Au cours de la 7e édition de la Journée nationale de l’arbre (JNA) tenue le 21 juin 2025, sous le thème : « Plantes médicinales : source de résilience sanitaire et climatique des communautés », le Burkina Faso a réalisé un grand coup écologique en mettant en terre 5,7 millions de plants en une heure dénommée « heure patriotique 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘳𝘦𝘷𝘦𝘳𝘥𝘪𝘳 𝘭𝘦 𝘍𝘢𝘴𝘰 ». Le bilan de cette 7e JNA a été rendu public à l’issue du Conseil des ministres du mercredi 2 juillet 2025.
L’une des grandes innovations de la 7e édition de la Journée nationale de l’arbre (JNA), tenue le 21 juin 2025, sous le thème : « Plantes médicinales : source de résilience sanitaire et climatique des communautés », est ce qu’on a appelé « l'𝘩𝘦𝘶𝘳𝘦 𝘱𝘢𝘵𝘳𝘪𝘰𝘵𝘪𝘲𝘶𝘦 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘳𝘦𝘷𝘦𝘳𝘥𝘪𝘳 𝘭𝘦 𝘍𝘢𝘴𝘰 ». Il s’agit d’une heure de la journée du 21 juin, soit de 8h à 9h, au cours de laquelle, le Burkina Faso, mobilisé comme un seul homme, devrait planter 5 millions d’arbres, afin de contribuer à reconstituer le couvert végétal du pays, frappé par un phénomène de déforestation de plus en plus poussé. Mais ce qui était perçu comme un pari risqué a fini par être un défi relevé avec brio, un grand coup écologique.
En effet pour 5 millions de plants comme objectifs initial, ce sont 5 713 542 arbres qui ont effectivement été mis en terre dans les 13 régions, par les Burkinabè des villes et des campagnes, avec à leur tête les premières autorités du pays des Hommes intègres. Le coup d’envoi de « l’heure patriotique pour reverdir le Faso » a été donné par le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, le 21 juin 2025, dans la commune de Guiba, région du Centre-Sud. Le bilan cette 7e JNA a été fait par le ministre en charge de l’environnement, Roger Baro, au Conseil de ministres du 2 juillet 2025.
Un coût financier de 4,4 milliards F CFA
Il ressort de ce bilan que plusieurs « engagements patriotiques verts » ont pris lors de la « Nuit de l’arbre ». Il s’agit de 56 engagements pour la création de bosquets sur une superficie de 370 ha, 89 engagements pour la plantation d’alignement d’une longueur linéaire de 263 km, d’un engagement d’aménagement de ronds-points sur une superficie de 9 000 m2 et de trois engagements d’aménagement de monuments sur une superficie de 218 m2. Le coût financier global de l’ensemble de ces engagements patriotiques est estimé à 4,4 milliards F CFA.
« Ces actions en faveur de la campagne de reforestation et de la Journée nationale de l’arbre visent à créer un engouement autour des reboisements dans le but de renforcer la couverture végétale des massifs forestiers et de reverdir nos villes », indique le rapport du Conseil des ministres. Selon le ministère en charge de l’environnement, en 2002, les formations forestières du Burkina Faso, à savoir les forêts claires, les forêts galeries, les savanes arbustives et arborées, les steppes, couvraient 13,3 millions d’hectares, soit 48,7% du territoire national.
Vers la reconquête du couvert végétal
On y trouvait un domaine forestier classé de l’Etat d’une superficie de 3,9 millions d’hectares, soit 14% de la superficie nationale, et composé de 77 aires classées, dont 65 forêts classées. Malheureusement ces massifs forestiers et ses écosystèmes connaissent une dégradation continue, année après année. Et selon toujours ce département, la dégradation a progressé de 105 000 ha/an entre 1983 et 1992, à 360 000 ha/an entre 1992 et 2000, pour s’établir à 469 000 ha/an entre 2002 et 2013. Autrement dit, au cours de cette dernière période (2002-2013), le pays a perdu 24 870 km2 de forêt, soit 9% de son territoire (IFN 20217).
Les principaux facteurs directs et indirects de cette déforestation et de la dégradation des forêts sont : l’expansion agricole et l’orpaillage, la demande en bois de chauffe, la surexploitation fourragère, la pratique des feux de brousse, la croissance démographique, la faiblesse des politiques publiques en matière de sécurité foncière et forestière, la faible qualité de la gouvernance. La mise en œuvre réussie des différents engagements patriotiques verts, doublé d’un taux de survie acceptable des plants mis en terre devrait permettre au pays des Hommes intègres d’inverser la tendance et de se positionner sur la trajectoire de la reconquête progressive de son couvert végétal, avec tout le bonheur que cela va avec.
La Rédaction
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