Les participants à la cérémonie de clôture de la 1re édition des Business Days
Les participants à la 1re édition des "Business Days", ont recommandé, entre autres, la mise en place d’un dispositif de suivi des recommandations issues de cette rencontre.

La première édition des "Business Days", organisée par l'Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers du Burkina (APBEF-B), en collaboration avec la Chambre de Métiers de l'Artisanat du Burkina Faso (CMA-BF), les 3 et 4 octobre 2024, à Ouagadougou, sous le thème : « la banque à la portée de tous », a pris fin sur une note de satisfaction. L’élaboration d’un dispositif de suivi des recommandations a été l’une des conclusions de ces journées ouvertes des banques et établissements financiers.

Les journées portes ouvertes dénommées "Business Days" ont été imaginées par l'Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers du Burkina (APBEF-B) afin de rapprocher davantage les institutions bancaires de la clientèle, des populations, des agents économiques. Elles se veulent une tribune destinée à mieux faire connaitre les banques et établissements financiers, leurs offres de produits et services, mais aussi à déconstruire les préjugés sur les banques. La première édition de cet évènement, organisée les 3 et 4 octobre 2024, à Ouagadougou, sous le thème : « la banque à la portée de tous », semble avoir tenu ses promesses.

A l’issue des 48 heures d’exposition des produits bancaires et artisanaux, de panels, d’échanges et de rencontres B to B, les participants ont fait des constats et formulé des recommandations pour une meilleure synergie d’actions entre les banques, les établissements financiers et les artisans.

Il ressort des échanges au cours des panels, qu’il y a une méconnaissance du secteur artisanal par les banques, que les produits bancaires ont un caractère standard et ne tiennent pas bien compte des spécificités des artisans. La lenteur des procédures d’octroi et de mise en place du crédit, les difficultés des artisans de mobiliser l’apport personnel et les garanties, la non-prise en compte par les banques des retards de paiement imputables à l’Etat, ont également retenu l’attention des participants.

Des insuffisances au niveau du montage des plans d’affaires des artisans ont aussi été relevées. Il s’agit, entre autres, du recours des artisans à des personnes non qualifiées, la non communication des chiffres nécessaires au montage des Business Plans, la crainte de « vol d’idées de projet ».

Enfin, la concurrence de produits importés, le coût élevé des produits artisanaux burkinabè font partie des observations faites durant les panels.

Le directeur général de la CMA-BF, Seydou Tou : « les artisans repartent satisfaits du déroulement de la première édition des Business Day qui leur ont permis de mieux appréhender l’environnement du crédit … ».  

 

Face à ces différents constats, il a été recommandé de veiller à engager une réflexion entre l’ABPEF-B et la CMA.BF afin d’examiner ensemble les voies et moyens pour identifier des produits adaptés aux besoins des artisans ; mais aussi de spécialiser des agents de banque en financement de l’artisanat, de former les banques sur le financement de l’artisanat comme ce qui a été fait pour le financement de l’industrie culturelle, d’explorer des mécanismes alternatifs de financement de l’artisanat, d’accompagner davantage les artisans à l’image de ce qui est fait au monde paysan.

Instituer une journée de l’artisan burkinabè

Recommandation a également faite de promouvoir l’éducation financière des artisans, de mettre en place un dispositif d’accompagnement des artisans pour l’élaboration de leurs Business Plans. Mais pour un meilleur développement du secteur de l’artisanat burkinabè, il y a lieu de renforcer la consommation de produits locaux, d’améliorer la communication sur le secteur artisanal, changer le regard négatif des burkinabè sur l’artisanat, de former davantage les artisans pour une meilleure finition de leurs articles.

Au finish, l’institutionnalisation d’une journée de l’artisan burkinabè, avec à la clé une rencontre avec le Chef de l’Etat, à l’image de ce qui se fait pour les paysans, les femmes, les jeunes et le secteur privé, serait une opportunité de déballer les maux qui minent le secteur et d’y apporter des réponses structurelles, durables.  

Mais en attendant, il convient d’organiser une rencontre bilan entre la CMA.BF et l’APBEF pour tirer les enseignements de cette première édition et de produire un recueil des recommandations pertinentes, d’élaborer un plan d’actions et mettre en place un dispositif de suivi de la mise en œuvre desdites recommandations, ont conclu les participants.

Le directeur général de la CMA-BF a félicité l'APBEF-B pour cette initiative, surtout pour avoir reversé la 1ère édition au monde artisanal. « Les artisans repartent satisfaits du déroulement de la première édition des Business Days qui leur ont permis de mieux appréhender l’environnement du crédit, à savoir ses acteurs et surtout les conditions d’accès », a indiqué le directeur général de la CMA-BF, Seydou Tou.

A l’inverse, a-t-il poursuivi, ces journées portes ouvertes ont également permis aux banques et établissements financiers de mieux maitriser davantage le secteur de l’artisanat, son mode de fonctionnement ; ce qui devrait permettre à ces établissements de crédit de proposer aux artisans des solutions de financement adéquats et adaptés à leurs réalités. Et M. Tou fonde l’espoir que les différentes conclusions, suggestions et recommandations formulées durant ces 48 heures seront traduites en actions concrètes afin de faciliter l’accès des artisans au crédit.

« Se rapprocher des secteurs productifs »

Le président de l’APBEF-BF, Diakarya Ouattara, s’est réjoui de la tenue de la 1ère édition des "Business Days", dont le projet date de plusieurs années. Ils traduisent la volonté des banques de se faire mieux connaitre des populations.

« Nous voulons être des institutions ouvertes, qui ne portent plus les stéréotypes de banques des riches ou d’institutions fréquentées par les riches, car nous ne répondant pas à ces critères. Nous avons décidé de nous rapprocher des populations, de la clientèle, des secteurs productifs de notre pays », a-t-il souligné.

Le Président de l'APBEF-BF

Le président de l’APBEF-BF, Diakarya Ouattara : « nous voulons être des institutions ouvertes, qui ne portent plus les stéréotypes de banques des riches ou d’institutions fréquentées par les riches… ».

 

Le choix porté sur l’artisanat pour lancer ces journées portes ouvertes des banques et établissements financiers se justifie par la place qu’occupe ce secteur dans l’économie nationale, a fait savoir M. Ouattara. Et d’ajouter que la tenue des "Business Days" en octobre, mois du "consommer local", s’inscrit dans la vision de l’APBEF-B de faire des banques burkinabè des instruments de développement endogène.

Pour ce qui est des « recommandations pertinentes », elles seront transmises aux ministères en charge de l’artisanat et de l’économie ; car l’opérationnalisation de certaines d’entre elles incombent auxdits départements, a indiqué le président de l’APBEF-B.

En tout état de cause, l’APBEF-B fera siennes les préoccupations soulevés par le monde artisanal. « Nous avons entendus vos cris de cœur, vos souhaits d’avoirs des produits bancaires adaptés à vos besoins. Nous allons essayer d’identifier les conditions qui permettent de vous accompagner », a-t-il lancé aux artisans. Et par le dialogue, les échanges les goulots d’étranglements ou les incompréhensions trouveront réponses, a-t-il confié.

Et c’est dans l’optique de maintenir allumée la flamme de la concertation permanente que la collaboration entre l’APBEF-B et la CMA-BF va se poursuivre, voire s’institutionnaliser, foi de Diakarya Ouattara. Rendez-vous est pris pour la 2e édition des "Business Days", prévue octobre 2025.

La rédaction

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