La 19e édition de la Semaine nationale de l’internet (SNI), tenue du 12 au 15 novembre 2024, à Ouagadougou, met en lumière les Fintechs dans leur contribution à la croissance du Burkina Faso à travers le thème : « transformation digitale et développement économique : enjeux des fintechs ». Le panel inaugural a justement été consacré au mobile money, le 12 novembre, et a mis en lumière la place stratégique qu’occupe ce sous-secteur de la finance dans l’atteinte de l’inclusion financière au pays des Hommes intègres

Le marché du mobile money au Burkina Faso est l’un des plus dynamique de la sous-région ouest africaine, en témoigne la première place du pays en termes de volume de transactions financières par le biais des téléphones portables. En effet, en 2022, le pays des Hommes intègres a enregistré 1,5 milliards de volume de transactions, soit 21,57% des opérations de mobile money au sein de l’espace communautaire estimées à 7, 1 milliards.

Les données sont celles du Secrétariat technique pour la promotion de l’inclusion financière au Burkina Faso dont le Chef du département des politiques et de la promotion des innovations financières et inclusives, Raphaël Kontogom a fait une communication au cours du panel inaugural de la Semaine national de l’internet (SNI), panel qui était relatif à l’état des lieux et les perspectives du mobile money au Burkina Faso.

« La monnaie électronique est une valeur monétaire stockée sous forme électronique ou magnétique alors que le mobile money est l’utilisation du téléphone mobile comme porte-monnaie pour effectuer des transactions financières », a d’emblée précisé le communicateur, faisant la part des choses entre les deux notions.

Puis, faisant la genèse du mobile money au Burkina Faso, Monsieur Kontogom a rappelé que cette activité a débuté en 2009 dans le pays avec la plateforme Innova Pay qui aura fait long feu. Airtel Money (aujourd’hui Orange Money) va ensuite s’installer en 2012, puis Moov Money et enfin en 2024, Telecel Money.

Le Chef du département des politiques et de la promotion des innovations financières et inclusives, Raphaël Kontogom : "Le Burkina est classé à la 1re place dans la sous-région en termes de dynamisme des transactions financières par mobile money."

 

Le spécialiste a indiqué qu’en 2022, le pays répertoriait 18,94 millions de comptes mobile money dont 13 330 759 de comptes actifs, ce qui le place ainsi à la 3e place au sein de l’espace communautaire qui comptait 65 469 887 de comptes actifs. Avec 137 493 points de service mobile money actifs, le Burkina Faso est situé à la 4e place dans l’espace UEMOA qui compte en tout 1 083 571 agences et sous agences.

De la nécessité d’une veille sécuritaire

Le Burkina est classé à la 1re place dans la sous-région en termes de dynamisme des transactions (91,51%), bien au-dessus de la moyenne communautaire (66,75%). En outre, le pays des Hommes intègres occupe la 3e place dans la sous-région sur le plan de la valeur des transactions par mobile money avec 13 365 milliards F CFA, contre 96 133 milliards dans l’UEMOA, soit 13,90% de la valeur totale des transactions au sein de l’espace communautaire.

Les transactions mobile money sont réparties entre les paiements marchands (1 milliard), l’achat de crédit téléphonique (950 millions), les dépôts d’argent (178 millions), les retraits (169 millions) et les transferts (160 millions). C’est en 2022 que le volume des paiements a connu un bon significatif partant de 31 millions (2021) pour atteindre le milliard.

Mais en terme de valeur financière, les retraits viennent en 1re position dans le pays pour 4,2 milliards FCFA en 2022. Suivent les dépôts (4,1 milliards FCFA), les transferts (3,2 milliards FCFA), les paiements (670 millions FCFA) et les recharges de crédits téléphoniques (347 millions FCFA).

A l’analyse de ces chiffres, Raphaël Kontogom estime que le mobile money offre plusieurs opportunités aux populations en termes d’accès à des outils pratiques, de transferts sociaux, de gestion des dépenses d’éducation, d’accès aux technologies, de réduction des inégalités entre les genres ; mais aussi d’opportunités de développement et d’innovation pour les PME pour atteindre de nouveaux marchés, de transparence des transactions financières dans l’administration publique, etc.

« La monnaie électronique et particulièrement le mobile money joue un rôle important pour le bien être des consommateurs par l’accès du plus grand nombre aux services financiers. Toutefois, il est impératif de mettre en place des programmes d'accompagnement et de formation permettant de mieux outiller les populations dans ce domaine à travers l’éducation financière numérique », a-t-il conclu.

Le panel sur l'état des mieux du mobile money a réuni différents experts dont des invités du Niger et du Mali.

 

Ce rôle et cette place stratégiques du mobile money dans le dynamisme de l’économie nationale doivent être accompagnés par les précautions sécuritaires nécessaires pour faire face aux risques encourus. Telle a été la substance de l’intervention du directeur général (DG) de l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI), Boukaré Sébastien Yougbaré. Il s’est particulièrement appesanti sur la sécurité des transactions économiques à travers des moyens électroniques mettant en avant les mesures adoptées, telles que l'authentification à plusieurs facteurs et le chiffrement des transactions.

Madou OUATTARA

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