Le financement de l’économie burkinabè par les 16 banques commerciales implantées au Burkina Faso s’est établi à 4 160,2 milliards de FCFA à fin janvier 2025. Comparé à fin décembre 2024, ce financement bancaire a connu un recul de 3,5%, soit de 149,6 milliards F CFA en valeur absolue.
Le secteur bancaire est un acteur de premier plan dans le financement des économies nationales. Au Burkina Faso, malgré un contexte national et sous-régional difficile, les 16 banques commerciales présentes continuent de jouer pleinement leur rôle de pourvoyeur vital de crédits aux agents économiques. En effet, selon la note de Conjoncture Economique d’avril 2025 de la Direction générale de l’Economie et de la Planification (DGEP), du ministère de l’Economie et des Finances, en fin janvier 2025, le secteur bancaire burkinabè a contribué au financement de l’économie nationale à hauteur de 4 160,2 milliards F CFA. Comparé à fin décembre 2024, ce financement bancaire a régressé de 149,6 milliards de FCFA, représentant une baisse de 3,5%.
Cette diminution du volume de crédits injectés dans l’économie burkinabè par les banques est due à la réduction des crédits accordés aux sociétés non-financières privées de l’ordre de 7,6%, au secteur public de 5,3%, ainsi qu’au secteur financier non-bancaire (-43,2 %), explique le rapport de la DGEP.
722,8 milliards F CFA de financement de l’Etat par les banques
Par contre, pour ce qui est des crédits octroyés aux ménages et aux Institution sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) comme, entre autres, les syndicats, les partis politiques, les clubs de sport, les églises et autres entités religieuses, ont connu une hausse de 2,8% par rapport à fin décembre 2024. « Comparativement à fin janvier 2024, le financement de l’économie par les banques se contracte de 133,1 milliards de FCFA (-3,1%). Cette contraction résulte d’une baisse des crédits accordés aux Sociétés non-financières privées (-10,0%) et au Secteur financier non-bancaire (-65,4%), atténuée par une hausse des crédits au Secteur public (+21,3%) et aux ménages et ISBLSM (+2,9%) », souligne la dernière note conjoncturelle de la DGEP.

Evolution de la masse monétaire, des créances bancaires sur les autres secteurs de l'économie, des créances nettes du système bancaire sur l'Administration Centrale en milliards F CFA (fin janvier 2024- fin janvier 2025). Source : DGEP, à partir des données de la BCEAO, mars 2025.
Quant aux créances nettes du système bancaire sur l’Administration centrale, c’est-à-dire les dettes nettes de l'État envers les banques, elles s’affichent à 722,8 milliards F CFA à fin janvier 2025, représentant une hausse de 83,1 milliards de FCFA par rapport à fin décembre 2024, soit un taux de progression de 13%. Cette augmentation du financement de l’Etat par les banques s’explique, selon la DGEP, par l’augmentation des créances nettes des banques commerciales (+24,7%), atténuée par la régression des créances nettes de la BCEAO (-18,9%).
La masse monétaire en hausse de 10,3%
Comparée à fin janvier 2024, ces créances nettes des banques sur l’Administration centrale a enregistré une progression significative de 264,8 milliards F CFA, soit une marge de progression de 57,8%. Cette augmentation de plus de la moitié est portée par la hausse des créances nettes des banques commerciales de 142,1%, atténuée par une baisse de 35,8% des créances nettes de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). S’agissant de la masse monétaire, elle a connu une hausse de 51 milliards F CFA par rapport à fin décembre 2024, pour s’établir à 5 983,2 milliards F CFA à fin janvier 2025, soit une progression de 0,9% entre les deux périodes.
Comparativement à janvier 2024, cette masse monétaire a augmenté de 560 milliards F CFA en valeur absolue, représentant un taux de progression de 10,3%. « Cette hausse est portée principalement par celle des Actifs extérieurs nets de 490,5 milliards de FCFA (+30,1%) et des Créances intérieures de 131,6 milliards de FCFA (+2,8%), atténuée par une hausse des Passifs à caractère non monétaire de 90,1 milliards de FCFA (+6,8%). Cette hausse se reflète également dans la hausse des Dépôts transférables de 168,2 milliards de FCFA (+7,0%) et de la Circulation fiduciaire de 280,7 milliards de FCFA (+29,0%) », selon la DGEP.
Synthèse de la Rédaction
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