibre alarmant met en lumière un défi majeur pour les gouvernements et les institutions internationales : comment garantir à cette génération un avenir professionnel stable et prospère ?
L’accès des populations à un emploi décent est le moyen le plus sûr de combattre la pauvreté et de faire progresser la prospérité. La Banque mondiale, en est convaincu, dans la mesure où l’emploi constitue non seulement une source de revenus, mais représente aussi un levier fondamental pour l’autonomie des jeunes, la réduction des inégalités et la stabilité sociale. Seulement, force est de constater qu’à travers le monde, il subsiste une grande disparité entre l’offre et la demande d’emplois, avec pour conséquence, des millions de jeunes qui se retrouvent sans perspectives ; ce qui pourrait être source de tensions sociales et économiques dans plusieurs pays.
Déjà, au cours des dix prochaines années, 1,2 milliard de jeunes atteindront l’âge de travailler, mais seulement 420 millions d’emplois seront créés, selon les données de la Banque mondiale. Face à cette crise imminente, elle recommande une approche reposant sur trois piliers : l’investissement dans les infrastructures essentielles, le renforcement de la gouvernance et des politiques publiques, le soutien à la croissance du secteur privé.
Investir dans les infrastructures essentielles, en l’occurrence dans des secteurs clés, l’éducation, la santé, l’énergie et les transports peut favoriser l’emploi. L’institution internationale s’appuie sur l’exemple de la Tunisie, où elle a financé un projet qui a permis à 22 000 étudiants de bénéficier de formations adaptées aux besoins du marché du travail. De même, au Bangladesh, des investissements dans des zones économiques spéciales ont conduit à la création de 45 000 emplois, incluant des opportunités pour les femmes.
Combiner investissements publics, réformes structurelles et mobilisation du secteur privé
Renforcer la gouvernance et les politiques publiques à travers un cadre réglementaire adapté et des politiques favorables à l’entrepreneuriat est un vecteur essentiel à la prospérité des entreprises et la génération d’emploi, notamment grâce à la simplification des démarches administratives et la lutte contre la corruption. La Banque mondiale collabore avec plusieurs pays pour améliorer leurs systèmes fiscaux et faciliter l’accès aux financements.
Mobiliser les capitaux privés pour suppléer des financements publics de plus en plus insuffisants pour soutenir la croissance du secteur privé. La Banque mondiale estime qu’il est crucial d’attirer les investissements privés en créant un environnement propice à l’innovation et à la compétitivité. En République démocratique du Congo, elle s’est notamment investi dans un programme qui facilite l’accès des PME aux financements, tandis qu’en Tanzanie, une initiative soutient les entreprises dirigées par des femmes.
L’analyse de la Banque mondiale met en avant certains secteurs à fort potentiel de création d’emplois à grande échelle. Ainsi, des domaines tels que les infrastructures, l’agroalimentaire, la santé, le tourisme et les industries manufacturières recèlent des opportunités de dynamisme du marché du travail. Le Tourisme et l’agro-industrie ont permis par exemple de créer plus de 10 000 emplois formels à Madagascar à la suite d’un projet qui a formé plus de 22 000 personnes dans ces domaines, souligne l’institution internationale.
Ces initiatives démontrent que des politiques ciblées peuvent transformer la croissance économique en opportunités concrètes pour les populations. Appelant à l’action pour transformer les défis en opportunités et garantir un développement inclusif, la Banque mondiale demeure convaincue qu’en combinant des investissements publics aux réformes structurelles et en mobilisant le secteur privé, les États peuvent bâtir un contexte où chaque citoyen a accès à un emploi digne et durable.
Synthèse de Mouni N’GOLO